14 septembre 1997 - 14 septembre 2010. Voilà 13 ans que disparaissait Elhadj Abdoul Aziz Sy Dabakh. Mais, l’ombre de celui qui, pendant 40 ans, assuma la charge de chef suprême de la communauté tidiane du Sénégal, continue de planer sur notre pays où il a laissé un vide jamais comblé. Avec ces crises que traverse la société sénégalaise, sa sagesse et sa vision nous manquent cruellement. Cet éminent homme de Dieu a fait un parcours sans faute.
Au Sénégal, d’innombrables crises politiques, syndicales et universitaires ont été dénouées dans le salon de l’honorable Elhadj Abdoul Aziz Sy Dabakh. Il savait, lui, qu’un guide religieux est, avant tout, un rassembleur de toutes les forces sociales. Aussi, faisait-il autorité de par sa sagesse et sa culture. A cette date anniversaire de sa disparition, l’on ne peut manquer d’évoquer la mémoire de l’ancien khalife général des Tidianes et rappeler que dans un Sénégal secoué, parfois, par des crises, l’homme de Dieu choisissait d’être à l’écoute et au service des hommes.
A équidistance des leaders politiques, il était aussi le républicain qui n’hésitait pas à s’impliquer en temps de crise pour aplanir les divergences entre forces sociales. Elhadj Abdoul Aziz Sy ne se taisait jamais, quand le front social était en ébullition. Demandait-il aux autres chefs religieux de s’investir à ses côtés et de tenir un langage de vérité à leurs fidèles pour que s’estompent les crises. Au pouvoir temporel, il a toujours demandé de mieux se soucier des populations, avec la définition et la conduite de politiques de développement. Elhadj Abdoul Aziz Sy, toujours humble, courtois et discret, a su réaliser dans le pays un tissu relationnel très dense, avec un seul et unique objectif : mieux cimenter la nation sénégalaise.
Cela ne doit pas étonner chez cet homme qui a appris et assimilé que l’Islam, de par l’origine étymologique du terme, est une religion de paix dont la doctrine sociale repose sur la solidarité, l’écoute réciproque, l’entente et l’harmonie jusqu’au bout. Message universel délivré à travers le Coran, la religion musulmane, qui est à la fois un ensemble de cultes, un guide normatif pour le bien, un projet total codifiant tous les aspects de la vie sur terre, un appel à la justice sociale, un hymne à l’entente fraternelle et un projet salvateur, demeure un incomparable instrument de rapprochement des hommes.
Voilà pourquoi, dans la cité religieuse de Tivaouane courue par des parties en conflit, Elhadj Abdoul Aziz Sy Dabakh, guide suprême de la communauté tidiane, avait le secret de faire taire les querelles, en délivrant le message de la foi. De cette foi qui est pondération, modération et espoir pour des adversaires d’un moment. Brièvement, voilà Serigne Abdou. Treize longues années qu’il nous manque !
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