La seule urgence qui vaille pour le Premier ministre, semble être Rewmi à qui il aura consacré l'intégralité de son point de presse. Quant à la crise énergique, aux menaces qui pèsent sur la rentrée scolaire, à la détresse du monde rural, à l'émigration clandestine et à l'épineuse question du ramassage des ordures à Dakar, elles peuvent attendre.
S'il y a quelque chose dans la sortie d'hier de Macky Sall qui aura choqué nombre d'observateurs, dont Penda Mbow, c'est le black-out total que le Premier ministre a fait sur la situation actuelle du pays. Celle-ci est pourtant grave puisqu'elle est marquée par la crise de l'énergie, des incertitudes sur la rentrée scolaire avec les menaces de grève que font planer les organisations syndicales, la détresse du monde rural, l'émigration clandestine et l'épineuse question du ramassage des ordures à Dakar, sans parler du processus électoral. Malgré tout cela, le Premier ministre a cru devoir convoquer une conférence de presse pour ne parler que du parti d'Idrissa Seck. Lui signifier de vive voix que Rewmi, son parti, n'existera pas. Comme si c'était cela l'urgence de l'heure, les autres questions pouvant toujours attendre.
Mais le Premier ministre avait-il besoin d'organiser une conférence de presse pour signifier à Idrissa Seck que son parti ne pouvait pas être reconnu avec l'appellation Rewmi ? Absolument pas, répond Jacques Habib Sy. Le président de l'Ong Aid Transparency estime que le Premier ministre ‘aurait dû nous épargner de ce qu'il a fait hier. Sa conférence de presse devait se tenir ailleurs que dans la primature qui n'est pas la propriété du Pds. C'est d'ailleurs une déclaration qu'un simple petit militant pouvait tenir’.
Ce qui est regrettable dans la sortie de Macky Sall, aux yeux de Penda Mbow, c'est qu'elle laisse apparaître la ‘panique du Pds. Et pour s'en rendre compte, il faut relire la déclaration de Macky Sall et celle de Ousmane Ngom qui ne disent pas la même chose sur les raisons de l'interdiction du parti d'Idrissa Seck. Là où Ousmane Ngom parle d'une dénomination appartenant déjà à un parti politique légalement constitué, le Premier ministre évoque une interdiction liée au fait que le mot Rewmi est un bien commun dont nul ne saurait s'arroger l'exclusivité. A quels arguments se fier alors ?’ Cette conférence de presse, ajoute Penda Mbow, ‘met à nu la confusion qui règne actuellement au sommet de l'Etat. Cette déclaration du Premier ministre relevait plutôt de la compétence du ministre de l'Intérieur’.
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