C’est un groupe de quatre opposants qui est allé à la rencontre de Nicolas Sarkozy, hier soir au Méridien Président. Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, Madior Diouf et Aly Haïdar, tous membres du Front "Siggil Sénégal", ont fait part au président de la République française de leurs préoccupations quant à la situation politique et sociale du Sénégal qui prévaut depuis les dernières élections.
’’Nous avons bien discuté avec le Président Sarkozy et il nous a bien écouté’’. Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng : ’’il était utile, une fois au Sénégal, que le Président Sarkozy puisse entendre un autre son de cloche’’. Alors, précise-t-il, ’’nous lui avons parlé de la situation politique et sociale du Sénégal’’.
Une situation caractérisée par la présidentielle de février 2007 et les législatives du 03 juin dernier boycottées par une partie de l’opposition. Des législatives, tient à rappeler Ousmane Tanor Dieng, qui ont ’’accouché’’ d’une Assemblée nationale et d’un Sénat ’’illégitimes’’. Selon lui, ’’il s’agit d’une énorme régression démocratique. Et nous pensons que le Sénégal n’est plus cette vitrine démocratique. C’est une illusion’’, ajoute-t-il.
Dans ce même ordre d’idées, Ousmane Tanor Dieng dit avoir entretenu leur hôte des risques encourus si le blocage persiste. Mais aussi et surtout de la nécessité d’instaurer un dialogue entre le pouvoir et l’opposition, qui se veut républicaine dans sa démarche.
A cet effet, Ousmane Tanor Dieng soutient que : ’’Nicolas Sarkozy a trouvé cette rencontre avec l’opposition sénégalaise à la fois utile et indispensable. Car, nous lui avons parlé des problèmes du Sénégal et des risques d’une absence de dialogue politique’’. Ainsi, ajoute-t-il, ’’ce que nous lui avons dit, aidera fortement à former son jugement sur le Sénégal’’.
Pour le Secrétaire général de la Ligue démocratique/ Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt), ’’il s’est agi pour nous de donner notre point de vue sur la situation au Sénégal ; sur l’état de la santé de la démocratie et de l’économie du pays. Dans la mesure où, les Sénégalais et les Sénégalaises savent que notre pays est aujourd’hui dans une mauvaise passe ; parce que malades des politiques de Abdoulaye Wade et de son gouvernement’’. Ainsi, prévient Abdoulaye Bathily, ’’nous avons estimé qu’il y a principalement un recul démocratique préjudiciable à l’avenir du Sénégal’’.
Au sortir de cette rencontre, Abdoulaye Bathily et ses camarades se disent très satisfaits de leur démarche. ’’Seulement, note-t-il, c’est un peu dommage pour le Sénégal qu’on ne puisse pas créer les conditions pour nous rencontrer’’, au lieu d’attendre l’arrivée d’un chef d’Etat pour chercher à renouer les fils du dialogue. ’’C’est vraiment dommage que cela se passe ainsi en 2007 après ce que nous avons vécu en 2000’’, se désole-t-il.
Mais, comme l’a souligné Aly Haïdar, l’essentiel a été de faire entendre à Nicolas Sarkozy le discours de l’opposition. ’’Maintenant, le combat, c’est celui de l’opposition sénégalaise’’.
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Au sortir de la rencontre avec les leaders du Front "Siggil Sénégal", le président de la République française n’a fait aucune déclaration à la presse. Car, aussitôt après, le président français s’est engouffré dans sa voiture officielle, avant que le cortège ne s’ébranle en direction du Palais de la République pour assister au dîner officiel organisé en son honneur par le couple présidentiel. Faut-il le rappeler, cette rencontre, à huis-clos, entre Nicolas Sarkozy, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, Madior Diouf et Aly Haïdar a duré plus d’une dizaine de minutes. Faut-il le rappeler, avant de recevoir les leaders de l’opposition boycotteuse des dernières élections législatives, le président français en a parlé à Me Abdoulaye Wade, qui lui a donné son accord. Et avant d’aller à la rencontre du Méridien, les leaders de l’opposition se sont concertés dans l’après-midi d’hier. Ainsi, au cours de cette audience, ils ont remis une lettre au chef de l’Etat français.
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