REACTION - A Thiès, Robert Sagna, répond aux menaces du Président sortant : «C’est un lapsus chez Wade que de m’accuser»

Contrairement aux autres candidats, Robert Sagna n’a pas attendu très longtemps pour fouler le sol thiessois, dans le cadre de la campagne pour la Présidentielle 2007. Il a été le premier candidat à le faire dans la journée d’hier en rendant visite aux chefs religieux de la commune. Une occasion pour lui de répondre au candidat Wade qui le menaçait, lundi, en même temps que Moustapha Niasse, de remettre sur la table certains dossiers «compromettants» les concernant. C’est un Robert Sagna à la limite de l’ironie qui a répondu au candidat de la coalition Sopi, au domicile du chef religieux Abou Dia dans le quartier Som : «Ce doit être un lapsus chez lui qu’il (Wade) m’ait cité car, le Président Wade me connaît et il sait que je n’ai pas les mains sales et que je n’ai pas envie de les salir. Je n’ai pas fait l’objet non plus de scandale et je n’ai pas envie de m’en mêler.» Et le maire de Ziguinchor de rappeler à la presse que le directeur de campagne du Président Wade, Macky Sall, «ne l’avait pas cité».

Cette sortie de l’ancien ministre de l’Agriculture du Président Diouf sera beaucoup axée sur la bonne gestion des affaires publiques. Abordant, à cet effet, le fameux dossier des chantiers de Thiès, impliquant le maire de la ville, Robert Sagna dira : «C’est un gros scandale national dans lequel on accuse tantôt Idrissa Seck, tantôt on l’absout et celui qui le fait n’est autre que le président de la République.» Selon le maire de Ziguinchor, qui reste convaincu que la politique politicienne s’est mêlée à cette affaire, «on devrait laisser la justice faire son devoir, dans l’intérêt des Sénégalais et des populations thiessoises qui aiment bien leur maire et qui ont intérêt à ce que les choses se clarifient».

Par ailleurs, le candidat Robert Sagna a réfuté le régionalisme dont on le taxe, en revendiquant, cependant, son appartenance à la Casamance. «Mes ambitions sont nationales avec tout ce que je formule pour mon pays qui est en dérive et qu’il faut redresser avec des gens sérieux qui ont de l’expérience et je peux, en toute modestie, me prévaloir de ceux-là.» Après avoir caricaturé la manière de faire actuelle de Ousmane Tanor Dieng au Ps, le candidat Sagna, qui se réclame toujours socialiste, souhaite «in fine que la famille se retrouve». En attendant, il espère engranger le plein de points dans la capitale du rail qui fut son premier poste comme fonctionnaire de l’administration.