En l’espace de deux jours, Me Wade a rencontré deux de ses anciens compagnons qui ont en commun le statut de prisonniers sous l’Alternance. Comme pour déterrer son Pds d’antan. Après Idrissa Seck, Jean-Paul Dias est passé hier. Mais, il semble que c’est le Bloc des centristes Gaindés (Bcg), qui porte la candidature de Idrissa Seck à la Présidentielle comme aux législatives dans la coalition Jamm-Ji qui, intéresse surtout le chef de L’Etat.
Le saviez-vous ? Idrissa Seck s’est présenté à l’élection présidentielle, comme sur la liste Jamm-Ji, sous la bannière du Bloc des centristes Gaindés (Bcg) de Jean-Paul Dias. C’est là toute l’explication de l’audience d’hier que le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, a accordée à Jean-Paul Dias et l’intérêt subit manifesté à cet ancien membre de la maison libérale, avant d’en être banni. Selon des sources concordantes, si Me Wade s’est rapproché de Jean-Paul Dias, c’est seulement parce que ce dernier est aujourd’hui celui qui porte la candidature de Idrissa Seck. «Rewmi n’existe pas, même la Coalition Jamm-ji est composée, en réalité, par le Parti socialiste, la Ligue démocratique et le Bcg, entre autres», révèlent nos interlocuteurs. D’après eux, c’est cet apport de Jean-Paul Dias à Idrissa Seck qui «dérange Me Wade».
En outre, souligne-t-on, le chef de file des «Centristes» «est tout simplement en train de se jouer du chef historique du Pds qui joue au plus malin». Nos sources sont affirmatives : «Jamais Jean-Paul Dias ne soutiendra Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle.» Le président de la République sait qu’il a déjà perdu par ses propres erreurs ; maintenant, il joue à diviser la classe politique, sous le prétexte fallacieux d’un vœu de regrouper la famille libérale, indique un de nos interlocuteurs. Mais, si telle est son intention, «il devait commencer par appeler Me Doudou Ndoye qui fait partie de ses premiers compagnons». En tout cas, Jean-Paul Dias, lui, à sa sortie d’audience, n’a pas été très bavard, contrairement à son habitude. «C’est tout à fait normal qu’un président de la République reçoit un citoyen, à plus forte raison un chef de parti politique», a-t-il déclaré à la presse. Autre élément important et non innocent, cette audience n’a pas été un tête-à-tête entre les deux compagnons. M. Dias était accompagné de deux membres de sa formation politique et a été reçu en présence de Me Madické Niang et Pape Samba Mboup.
Sur le contenu de l’entretien, M. Dias relativise et parle d’«un entretien politique» que le «fils aîné» du Pds a eu avec son ancien père. Il tient à préciser, toutefois, que dans la situation du pays, marquée par des pénuries de tout genre et le réchauffement du climat social, il n’est pas utile de «remettre le couteau à la plaie». «On discute ; ce qui est possible est possible, ce qui peut être renvoyé à plus tard est renvoyé. Ce qui n’est pas possible, tout le monde le constate ; l’essentiel, c’est l’intérêt du Sénégal. Tout ce qui doit être dit et fait doit se faire pour l’intérêt du Sénégal.»
Jean-Paul Dias a également déclaré que d’autres rencontres avec le chef de l’Etat sont envisagées pour poursuivre les discussions. D’ailleurs, l’audience d’hier était «une prise de contact», note l’hôte de Me Wade. Mais, en attendant, il suggère aux peuples «d’attendre et d’observer l’évolution des choses».
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