Réduction du mandat du président de l'assemblée : La conférence des présidents renvoie à Sada Ndiaye sa copie

Le député Sada Ndiaye maîtrise-t-il son sujet ? Ce n’est pas évident puisque ses collègues lui ont retourné hier la copie de son second texte portant sur la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Et pour cause, le responsable politique de Matam, ancien Dg du Coud et de la Sicap a commis une irrégularité dans le libellé de son texte. Il devra alors rédiger une nouvelle proposition de loi et la soumettre à l’appréciation des membres du bureau s’il tient vraiment à obtenir le scalp de Macky Sall. Surtout que certains membres du bureau ont manifesté hier leur camp. Mais, il peut se consoler d’avoir vu les députés déclarer recevable son texte sur la modification de l’article 62 de la Constitution.

Le député Sada Ndiaye, initiateur de la proposition de loi visant la modification de l’article 62 de la Constitution et d’une proposition de résolution pour la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale a été prié hier de revoir sa copie. Les membres du bureau de l’Assemblée nationale qui devaient statuer sur ces deux textes en ont décidé ainsi. En effet, les députés ont tout simplement retourné le second texte à l’initiateur qui a commis une erreur dans le libellé. Pour le texte en question, l’ancien Dg de la Sicap et député de Matam avait présenté à ses collègues ‘une proposition de résolution’ visant à ramener le mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq à un an. Mais, à sa grande surprise, il s’est entendu dire hier par les membres du bureau que le texte comportait des ‘irrégularités’. D’où son irrecevabilité. Car, explique une source, ‘la résolution ne peut pas changer le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui a une valeur de disposition constitutionnelle’.

Sada Ndiaye qui veut la tête de Macky Sall est donc confronté à un couac qui réjouit les amis du maire de Fatick. ‘Il devra reprendre son texte et déposer une nouvelle proposition de loi concernant la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour la réduction de la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale’, disent-ils. Une erreur que les proches de Macky Sall considèrent comme ‘une bourde monumentale’ qui laisse apparaître les ‘carences’ de son initiateur ‘qui a fait dans la précipitation. Et pour sauver sa tête, il (Sada Ndiaye, Ndlr) s’est empressé d’aller expliquer aux gens que sa résolution n’a pas été reçue car elle comporte juste une coquille’. De toute façon, précise un député qui a assisté à la réunion, ‘cette coquille’ sera vite corrigée et le texte sera remis sur la table dans les tous prochains jours.

Quant au premier texte concernant la proposition de loi portant modification de l’article 62 de la Constitution, il a été validé par les membres du bureau. ‘Nous avons examiné et reçu la proposition de loi’. Ainsi, la proposition devra être présentée au chef de l’Etat qui a dix jours pour donner son avis et la retourner aux députés. Ensuite, la conférence des présidents devra se réunir pour dégager un calendrier et saisir la commission des lois qui convoquera une séance plénière.

Mais, pour l’heure, on en est pas encore là puisque certains députés membres du bureau ont essayé hier de prêter main forte à Macky Sall en demandant la mise sur pied d’une commission technique chargée d’étudier de plus près les textes du député Sada Ndiaye. ‘Nous avons opposé un niet catégorique à cette idée venant d’un député de l’Urd et ceux du groupe de l’opposition parlementaire. En effet, nous avons compris qu’ils cherchent à nous faire perdre du temps en proposant la mise sur pied d’une commission’, martèle un membre du bureau.

En attendant que le député Sada Ndiaye et ses amis corrigent leur ‘coquille’ devant avoir raison sur Macky Sall, la proposition de loi pour la modification de l’article 62 de la Constitution suit son cours.

Attendu de pied ferme à l'assemblée nationale : Macky Sall snobe ses adversaires

Les députés qui attendaient hier le président de l’Assemblée nationale pour le cribler de questions à l’occasion de la réunion du bureau portant sur la proposition de loi Sada Ndiaye ont vite fait de déchanter. En effet, Macky Sall qui ne veut pas du tout leur faciliter la tâche en refusant de démissionner, n’a pas jugé utile de venir présider la réunion du bureau de l’Assemblée nationale. Et c’est finalement le premier vice-président de l’Assemblée nationale Iba Der Thiam qui a présidé les travaux . Ce qui n’a pas été du goût de certains députés qui concluent que le maire de Fatick s’est débiné. ‘On ne comprend pas son absence à la réunion. Pourtant il est bien présent à Dakar puisque aussitôt après notre réunion, il est venu à l’Assemblée nationale accompagné de quelques membres de son clan entre autres les députés Mbaye Ndiaye et Aliou Sow’, confie une source qui a participé à la réunion. En conclusion, ajoute notre interlocuteur, ‘cette absence ressemble à une fuite car Macky Sall avait certainement peur de faire face aux membres du bureau qui allaient lui poser des questions sur son déplacement en France’.

Mais ce qui est incompréhensible pour les membres du bureau, ‘c’est pourquoi Macky Sall qui refuse de démissionner, refuse également de présider la réunion du bureau ?’. Des interrogations que les proches du président de l’Assemblée nationale considèrent comme ‘puériles’. ‘Macky Sall n’était pas obligé de présider la réunion du bureau. Il a huit vices-présidents qui sont là pour le suppléer et c’est ce qu’il a fait conformément à une tradition en cours à l’Assemblée nationale. C’est ainsi qu’il a demandé à Iba Der Thiam, le premier vice-président de présider la réunion. Surtout que l’ordre du jour n’était pas si important que ça . La réunion n’a pas duré cinq minutes’, martèle un proche de Macky Sall. Mieux, affirme une autre source proche du président de l’Assemblée nationale, ‘il est heureux que Macky Sall se soit absenté à cette séance puisqu’on y discutait de choses le concernant directement. L’élégance recommande qu’il s’éclipse pour mettre tout le monde à l’aise’. De toute manière, fuite ou pas, ses adversaires sont plus que jamais déterminés à le débarquer du perchoir de l’Assemblée nationale.