Après le départ des faucons qui ont jusqu’ici été un frein à son retour dans l’armature institutionnelle de l’Etat, le chemin du retour aux affaires est désormais balisé pour le maire de Thiès. Selon certaines indiscrétions, il devrait être très prochainement nommé vice-président de la République du Sénégal, poste créé par le président Wade depuis plusieurs mois et qui attend toujours son premier occupant. D’après nos interlocuteurs, c’est ce retour de l’ancien Premier ministre qui a précipité le départ de Cheikh Tidiane Sy qui n’a pas souhaité ‘cohabiter’ avec Idrissa Seck (voir par ailleurs). Ainsi, le fils d’emprunt de Wade va faire un come back au sein de l’Etat où on l’annonce comme le prochain ‘numéro 2 de l’Etat’ qui viendrait dans l’ordre protocolaire avant les présidents du Parlement et le Premier ministre. Mais, pour cela, il faudra nécessairement réviser la loi portant création de la vice-présidence pour lui donner des pouvoirs plus importants que ceux qui sont prévus.
Ce retour en force du maire de Thiès, cumulé à celui d’Aminata Tall, consacre la tentative de renaissance du Parti démocratique sénégalais (Pds). En effet, avec Idrissa Seck et Aminata Tall, Karim Wade et Habib Sy, Wade s’entoure d’une task force pour remobiliser les troupes et engager sereinement la bataille de 2012. Parce que, même s’il a été trop décrié, Idrissa Seck demeure incontestablement une force politique non négligeable. Il est, en effet, arrivé deuxième lors de la dernière présidentielle et a réussi à se classer troisième aux dernières élections locales avec une coalition comptant peu de partis là où Benno Siggil Senegaal, avec un regroupement d’une quarantaine de partis, est arrivé deuxième.
Quant à Aminata Tall, son dernier retrait a été interprété comme décisif dans la victoire de l’opposition à Diourbel. Et reconquérir ces deux grandes villes que sont Thiès et Diourbel peut faire saliver tout aspirant à la grande guerre de 2012.
Reste à voir si, avec la prochaine nomination de cet enfant ‘banni’ des rangs des libéraux, Wade réussira à rendre dociles ses militants et leur faire accepter un sort qui les brime. Car, même s’ils peuvent accepter l’idée d’un tel retour, les libéraux ne portent pas l’ancien directeur de cabinet du président Wade dans leur cœur. Et en disposant de pouvoirs dans l’Etat, le maire de Thiès sera plus dangereux pour nombre de ses anciens détracteurs. En outre, l’idée de devoir faire de la place aux partisans d’Idrissa Seck devrait certainement commencer à hanter le sommeil de ces derniers.
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