Prochaines présidentielles et législatives - Le Ps peut-il échapper aux primaires ?

Comment le Parti socialiste va gérer les candidatures, qui font foison dans ses rangs, en perspectives de 2007 ? La question se pose avec acuité ; surtout qu'après la candidature de Robert Sagna, c'est au tour de Alassane Dialy Ndiaye de se jeter dans la mare. Ces candidatures traduisent-elles une crise au sein de la formation de l'ancien Président Diouf ou attestent-elles simplement de la vitalité de la démocratie interne dans le camp des « verts », où chacun peut aspirer à devenir « une constante » ? Le débat reste ouvert, et le Ps fait face à son avenir. Rien également ne semble exclure que, dans leur camp, l'on s'achemine vers des élections primaires pour disqualifier les toquards.

En revoilà encore au sein du Ps une nouvelle candidature à la prochaine élection présidentielle. Après celles du premier secrétaire Ousmane Tanor Dieng et de Robert Sagna, c'est aujourd'hui, au tour de Alassane Dialy Ndiaye de se dire prêt à se lancer à la conquête du suffrage des Sénégalais. On sait aussi que la candidature de l'ancien maire de Dakar, Mamadou Diop, n'est pas à exclure ; même si l'intéressé n'a pas ouvertement fait acte de candidature. Mais de toute évidence, cette possibilité reste probable ; la question qui triture aujourd'hui les méninges, est de savoir si le Ps pourra survivre à ces candidatures. Avec quelles astuces, les camarades du Premier secrétaire des « verts », vont juguler l'énigme des candidatures au sein de leur formation.

En tout cas, de la gestion idoine de ces candidatures déclarées dépendra la survie du Ps. Et d'aucuns pensent que la solution aujourd'hui est que les socialistes doivent s'acheminer vers l'organisation d'élections primaires, pour départager leurs prétendants à la candidature unique de leur formation. Cela aurait le mérite, non seulement de permettre à la formation de l'ancien Président Senghor, d'inaugurer au Sénégal cette forme de gestion interne des « conflits », qui ne sont en fait que la manifestation de convictions légitimes et démocratiques pour tout militant. Mieux, cette forme de gestion des convictions et des compétitions au sein de la formation socialiste, si elle arrivait à se réaliser, serait une première sous le Sénégal indépendant, voire sous le ciel de l'Ouest africain. La multiplication des candidatures au sein des formations politiques, traduit, selon une source très proche du Ps, « de la vitalité de leur formation, d'autant plus que la mauvaise graine est partie du côté du Pds ». Le Parti socialiste, à en croire toujours notre source, serait plus fort que jamais, et il aurait commencé à reprendre, un peu partout, du poil de la bête. C'est cela la vérité. Et cette multiplication de candidatures ne nous inquiète guère, poursuit-elle, « même si nous soupçonnons derrière cette affaire une main qui veut du mal à notre formation. Alors, nous au sein du Parti socialiste, cela ne nous étonne pas, et nous continuons de croire que cette candidature (ndlr : celle de la Alassane Dialy Ndiaye) ne nous inquiète pas, parce qu'elle ne peut prospérer. Je pense qu'elle est encore à l'état d'intention. Même si elle semble très fantaisiste ».

Les énergies sont étouffées dans le Pds où « Wade reste la seule constante »

Pour ce qui concerne la candidature de Alassane Dialy Ndiaye, ils sont nombreux à penser que cet ancien ministre socialiste est un vrai poids plume, dans la mesure où même durant sa splendeur au Ps, il n'a jamais mobilisé. Il a toujours donné l'image d'un technocrate, plus préoccupé de sa gestion technique que des combats politiques de terrain. Parlant de ces candidatures présentes ou à venir au sein du Ps, notre source est formelle, « C'est cela la démocratie interne. Chacun peut dire ses opinions et faire acte de candidature. Mais la dernière décision revient aux instances régulières, le Congrès et le Comité central. Ce que les militants osent poser en termes de débats, vous ne le retrouvez qu'au sein du Ps. Personne n'ose aujourd'hui, dire qu'il est candidat en dehors de Abdoulaye Wade dans le Pds. Ils vous disent tous que « Wade est la seule constante », même si nous savons tous qu'en leur fort intérieur ils (ndlr : les responsables libéraux) nourrissent le désir de se porter candidat. Ne serait-ce que pour aider le secrétaire général à clarifier le débat ». En tout cas, poursuit notre source, le Pds n'a pas la chance de voir de nouvelles candidatures en dehors de celle de Abdoulaye Wade. Il faut peut-être se demander maintenant, avec cette absence de débats démocratiques dans la formation libérale, si ce parti pourra survivre à son secrétaire général, Abdoulaye Wade, la seule constante dans le Pds. C'est là une chose grave, en ce sens que les « ennemis » de Wade sont tous ceux qui aspirent à devenir une constante comme lui. Personne n'ose lorgner « son fauteuil », de peur d'être taxé de militant indiscipliné. Et aujourd'hui, il est très facile dans ce parti, de nuire à son adversaire. Il suffit tout simplement de dire qu'un tel est membre du Msis, un pro-idy. Et la messe est dite », renchérit notre interlocuteur.