Venus échanger avec les intellectuels sénégalais, les Présidents Abdoulaye Wade et son hôte Mouammar Khadafi et le professeur Iba Der Thiam ont pris tout le temps de parole réservé aux universitaires, hommes de lettres, artistes et autres intellectuels invités à prendre part à une rencontre avec les chefs d’Etat. Finalement, il y a eu rencontre mais sans débat au domicile de Serigne Bouna Ndiaye en face du Méridien.
Après sa rencontre avec les parlementaires, et le défilé civil et militaire, le guide de la révolution libyenne était hier face aux intellectuels sénégalais. Débat, conférence, on ne savait plus. Pour son face à face avec les intellectuels sénégalais, Mu’Ammar Kadhafi, et le Président Wade, n’ont presque pas échangé avec leurs invités. C’est vers les coups de 12 heures que les deux chefs d’Etat ont été introduits par une garde rapprochée armée jusqu’aux dents. Les artistes, hommes de lettres, universitaires, tous les intellectuels attendaient d’en découdre avec eux. C’est l’ambassadeur Moustapha Cissé qui ouvre le bal. Le président des écrivains Alioune Badara Bèye, prend la parole pour approuver les idées d’unité africaine défendues par les deux chefs d’Etat. Vient après, le tour du professeur Iba Der Thiam qui fera à la tribune plus de quarante minutes. Occasion pour le professeur de convoquer l’histoire, la géographie, l’Egypte antique, la Grèce, l’Arabie pour magnifier les œuvres des deux chefs d’Etat. « Khadafi, apôtre de la justice, intellectuel opérationnel, tenace, moderne, exceptionnel, arsenal des symboles et de concepts... »tout un chapelet de qualificatifs dont Iba Der Thiam a le secret. Ainsi, il citera El Hadji Oumar, Marx, Engels, Proudhon... « Vous avez, vous avez, vous êtes... », simple introduction, dira-t-il. Par la suite, le Président Wade et Mouammar Khadafi prendront la parole avant de lever la séance au grand dam des centaines d’intellectuels qui attendaient dans la salle depuis des heures. Pour rien.
« Il y a une pauvreté intellectuelle en Afrique »
Fidèle à son franc-parler, Mouammar Khadafi, comme d’habitude s’en prend à l’Occident et accusé les colons d’avoir comploté pour liquider les pères fondateurs africains. Ceci a, selon lui désamorcé la marche l’Oua, créé un vide. Malheureusement, « l’Afrique a mordu à l’hameçon en se dotant de gens sans aucune visibilité. Ainsi, nous avons une pauvreté politique en Afrique. L’Afrique a un environnement social naturel et non politique, avec un système populaire un costume sur mesure que l’Afrique a porté. Pour sortir de ce « mirage », il faudra que les intellectuels parviennent à combler ce vide », déclare-t-il. « Une révolution culturelle sans fusils ni mitrailleuses, avec les intellectuels pour une Afrique unie. Le monde vit une crise profonde, pas de modèle à suivre ». Quant à Me Wade qui dit être en phase avec son hôte, a souhaité la mise en place d’un Panthéon pour les intellectuels africains, mais aussi la création d’un fonds pour doter les meilleurs étudiants du continent de bourses d’études. La rencontre a pris fin sans aucune autre intervention. Une rencontre sans débats.
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