(Correspondant permanent à Paris) - L’annonce de la suppression du quart bloquant l’a trouvé à Paris. Mais le secrétaire général du Pit, Amath Dansokho, n’en revient pas. Pour lui, c’est le signe de la fin du régime d’Abdoulaye Wade. Il répondait ainsi à la presse qui lui demandait hier, au cours d’une exposition sur Senghor organisée par la mairie de Paris, son sentiment sur cette suppression du quart bloquant. Il répond sans ambages : ‘C’est la preuve qu’il sera battu aux élections prochaines’, sinon, ‘il ne doit même pas penser à supprimer quoi que ce soit’.
Pour Amath Dansokho, la suppression de ce quart bloquant et la volonté de supprimer le second tour sont la preuve la plus cinglante que Wade est conscient que la population lui a tourné le dos. ‘Pourquoi ce tohu-bohu autour des institutions qu'on malmène dans tous les sens, s'il est sûr qu'il va gagner ?’, s’interroge-t-il. Dans cette réforme, le secrétaire général n’y voit qu’une tentative ‘manifeste de frauder. Parce que tout ça c'est fait pour gagner des élections qu'il ne peut pas gagner’. Mais, avertit-il, ‘je lui ai dit face à face l'année dernière, lors de sa rencontre avec l’opposition : ‘Si vous faites un coup de force, vous ne gouvernerez pas le Sénégal.’ Et je vous assure qu’il ne gouvernera pas le Sénégal’, tente-t-il de nous prendre en témoin.
La grande question, c’est comment va-t-il rendre le pays non gouvernable ? ‘On n'a même pas besoin de demander à la population de descendre dans la rue. Elle est déjà dans la rue. Il le sait. Ce n'est pas une armada de militaires, de policiers ou de gendarmes qui pourra arrêter les gens. C'est une question de vie ou de mort pour elle’, martèle le tonitruant opposant et coordonnateur de la Cpa. Et les conséquences ? ‘Ce que je viens de vous dire, je l’ai déjà dit. Ce que je dis, c'est très clair. Le Sénégal appartient à ses citoyens. C'est ce que dit la constitution. La loi fondamentale lui demande de respecter le suffrage qui lui a permis d'arriver au pouvoir. Il faut qu'il l'observe totalement’, avance-t-il comme argument.
Pour le leader du Pit, le président Abdoulaye Wade ‘n'a aucun moyen, aucune ressource intérieure pour battre l'opposition. C'est hors de ses moyens. C'est pourquoi il modifie la constitution. Il supprime le quart-votant et le deuxième tour. Il n’a aucun moyen, aucune ressource intérieure pour reprendre le dessus sur l’opposition. Il a la claire conscience que c’est fini. Ils disent qu’ils vont rester là quarante ans, cinquante ans comme le Ps. Au nom de quoi ?’, termine-t-il.
Par ailleurs, la cacophonie entre Abdoulaye Bathily et lui sur la multiplicité ou non de la candidature de la Cpa, s’est dissipée, souligne-t-il. ‘J’ai déjeuné avec lui et Mamadou Ndoye. L’éclaircissement qu'il a apporté dans la presse d’hier est venu de lui-même. Nous n’avons pas été en contact téléphonique avant le déjeuner’. Bathily lui aurait assuré qu'il n'y a ‘aucune contradiction entre ce qu'il a exprimé et la réalité. En fait, il semblerait que ce sont les journalistes qui ont corsé l'affaire’. Les journalistes ont toujours bon dos !
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