Après les trois (3) mois de crises qui ont secoué le système scolaire sénégalais, certains professeurs ont choisi de fermer les classes pour se lancer dans la campagne électorale. Du coup, ils paralysent à moitié les élèves qui doivent affronter les compositions du premier semestre. Un tour dans des écoles publiques pour se rendre compte de la situation que subissent les élèves.
À la veille des compositions de premier semestre, programmées cette semaine, dans certains établissements, c’est l’inquiétude. Ceci du fait que bon nombre de professeurs ont tourné le dos aux élèves, sous prétexte qu’ils sont autorisés à s’absenter le temps que dure la campagne électorale. L’inquiétude est visible chez certains professeurs qui sont restés fidèles à leurs élèves pour leur assurer un avenir meilleur.
C’est le cas de M. Mademba Ndoye, professeur d’histoire et de géographie au lycée Seydou Nourou Tall de Dakar : « J’imagine mal que des collègues, qui ont des classes d’examens, puissent les abandonner, pour aller suivre leur candidat. Mais, on ne peut rien leur reprocher, parce qu’ils sont dans les normes, c’est sur autorisation de leur supérieur qu’ils sont partis ». Il faut aussi noter que les autorités sont prises pour responsables de la situation que traverse l’école, en cette période de campagne.
Par ailleurs, Mme Diène, professeur d’allemand, ne se démarque pas de son collègue Ndoye : « Quel que soit l’engagement politique qu’un professeur puisse avoir, je crois qu’il devrait plutôt renoncer à ses activités politiques et essayer de se rattraper, parce qu’on a perdu trop de temps avec la grève », dit-elle. L’un de ses collègues, interpellés, pense tout simplement : « La faute incombe à celui qui a pris la responsabilité de leur donner l’autorisation de partir en campagne. Parce que, un agent de l’Etat, une fois qu’il reçoit une autorisation pour aller faire quelque chose, il est libre ».
Concernant la tenue des compositions et des examens par rapport aux retards sur les programmes, El Hadj Cheickh, professeur de français, affirme : « Je ne sais pas qui doit porter le chapeau, parce que en réalité, la grève aussi, il ne faut pas penser que les enseignants sont les seuls responsables. La conséquence de ces blocages est le retard sur les programmes, et ces retards, nous devons tout faire pour les résorber. C’est le professeur qui doit avoir la conscience que, par rapport à son métier, des élèves ont perdu du temps. Ils doivent effectivement essayer de rattraper ce temps, c’est une chose ». Les élèves, eux, impuissants devant cette affaire, n’en disent pas grand-chose. Tout ce qu’ils souhaitent, c’est que tout se termine rapidement.
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