XIBAR.NET (Dakar, 07 Janvier 2010) - S’il y a des « créations » qui ne peuvent survivre à leurs « inventeurs », le contraire est, également, possible. C’est ce qui guette le président Wade qui, en dépit de vingt-six ans de combat politique et neuf ans de pouvoir absolu, commence à être emporté par son monument de la « renaissance africaine ». Déjà, elle lui vaut toutes les difficultés au Sénégal et la réprobation au niveau international.
Car, depuis qu’il a troqué leurs terres, d’une valeur minimale actuelle de près de 100 milliards, les populations sénégalaises, auxquelles il les a arrachées sont sur leurs grands chevaux. Or, celles-ci constituent l’intégralité de l’électorat, sur lequel le président Wade entend s’appuyer pour décrocher un troisième mandat à la tête de notre pays.
Wade est, encore menacé par son monument, parce que son échange de terres pour une réalisation de ses statues, estimées entre 8 et 14 milliards, ne serait pas entièrement tombé entre les mains du principal bénéficiaire : le transhumant et non moins opérateur économique Mbackyou Faye. Ses « partenaires » seraient dans tous leurs états. Ils accusent le président Wade d’avoir encaissé le beurre et l’essentiel de son argent.
Wade est menacé par sa statue, parce qu’elle est décriée par une importante frange de dignitaires et adeptes de la religion musulmane, qui la jugent blasphématoire, au regard des enseignements du Prophète Mouhamet (Psl), qui bannit toute représentation humaine. Or ses adeptes constituent l’écrasante majorité des Sénégalais.
L’Église, qu’il a accusé d'adorer la « statue de Jésus-Christ », lui en voudra pour toujours d’avoir douté de sa foi et de son prophète. Tout comme les jeunesses de son pays, qui se disent que les milliards qu’il a consacrés à la confection de statues pouvaient résoudre le problème de l’emploi, qui se pose avec acuité au Sénégal.
Ses compatriotes artistes sont fâchés d’avoir été écartés du marché de milliards, qu’il a alloué à des Coréens, au mépris de l’expertise nationale. Son monument est entrain de le desservir, parce que le président Wade n’a que deux ans, pour inverser la tendance. Il s’y ajoute que les frustrés font lésion. Même les intellectuels sont formels : Wade n’a fait que se faire reproduire, avec sa femme et son fils, du temps où il était encore vigoureux. Autrement sa statue n’a rien d’africain, au regard de ses formes et de sa nudité.
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