Le Conseil d’État a rejeté les recours en annulation du décret présidentiel portant répartition des sièges des députés. La décision a été rendue hier dans l’après-midi après une audience de plusieurs heures. Elle met à terre les derniers espoirs de ceux qui croyaient au report des élections législatives.
La pilule a été amère à avaler hier par Me Aïssata Tall Sall, membre du Bureau politique du Parti socialiste à la suite du rejet par le Conseil d’État des recours en annulation du décret portant sur la répartition des sièges des députés, introduits il y a plusieurs semaines par cette formation politique et un de ses députés, Khalifa Ababacar Sall. Face aux journalistes au sortir de cette audience, l’avocate socialiste n’a pas caché sa déception.
« Je ressens un sentiment de révolte et de colère parce que la loi, à travers l’article 143 du Code électoral n’a pas été appliquée dans cette affaire. Ce qui est plus grave c'est que par cette décision, le Conseil d'État vient de donner un blanc-seing au pouvoir politique de faire ce qu'il veut: de pouvoir la respecter tant que c'est sa volonté politique et de pouvoir la violer tant que ses intérêts sont en jeux », a affirmé Me Aïssata Tall Sall qui a souhaité qu’une telle histoire ne s'inscrive pas dans l'histoire judiciaire de son pays et de son peuple. En outre, cette dernière a aussi expliqué que pendant l’audience, ils ont eu à argumenter sur le bien fondé de leurs recours. « Je suis en colère, dira-t-elle, car nous avons le sentiment qu’on nous a écouté mais on n’a pas voulu nous entendre.
Aujourd’hui, force est de constater que c’est la volonté du peuple qui n’a pas été respectée ». Quant à l’Agent judiciaire de l’État, M. Abdoulaye Dianko, il s’est félicité de cette décision rendue par le Conseil d’État. D’après ce dernier, contrairement aux arguments développés par les requérants socialistes, « la loi n’a pas été violée ». Et de déclarer : « Ces recours du Parti socialiste sont similaires à ceux de la Ligue démocratique/Mouvement pour le travail (Ld/Pmt) qui avait été rejetés le 8 avril dernier par la même juridiction ».
Pour rappel, le Conseil d’État avait déjà donné raison en janvier dernier, au Ps qui avait attaqué le premier décret sur le même objet qui avait été signé par le chef de l’État. Ce qui avait conduit au report des élections législatives qui devaient se tenir le 25 février passé en même temps que la présidentielle. À cette décision prise par le Conseil d’État, ce sont les derniers espoirs des partis qui ont choisi de boycotter les prochaines élections du 3 juin prochain qui fondent comme neige au soleil. En effet, le Front Siggil Sénégal, structure regroupant les formations politiques de l’opposition boycotteuse de ces joutes électorales qui pointent à l’horizon comptait sur une décision favorable du Conseil d’État pour contraindre le Président de la République au dialogue condition sine qua non à leur participation aux élections législatives de 2007.
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