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Politique

SAMUEL SARR, ANCIEN DG DE LA SENELEC A PROPOS DE LA CANDIDATURE DE IDRISSA SECK - « Quelqu’un qui est capable de « trahir » son père est capable de trahir son peuple »

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SAMUEL SARR, ANCIEN DG DE LA SENELEC A PROPOS DE LA CANDIDATURE DE IDRISSA SECK - « Quelqu’un qui est capable de « trahir » son père est capable de trahir son peuple »

Samuel Sarr, soutient, dans cet entretien, qu’Idrissa Seck, l’ancien Premier ministre a trahi son « père », le président de la République, Me Abdoulaye Wade.
« En désertant les rangs et en abusant du « Vieux », il a trahi notre père spirituel à tous. S’il l’a fait, il est capable de trahir le pays. C’est ma conviction », dit-il.

Il s’en prend, par ailleurs, « aux coalitions hétéroclites » de l’opposition et déclare que Me Wade est le « meilleur candidat qui va faire les vrais changements dans la continuité. Qui mieux que lui sait que le Sopi doit triompher ? », s’est demandé l’ancien Directeur général de la Senelec.
Sur le dossier de cette société (Senelec), il déclare avoir trouvé auprès du président de la République , Me Abdoulaye Wade, une oreille attentive quant aux difficultés et leurs causes de la Senelec. Selon lui, le chef de l’Etat, en revenant largement sur la crise énergétique et sur les perspectives lors de son traditionnel message à la nation du 31 décembre dernier, lui a donné raison.

On vous dit proche du président Wade, vous-même l’affirmez, qu’est-ce qui explique cependant la « tiédeur » de votre engagement politique auprès de lui ?

Vous voulez certainement dire « tiédeur politicienne ». Car mon engagement politique à ses côtés date de mes années de jeunesse. Tout le monde se souvient de ma présence à ses côtés aux heures chaudes de 1988 avec des hommes comme mon ami de tous les jours, Talla Sylla et tant d’autres. Depuis je n’ai jamais cessé de m’engager politiquement auprès de lui. Il le sait et cela me suffit. Quant à maintenant, le fait d’être dans les structures du parti, je pense que je lui suis plus utile ailleurs. Je ne suis pas un homme d’appareil. Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. Mon adhésion à sa politique et à sa démarche est totale J’ai toujours était Wadiste. Vous ne me verrez jamais dans une instance de parti. Je ne suis pas politicien, je suis un Wadiste. Quand j’étais étudiant au Canada, j’ai épousé ses idées. Je croyais en lui et je continue de croire en lui. Aujourd’hui plus que jamais, d’autant plus que je sais que son intelligence, son sens de l’utile et son patriotisme peuvent servir grandement à mon pays. En six ans, il a fait des choses que tout le monde peut voir. Il est aujourd’hui le meilleur candidat parmi ceux qui se sont déclarés jusqu’ici. Je pense et souhaite que les Sénégalais lui renouvèlent leur confiance en février prochain pour qu’il achève tranquillement ses grands travaux qui vont transformer définitivement notre pays et l’inscrire dans le concert des nations émergentes, voire développées. Son ambition pour le Sénégal est sans bornes.

Vous n’étiez pas seul à accompagner le président de la République , mais on remarque que plusieurs d’entre vous, notamment Idrissa Seck pour ne citer que celui-là, se sont éloignés de la maison du père. Qu’est-ce à dire ?

Rien. Nous tous nous avons grandi sous l’ombre protectrice de Me Wade. Il a été et est jusqu’ici plus qu’un père pour nous. Il a couvé, protégé et aidé certains d’entre nous, Idrissa Seck en premier. Cela est indiscutable. Nous lui devons beaucoup. Maintenant, quelqu’un qui est capable de « trahir » son père est capable de trahir son peuple. Et je pense que les Sénégalais en sont conscients.

Vous parlez de Idrissa Seck?

Oui. En désertant les rangs et en abusant du « Vieux », il a trahi notre père spirituel à tous. S’il l’a fait, il est capable de trahir le pays. C’est ma conviction.

N’est-ce pas le contraire, lui le dit en tout cas ?

Non, Me Wade ne trahit personne. Il n’a pas besoin de nous trahir, nous qui avons grandi sous ses ailes. Cela n’a pas de sens. Il se trouve simplement que certains d’entre nous ont été vite dévorés par l’ambition et ont voulu l’enterrer alors qu’il est bien vivant et bien portant. Je trouve cela indécent. Tout comme je pense que vouloir simplement remplacer un homme ne doit pas amener les hommes politiques à des combinaisons hétéroclites qui portent en elles même les germes de leur dislocation. Par exemple la coalition « Jamm Ji » qui regroupe le Parti socialiste (Ps), la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) et Idrissa Seck est simplement une coalition « opportuniste » qui sera sans lendemains.

Pourquoi ?

La raison en est simple. Quel lien peut avoir un Bathily avec un Idrissa Seck ? Aucun, ni politique, ni moral, ni éthique. Tout le monde se souvient des déclarations de Bathily à l’encontre de Idrissa Seck qui a été un des artisans de sa séparation avec Wade. On peut dire la même chose de Ousmane Tanor Dieng du Ps et de Idrissa Seck. Ces hommes ne veulent que battre Wade, mais comme ils ne boxent pas dans la même catégorie, ils repasseront. Inc’h Allah, Me Wade passera le 25 février, haut la main.

Dans son adresse à la nation du 31 décembre dernier, Me Wade est revenu longuement sur la crise énergétique. Qu’est ce que cela vous inspire, en tant qu’ancien Dg de la Senelec.

Le président de la République est conscient de la situation. Cela depuis longtemps. Il est un homme averti et qui sait anticiper sur beaucoup de chose. Il faut me croire. La crise actuelle de l’énergie entraînant des désagréments que tout le monde vit, était prévisible à cause de la flambée des prix du pétrole. L’équipe que j’avais l’honneur de diriger l’avait anticipée depuis 2005 déjà et nous avions attiré l’attention de la tutelle et des hautes autorités en leur suggérant des mesures à prendre qui nous semblaient propices à « atténuer » les effets sur le fonctionnement de la Senelec ainsi que sur celui du secteur globalement. On a tardé à réagir malgré les injonctions du chef de l’Etat suffisamment sensibilisé et tout le monde voit aujourd’hui les effets. Le chef de l’Etat en campant clairement la question et les mesures à prendre montre la voie. Je vous confie qu’il l’avait fait, mais on a manqué de réaction quelque part. Pour quelle raison, je ne sais. En ce qui concerne maintenant, les réalisations de la Senelec que le président de la République a annoncé, je dois dire toute ma fierté et celle de mon ancienne équipe d’avoir largement contribué à leur effectivité avec son soutien.

Quelle était la situation à votre arrivée et qu’avez-vous légué à la Senelec en partant ?

Quand nous avons été bénéficié de la confiance du président de la République pour diriger la Senelec , nous avons trouvé sur place des employés démotivés, 17 milliards d’arriérés de paiement, 12 milliards de déficit et 24 milliards d’encours de clients. En partant, nous avons laissé 29 milliards de déficit de trésorerie. Cependant, l’Etat devait payé les 25 milliards représentant les surcoûts subis par la Senelec en rapport avec l’augmentation de 141% du prix du combustible du 1er janvier 2005 au 30 juin 2006. Il faut savoir que le prix haut du combustible a amené la Senelec à supporter un déficit structurel dû aux mauvaises pondérations dans la formule de revenu. Une situation qui fait que si la trésorerie n’est pas maîtrisée en rapport à une compensation, cela pourrait entraîner des déficits de l’ordre de 30 à 40 milliards et asphyxier la boîte à terme. Il conviendrait donc de mettre en œuvre l’étude tarifaire afin d’encourager les consommateurs à discipliner leur consommation, et par ce biais avoir une baisse des factures d’électricité avec une bonne politique d’économie d’énergie en s’appuyant intelligemment sur le bon sens des populations. Le président de République qui, anticipant, dans un souci patent de minimiser les effets inflationnistes difficilement maîtrisables pour les entreprises, les ménages, partant par le pays, avait donné des instructions claires à ce niveau. Il a eu la vision de faire de sorte que les consommateurs qui le désirent, les privés et des partenaires techniques participent au capital de la société. Sept associations de consommateurs que j’avais rencontré à l’époque avaient adhéré à cette idée du chef de l’Etat.
Il importe de mon point de vue de concrétiser cette approche du président de la République , car je considère à sa suite que la Senelec est un patrimoine national. Le président Senghor, paix à son âme avait trouvé là, l’ancêtre de la Senelec , il a laissé la Senelec en partant. Abdou Diouf a trouvé la Senelec. Abdoulaye Wade a trouvé la Senelec , il la laissera en partant. L’histoire retiendra cependant que jamais autant d’investissements n’ont été consentis pour la Senelec que pendant son magistère. Pour ma part, il faut reconnaître que cela n’était pas encourageant en arrivant, mais en s’appuyant sur les importantes ressources humaines que regorge la boîte, une équipe imbue d’un patriotisme d’entreprise sans faille, nous avons cherché à relever le défi. Les centrales achevées ou qui sont en train d’être achevées, ainsi que les 160 milliards d’investissement que nous avons pu négocier auprès des banques, démontrent si besoin en était que nous avions bien pris à cœur les recommandations du président de la République de créer un outil performant. Mais, je suis sur que l’équipe continue le travail. Et bientôt, les délestages ne seront que mauvais souvenirs surtout avec le concours de la Banque islamique de développement (Bid) de 70 milliards de francs pour sécuriser l’approvisionnement en combustible.

Peut-être, mais ces délestages vous ont coûté votre poste.

Ecoutez, il n’y pas d’homme providentiel dans n’importe quel secteur. Je ne suis pas né à la Senelec. Le devoir m’y avait seulement appelé. J’ai cherché à faire de mon mieux avec les hommes et les femmes d’une grande compétence que j’ai trouvés sur place. Je crois sincèrement que je resterai comme le premier directeur général de la Senelec à avoir «démocratisé» les délestages. Riches comme pauvres, tout le monde y a eu droit. Une option qu’il nous avait semblé nécessaire de prendre pour à tempérer les frustrations que pouvaient entraîner les délestages que l’on ne pouvait éviter.. Pour moi, un client est un client. Il n’y a pas de client privilégié ou quoi que ce soit. Je ne pouvais pas concevoir qu’on puisse couper quelqu’un qui paye 20 000 francs Cfa et que quelqu’un qui a les moyens ou qui consomme 300 000 ou 400 000 francs Cfa, on ne le coupe pas pour quelque raison que ce soit. J’avais dit à mes collaborateurs qui s’interrogeaient sur une telle décision, « vous avez des objectifs. Vous faites votre travail et moi j’assume le reste ». Maintenant, quand pour des raisons évidentes, il était nécessaire que Samuel Sarr saute comme un fusible, je n’ai pas hésité une seconde. Je sais que je continue de jouir de la confiance et du soutien du président de la République qui est plus qu’un père pour moi. Aujourd’hui, tout le monde évoque les problèmes que nous avions soulevés et préconisent les solutions que nous voulions voir mises en œuvres. C’est tant mieux. Quant à moi, je ne me suis jamais fait une fixation sur un poste. Je suis un homme d’affaires et je suis retourné à mes affaires tranquillement.

On dit cependant, que vous vous êtes largement servi au passage, que répondez vous à de telles accusations ?

J’ai renoncé publiquement et cela est consigné dans les Procès verbaux de passation de service à tous mes avantages qui m’étaient régulièrement et légalement dus en quittant la direction de la Senelec. Je fais quand même parti des jeunes sénégalais qui peuvent dire, «Alhamdou lilahi rabbil alamina» (Dieu merci). Tout ce que je possède, je l’ai eu tout seul grâce aux prières de ma mère et de Serigne Saliou (l’actuel khalife général des Mourides Ndlr). Je peux vous dire que je ne suis pas milliardaire, loin de là, mais mon fils a de quoi vivre jusqu’à ses 18 ans. Et, je me suis fait tout seul. J’ai mes affaires qui tournent à l’extérieur du pays. Je suis dans l’arachide, dans l’huile d’arachide, je suis dans d’autres choses. Je suis le producteur de «Tampon». J’ai d’autres activités au Sénégal et dans le monde. Je suis toujours entre deux avions. Donc dire que j’ai profité de l’alternance, c’est mal me connaître et cela ne relève que de pures calomnies. J’en laisse la responsabilité à ceux qui l’avancent. J’ai répondu favorablement à « la convocation » du président de la République pour qui, je suis prêt à tous les sacrifices, pour diriger la Senelec , ma mission achevée, je suis retourné à mes affaires comme je vous l’ai déjà dit.

Vous avez à l’époque traité l’actuel Premier ministre d’incompétent, regrettez-vous aujourd’hui, ces propos ?

Ces propos que vous évoquez, ont été tenu dans le feu d’une discussion privée en principe. Je défendais un point de vue. Maintenant, M. Macky Sall est un proche collaborateur du président de la République , je pense qu’il a toute sa confiance et par conséquent, seul le jugement du chef de l’Etat et de son parti devrait l’intéressé. Cette affaire est derrière nous.

Propos recueillis par Madior FALL

EXERGUES
1/ Je n’ai jamais cessé de m’engager politiquement auprès de lui. Il le sait et cela me suffit.
2/ Quelqu’un qui est capable de « trahir » son père est capable de trahir son peuple
3/ La crise actuelle de l’énergie entraînant des désagréments que tout le monde vit, était prévisible à cause de la flambée des prix du pétrole.



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