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ACCES AUX SOINS- URGENCES MEDICALES A DAKAR : Les structures sanitaires malades de leur dénuement

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ACCES AUX SOINS- URGENCES MEDICALES A DAKAR : Les structures sanitaires malades de leur dénuement

Accéder aux soins la nuit pour les malades, notamment les femmes enceintes à Dakar est devenu une problématique récurrente. Entre des services d’urgences médicales dénudés de matériels de première main et un manque criard de lits pour les accueillir, l’hôpital sénégalais est sous perfusion. 

L’état de dénuement total des structures sanitaires de la capitale sénégalaise ne participe pas à l’atteinte de l’objectif d’atteinte de l’accès aux soins de 50% de la population à l’horizon 2015 conformément aux objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Pour preuve, le parcours du combattant que les malades, notamment les femmes enceintes, pour la plupart épouses de goorgoorlous (besogneux), doivent emprunter pour avoir la chance de trouver une structure sanitaire pour les accueillir. Le calvaire vécu dans la nuit du jeudi 25 octobre 2007, de deux heures à six heures du matin, par la dame Mariètou Tall et son mari, Cheikh T. Mbaye en est une parfaite illustration. En état de grossesse très avancée de sept mois et demi, cette habitante de la commune d’arrondissement Golf Sud a failli perdre la vie sous les yeux de son mari. Mort dont l’origine et la responsabilité seraient imputées, vraisemblablement, pour non assistance à personne en danger, aux six structures sanitaires.

Quand la maternité de « Hoggy » n’a pas de tensiomètre, les autres refusent ou évoquent le manque de place

Le centre de santé Abdoul Aziz Sy de l’unité 13 des parcelles assainies a été le premier point de chute de Mme Mbaye. Ici, l’infirmière de garde, sympathique, l’ausculta, lui prit la tension, qui était à 20/11, et lui administra du Lasilix . Mais, au motif que la structure ne disposait pas de service de chirurgie obstétricale et ne voulant pas prendre le risque de l’hospitaliser, elle conseilla au couple d’aller à l’hôpital général de Grand Yoff (Hoggy). Là, la gynécologue et la sage-femme de garde du service de gynécologie expriment leur désolation arguant qu’il n’y avait pas de tensiomètre.

Tenant toutefois à ce que l’on ausculte son épouse, M. Mbaye leur proposera d’en emprunter à un de leurs collègues de garde dans l’hôpital ou de lui prescrire une ordonnance. Comme réponse, il eut droit à un « ça ne se vend pas en pharmacie ». « Si, il y’a des tensiomètres électroniques en pharmacie », lui rétorque M. Mbaye, dont l’épouse était toujours sur la table de consultation de la maternité. Elles lui conseillèrent alors de se rendre à l’hôpital Principal. Ici, le médecin du service d’urgence lui explique que « du fait du risque d’éclampsie, nécessitant une césarienne, il leur était impossible de la prendre » au motif qu’« il n’y avait aucune place disponible en réanimation ».

Non sans lui conseiller d’aller à la Clinique Pasteur ou à la Polyclinique de la médina. A Pasteur, la sage-femme de garde, joint au téléphone par la réception, qui lui présenta le tableau clinique, « sans prendre la peine de venir voir la malade », répondit qu’« il n’y avait pas de place ». C’est alors qu’il prit la direction de la Polyclinique. La sage-femme de garde lui fit comprendre que « la structure ne disposait pas du plateau technique pour ce cas » et l’orienta sur Abass Ndao. Ici, sur un ton goguenard, le personnel de garde le renvoya à la polyclinique au motif qu’ « elle dispose en réalité des structures capables de prendre en charge ce cas ».

De retour à la Polyclinique, on lui sert pour cette fois-ci qu’ « il n’y avait plus de place ». C’est alors que M. Mbaye se résolut à prendre lui-même sa femme toujours allongé sur la banquette arrière de la voiture pour la déposer dans la salle de travail de la polyclinique « dont les quatre lits étaient inoccupés », après les avoir avertis en ces termes : « je préfère qu’elle meurt à l’hôpital que dans ma voiture », leur dira t-il d’un ton ferme. « Alertant le poste de garde, les gardiens l’ont empaquetée pour la déposer dehors , dans la cour », a poursuivi M. Mbaye.

Ne pouvant regarder son épouse dans cet état et poursuivant ses recherches pour la prendre en charge, la clinique Cheikh Anta Diop sera en définitive la structure qui s’est dit disposée à l’accueillir. Ce pendant, il importe de préciser que cette structure sanitaire privée ne dispose pas non plus du plateau technique approprié au cas où Mme Mbaye devrait subir une césarienne. Autant dire que M. Mbaye n’est pas encore sorti de l’auberge.



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