Silence ! On sacrifie.

C’est à croire que le silence est le dernier rempart des damnés du Pds. L’on s’en rappelle, Idrissa Seck avait eu la même attitude face au couperet de ses frères en 2005. Toutefois, il a fini par rompre le silence, à force de subir des attaques organisées, orchestrées et menées par le Maître et sa cour. Muet ou pas, le bientôt ex-président de l’Assemblée nationale, victime des humeurs de la seule "constante" du Pds, devra choisir de faire face ou de se faire écraser. A t-il les moyens de faire face ? L’Etat ne va t-il pas brandir l’arme des audits, et menacer de lui faire subir le même sort qu’Idrissa : la prison ? S’il reste à l’assemblée, son immunité parlementaire rendra plus difficile l’exécution d’une telle menace. Quelle sera l’attitude de Touba et des maisons religieuses, suite à l’intense lobbying entamé par Macky ? Comment réagira l’opposition, l’accueillera t-elle, en cas de "rebellion" comme elle l’avait fait avec Idrissa Seck ? Ses partisans à l’assemblée nationale -Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, Serigne Fallou Mbacké- et autres, auront-ils suffisamment de force pour le soutenir jusqu’au bout ? Autant de questions qui méritent d’être posées, puisque du choix de Macky dépendra peut être, la nouvelle cartographie politique du Sénégal, voire la succession de maître Wade, et forcément, l’avenir politique du maire de Fatick. Qu’on le dise ou pas, l’avenir de Macky n’est pas entièrement entre ses mains. Se battre avec un Etat est un exercice risqué. En effet, Me Wade a, avec lui, la redoutable arme de la Justice. Le sort qu’il a eu à faire subir à ses adversaires démontre, à souhait, qu’il tient bien les rennes du pouvoir judiciaire. De même, le Parlement est aujourd’hui sous contrôle. Totalement. Avec la réduction du mandat des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat de cinq à un an, l’Exécutif contrôle le Législatif qui est désormais sous sa coupe réglée. Et donc le Président peut, à tout moment, manipuler ces institutions dans le but d’obtenir la tête de Macky Sall, s’il le désire. Depuis Idrissa Seck, d’ailleurs, les députés savent à quoi s’en tenir lorsque Me Wade exige le scalp de ses hommes ; fussent-ils très proches de lui. Dans tous les cas, Macky Sall a une très bonne carte à jouer ; la stratégie de la victimisation ayant assuré à tous les hommes politiques écrasés par leurs appareils (de Djibo Kâ avec le Ps à Idrissa Seck), de réels gains politiques.