La journée d’hier, Saint-Louis, la vieille ville a rompu d’avec son calme légendaire. Les populations sont sorties pour accompagner le président de Rewmi, Idrissa Seck, dans sa promenade au marché et lors de ses visites de courtoisie. Toutes les couches de la population ont tenu à témoigner à l’ex-Premier ministre leur sympathie tout en scandant des slogans du genre «Idy Président».
La présence de Idrissa Seck à Saint-Louis a été tenue dans le plus grand secret. A un moment donné, sa venue fut annoncée au stade Me Babacar Sèye pour assister à la finale de l’Odcav que présidait le maire de la ville. Que nenni ! Les responsables libéraux, qui s’étaient donné rendez-vous, ce week-end, n’ont rien vu venir. En dehors de quelques caciques, ils ont brillé par leur absence. Quant aux jeunes, ils s’étaient passé le mot de ne quitter la ville qu’après le départ de Idrissa Seck. Le maire de Thiès a choisi la journée d’hier pour aller au marché «acheter du parfum» pour sa femme. «Un acte qu’on ne peut m’interdire, en tant que citoyen», a-t-il ironisé. En bon stratège, l’ex-Pm a obtenu ce qu’il cherchait : drainer les populations derrière lui. Provocateur dans l’âme, Idrissa Seck n’a pas craché sur cette occasion, juché sur le toit de son véhicule avec des signes pour dire merci à ceux qui scandaient «Idy Président». Au fur et à mesure que le cortège s’ébranlait, la foule s’agrandissait au point que, arrivé sur le pont Faidherbe, il s’est créé un embouteillage qui a duré près de 30 minutes. Certains militants libéraux, pour apporter la contradiction au président de Rewmi ont scandé «Idy voleur». Mal leur en prit, car certains préposés à la garde rapprochée de Idrissa Seck s’en sont violemment pris à eux. Mais, les forces étant inégales, les libéraux ont préféré prendre la poudre d’escampette pour ne pas subir une correction. Au retour du cortège dans le quartier de Sor, bis répéta, mais la maîtrise des gardes de Idrissa Seck a eu raison encore sur eux. Mieux, les jeunes qui étaient recrutés pour semer le désordre se sont retrouvés à scander le nom du maire en brandissant des posters dont plus de 300 ont été distribués en une journée. Tard dans la soirée, on apprendra que Vieux Sindiéry, chef de la sécurité de l’ex-Pm a été arrêté et conduit au commissariat de Saint-Louis. Il risque d’être déféré.
Dans le quartier de l’Ile, le président de Rewmi a rendu visite à un vieux compagnon de Me Wade, Francky Bâ. Au cours de cet entretien, «le conseiller» du Président Wade a expliqué à Idrissa Seck que ce sont les «faucons» habitant Saint-Louis, «des lèches-bottes», qui sont à la base de ses démêlés avec le Président. Ceux-là, Francky Bâ, les a taxés de cireurs de chaussure du Président, ce que Idrissa Seck a toujours refusé d’être. Et le vieux Bâ de marteler : «Ils (les faucons) sont incapables de mobiliser dix personnes». Dans ses propos, M Bâ révélera au maire de Thiès que «parmi les ministres de Saint-Louis, seul Ousmane Masseck Ndiaye travaille pour l’intérêt de la ville et des populations». C’est l’instant choisi par le maire de Thiès pour dire : «Ousmane Masseck Ndiaye fait partie de mes gars et bien d’autres responsables dans la région ; seulement, il n’est pas courageux comme toi. Dis-lui de venir.» Sur les ondes de Walf Fm, Ousmane Masseck Ndiaye a tout nié et menace de porter plainte si Idrissa Seck en fait cas publiquement. Par ailleurs, Francky Bâ a réaffirmé son ancrage dans le Pds qui se doit de régler les problèmes internes avant de souhaiter les retrouvailles entre le père et le fils, car dit-il, s’adressant à Idrissa Seck, «sans vous, Abdoulaye Wade ne peut pas être réélu».
NOUVELLE ALLLAINCE ?
Durant son séjour, le président de Rewmi en a profité pour rendre visite à Alioune Abatalib Guèye, secrétaire général de Convergence pour une nouvelle citoyenneté (Cnc). Il semblerait que les deux partis aient décidé de cheminer ensemble, car les discussions auraient commencé depuis quelques mois. L’ancien président de la Linguère a souligné au maire de Thiès le respect qu’il lui voue pour tout le travail accompli dans la cité du Rail ; avant de lui signifier qu’il y a des choses qui ne lui plaisent pas dans sa démarche. Un tête-à-tête d’une dizaine de minutes a certainement permis à Me Guèye de signifier au maire de Thiès ses défauts avant de lui faire remarquer : «Je ne ferais pas du suivisme.»
Après une journée mouvementée, le président de Rewmi a rejoint son hôtel situé à 13 Km de la ville. Sur place, des milliers de militants se sont retrouvés pour voir, écouter leur leader ; une rencontre qui s’est transformée en meeting.
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