ABDOU GUITE SECK, LEAD VOCAL DU GROUPE « EVOLUTION »:« Mon mariage est pour très bientôt, j’ai déjà trouvé l’âme sœur.»

C’est une véritable démonstration de force qu’a effectuée le lead vocal du groupe « Evolution ». Abdou Guité Seck a assuré son retour dans sa ville natale Saint Louis lors du 20éme anniversaire du Crédit Mutuel du Sénégal (Cms). Dans l’entretien qu’il nous a accordé après sa prestation, la star de la musique Saint- Louisienne est revenue sur son nouvel opus qu’il vient de mettre dans le marché. Dans un autre registre, l'artiste signale que les citoyens doivent jouer leur partition pour la bonne marche de la cité. S’agissant de la piraterie, il indique que celle-ci cause un lourd préjudice. Beaucoup de « Guité Club » vont pleurer de chaudes larmes. En fait, leur mentor a trouvé chaussure à ses pieds. Abdou Guité Seck a profité de l’entretien pour annoncer son prochain mariage d’autant plus qu’il a déjà trouvé l’âme sœur.

Le matin : Vous venez d’enflammer le Quai des Arts avec votre nouvel opus, quel est le sentiment qui vous anime après votre prestation ?

Abdou Guité Seck : C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime présentement comme après chaque prestation. Vous savez, je trouve toujours du plaisir à venir jouer à Saint -Louis, ma ville natale. Ici, le public bouge. C’est un public chaud qui nous pousse toujours à faire mieux car il nous accompagne à faire plus. Il n’y a pas de limite d’âge. Il y a toutes les couches sociales et toutes les tranches d’âge. Cela montre que notre musique est aimée par les populations de Saint Louis. Je crois qu’il est normal pour un artiste de se retirer pour mieux préparer ses albums. Il faut reculer pour mieux sauter pour le grand bonheur des fans et autres mélomanes acquis à notre cause. Nous revoilà pour un nouvel album, un maxi de notre nouvel opus qui s’intitule « Bess bi ». Il est tout à fait normal et plus judicieux pour nous de venir à Saint-Louis notre terroir pour la primeur de notre produit. Nous devons lui réserver ce privilège et de tout cœur. Nous sommes aussi venus soutenir « Sos cancer »   dans son combat de dépistage des femmes. Nous remercions tout le public Saint- Louisien qui s’est déplacé en masse, et sommes toujours prêts à tout mettre à la disposition de notre ville.

Aujourd’hui, nous avons constaté que vous êtes venu avec un mbalakh pur et dur, est-ce à dire que l’été sera chaud avec le groupe « Evolution »?

Nous voulons apporter notre touche durant l’été. Chaque année, nous venons avec une nouvelle méthode. Après plusieurs mois de travail, il est tout à fait normal que les gens décompressent avec des vacances méritées. Comme je l’ai dit lors de ma rencontre avec les journalistes à la parution de mon avant dernier album « été chaud », nous avons entamé une deuxième phase de ma carrière. Dans ce nouvel album, il y a le morceau éponyme « Bess bi » qui illustre le bonheur. Il représente le jour de tous les bonheurs, la réussite d’examen, le mariage, le baptême, le vainqueur. C’est une des couleurs de l’album, il est très coloré. Nous ne nous limitons pas aux rythmes traditionnels « mbalakh », mais nous nous ouvrons à toutes les sonorités du monde. L’autre morceau « Djiangoro » illustre toutes les maladies qui sont en train de gagner notre territoire. Nous avons lancé un appel pressant à la prévention et à la conscientisation du peuple. Ce maxi est composé différemment de « Bess bi » qui a une connotation plutôt traditionnelle avec la guitare jouée en « xalam » et de « Djiangoro » où un vrai « xalam » qui constitue un instrument et le « riti » qui avait tendance à disparaître, ont été ressuscités. Nous jeunes, nous avons le devoir de faire vivre cet instrument qui représente beaucoup de choses pour la culture africaine dans son entièreté.
Mieux, le rythme de ce nouveau produit est composé différemment non pas du « mbalakh » traditionnel, mais aussi , il est arrangé d’une manière telle que que tout le monde peut s’y retrouver pour exporter davantage notre  « mbalakh » et notre culture. Cependant, je dois dire que la piraterie nous fatigue. Nous notons beaucoup de perte après la sortie de nos produits à cause des pirates. Le Bsda doit corser l’addition pour arrêter ce commerce illicite. Nous saluons le vote par l’assemblée nationale des droits d’auteur et des droits voisins.

Malgré vos prestations, les mélomanes déplorent vos absences dans les grands rendez vous culturels de la ville ?

C’est normal. Cela montre encore une fois l’attachement des populations à ma modeste personne. Cependant, on ne peut pas être au four et au moulin (rires). Même si je suis absent physiquement, le cœur est là avec les habitants. Dans toutes les prestations, j’ai le sentiment d’y être, mais parfois le travail ne me donne pas cette opportunité. Il me prive des fois de venir voir la maman et de faire toutes les prestations de Saint-Louis. Je suis obligé de procéder sur planning. C’est la raison de quelques unes de mes absences au niveau de Ndar. Mais rien d’autre. Nous sommes de tout cœur avec notre ville qui nous est chère et nous le serons pour toujours.

Vous êtes la star de la musique de Saint-Louis, quels sont les projets que vous avez pour Ndar ?

Je vous l’ai dit tantôt, tout ce que nous sommes, nous le devons à Saint-Louis. Tout ce que nous avons aussi, nous le rendons à notre ville. Dans un premier temps, notre objectif est de mieux asseoir une bonne base dans l’industrie musicale parce que j’avoue que c’est très difficile. Elle demande énormément de moyens. Entre ce que vous voyez et ce que vous entendez, il y a un fossé.
Il faut un important investissement. Nous comptons cueillir des moyens avec des partenaires pour accéder à nos projets qui sont dans une grande phase de réaliser un point de rencontre de jeunes Saint- Louisiens en vue de leur permettre de s’exprimer à travers la musique. Il faut une structure de formation musicale au niveau de notre ville. Nous avons dénombré plusieurs jeunes pétris de qualité. Au moment opportun, nous allons les accompagner. Petit à petit, l’oiseau fait son nid.

Donc, c’est ce qui vous pousse à laisser certains jeunes jouer dans vos concerts ?

C’est dans l’ordre normal des choses. Il faut permettre à certains de s’exprimer à travers des concerts. Et cela participe à leur formation de musiciens. Il contribue à leur maîtrise du public. Ce n’est pas toujours facile pour un nouveau de se produire devant plusieurs centaines de mélomanes. C’est tout à fait évident. Quand on est des icônes de notre terroir, il est important que nous essayions de faire le mieux. Nous en sommes conscients et nous faisons le maximum possible pour démontrer la plus belle facette permettant à nos jeunes sœurs et frères de suivre la voie qui leur permette de faire évoluer les choses. La musique Saint- Louisienne a de beaux jours devant elle. Mieux, j’entretiens de bons rapports avec tout le monde.

Quels rapports, entretenez vous avec les hommes politiques et quels commentaires faites vous sur la situation actuelle que vivent les Sénégalais ?

Je n’ai aucune relation avec les hommes politiques. Ce secteur est très loin de moi. Je suis apolitique, tout le monde le sait. Aujourd’hui, je me concentre sur des thèmes sociaux qu’attend la nouvelle génération. Mais, il est tout à fait normal, si on a un coup de main d’un frère, de le remercie en public. Toutefois, il faut dire nous ne sommes pas impliqués dans le monde de la politique. Nous sommes à l’aube de notre carrière. Donc, nous ne voulons pas mélanger les choses. Nous avançons pas à pas pour aller vers le sommet.
S’agissant de la situation du pays, on doit dire que c’est un phénomène mondial. La crise, elle est mondiale et les problèmes sont ressentis par tous. Même les nations les plus développées ne sont épargnées . Cette crise alimentaire, elle est mondiale et certains commerçants malhonnêtes augmentent les prix. Cet acte est à bannir. Maintenant pour y faire face, il faut trouver des voies et moyens appropriés. Les autorités doivent repérer des alternatives pour amoindrir les difficultés des populations qui, il faut le reconnaitre, sont très fatiguées. Il est temps que les politiciens se retrouvent autour de l’essentiel. Ils se connaissent tous et doivent mettre les intérêts des populations en premier lieu. Mais, pour la gestion de la commune, je ne peux entrer en profondeur.
Tout ce que je peux dire, c’est que notre ville a une très bonne facette au niveau extérieur. J’encourage tous ceux qui sont en train de labourer le champ de Saint- Louis de suer encore pour que cette ville rayonne davantage. Mais, les populations doivent jouer leur partition dans la gestion de la cité. Il faut plus d’actes civiques.

Quelle est votre vision sur le sport Sénégalais en général et Saint- Louisien en particulier ?

Ma vision est simple. Je crois qu’il y a beaucoup de choses à améliorer. Il faut le réorganiser et changer de tactique avec rigueur pour évoluer et permettre à notre pays d'entrer dans le Panthéon des nations détentrices de la Can. Il faut qu’on soit dans les premiers rangs et non derrière, car nous avons les moyens de concurrencer toutes les autres équipes d’Afrique. En outre, nous avons nommé un entraîneur Sénégalais. Il faut le laisser travailler et mettre tous les atouts de son côté pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.
Nous devons retrouver la joie de 2002 avec la Can du Mali et le Mondial Corée-Japon. Cependant, nous condamnons avec la dernière énergie la fugue des quatre joueurs de la coupe du monde « Beach Soccer ». De telles attitudes ternissent l’image de notre pays. Il faut que le ministère de tutelle prenne des mesures idoines pour tout simplement situer les responsabilités. C'est aussi valable pour le cas du jeune champion du monde de scrabble Mamadou Yauck dont le trophée a été restitué pour fraude. C’est une faute très grave de la part de nos autorités. Pour ce qui concerne le basket, on doit trouver des solutions dans le différend qui oppose la fédération à certaines équipes de l’élite.
S’agissant du sport de Saint-Louis, là, je suis à l’aise pour répondre. Toutes les disciplines fonctionnent normalement. En football, Amara Traoré abat un excellent travail au sein de l’équipe de la Linguère qui a gagné la Coupe et retrouvé la D 1. Actuellement, elle joue les premiers rôles dans le championnat. En basket, Saint-Louis Basket Club et Université Basket Club représentent dignement la ville. Ce qui reste, ce sont les mesures d’accompagnement pour les mettre dans des conditions de performance. Les autorités sont ainsi interpellées. Elles doivent tout faire pour maintenir les joueuses à Saint-Louis.

Qu’aimez-vous le plus chez un individu ?

La justesse

Que déplorez-vous chez un individu?

L’injustice, l’ingratitude.

Qui est votre idole ?

J’en ai beaucoup, je ne veux pas qu’on m’en veuille. Je préfère ne pas prononcer de nom pour ne pas offusquer certains. Je veux me taire sur cette question.

Quel est votre plat préféré ?

Contrairement aux Saint- Louisiens, j’aime le « Yassa poulet ». J’en raffole.

A quand votre mariage, ou bien vous n’avez trouvé l’âme sœur ?

Je pense que ce sera pour très bientôt incha alla. Nous étions préoccupés par la carrière et par la musique. Il est vrai qu’en un certain moment de la vie, il faut se caser pour être à l’abri des agressions. Vous savez, la vie d’artiste n’est pas facile. Elle est très difficile et il faut une certaine compréhension. Heureusement, j’ai trouvé l’âme sœur qui me comprend très bien. Ma copine me comprend très bien et je crois que le mariage sera scellé d’ici peu. Je ne veux pas donner de date mais ce sera pour bientôt incha alla (rires).