Les échéances électorales de février 2007 approchent à pas de géant et les différents états majors politiques, après des investitures houleuses suivies du dépôt des candidatures, affûtent tant qu’ils sont, leurs armes pour briguer les suffrages des électeurs pour sortir victorieux de ces joutes présidentielle et législatives. Toutefois, entre une publicité tapageuse invitant les citoyens régulièrement inscrits à aller retirer leurs cartes numérisées d’identité nationale et d’électeur et le deadline du vendredi 29 décembre 2007 arrêté par le Ministre de l’intérieur invalidant les anciennes cartes d’identité, c’est le flou total chez la plupart de mes concitoyens qui, à moins de deux mois des élections, sont dans un imbroglio administratif total pour n’avoir pas encore rien reçu.
Ils sont légion ces citoyens sénégalais qui remettent en cause les performances des « machines ultra sophistiquées pouvant confectionner 80 000 cartes par jour » de la Division de l’Automatisation du Fichier (DAF) et le sérieux de cette campagne publicitaire de la Direction Générale des Elections (DGE) du Ministère de l’intérieur. Leur courroux et leur doute se justifient par ces lenteurs notées dans la délivrance des cartes d’identité et d’électeur au niveau des commissions administratives mises en place à cet effet. C’est le cas de Mamadou Lamine Dièye, journaliste de profession, qui s’est « inscrit depuis le mois de janvier 2006 à la Préfecture de Dakar sous le No 13132732, là où la première Dame du pays s’est inscrite et qui à ce jour n’a pas reçu ses cartes », raconte son calvaire. Après l’avoir fait valser par « des rendez-vous interminables », on lui a fait emprunter une autre procédure : « se rabattre à la Sous - préfecture de Dakar ». Une fois là - bas, une affiche l’informe de « s’adresser à la commune d’arrondissement de son lieu de vote ». A la Mairie de Dakar Plateau », il présente son récépissé d’inscription et « un préposé survole des imprimés pour lui signifier qu’il figure sur les listes électorales et que c’est sûr que ses cartes ont été confectionnées et qu’il les recevra ». Poussant un ouf de soulagement, quelle ne fut sa surprise que de se voir fixer de nouveau des rendez-vous vains . C’est alors qu’il décida de choisir une autre voie ce 28 décembre 2006 à 19 heures : « appeler au 628 10 11 et une voie féminine, suite à un questionnaire sur mes filiations, me rassura que j’aurais mes cartes dans trois semaines ; c’est - à - dire vers le 21 janvier 2007 ». C’est en raccrochant avec elle qu’un bip sonore de son portable lui indiqua qu’il lui restait que 57 francs de crédit pour une carte de 5000 F qu’il venait de recharger à l’instant au bas de l’immeuble. Lamine prétend avoir opté de s’inscrire à la préfecture de Dakar pensant que les meilleures machines et les plus grands techniciens seraient à ce lieu. Il n’est pourtant pas le seul dans ce cas et ils sont très nombreux à s’interroger sur le sérieux même de ces opérations de renouvellement des pièces d’identité et d’électeur entrepris par le gouvernement. En plus des pertes de temps, d’énergie et de capital, le sacrifice consenti par M. Dièye peut ne pas être valable pour des personnes du troisième âge, des handicapés, des femmes et /ou de simples paresseux et la conséquence serait une faible participation aux élections. Le Ministre de l’Intérieur gagnerait à prolonger par un arrêté la date de validité des anciennes cartes d’identité pour éviter aux citoyens des désagréments comme les opérations bancaires et administratives et surtout accélérer la livraison des cartes.
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