Dakar, 22 juin (APS) – Le groupe Futurs médias va déposer ‘’dès lundi’’ une plainte ‘’contre la police sénégalaise’’ après l’agression d’un de ses reporters après le match Sénégal-Liberia, a annoncé dimanche le directeur de la Radio Futurs médias (RFM), Mamoudou Ibra Kane.
Source Audio: RFM
‘’Ces policiers se sont acharnés de façon inhumaine, qui fait que nous, au groupe Futurs médias, avons décidé de porter plainte, dès demain (lundi), par le soin de notre avocat, pour que nul n’en ignore’’, a déclaré M. Kane sur les ondes de la RFM.
Pour le journaliste, ‘’c’est un acte odieux, qui se passe de commentaire. Toute personne dotée d’un minimum d’humanisme doit aujourd’hui être indignée par cet acte sauvage et barbare, tout simplement indigne d’un être humain’’.
Boubacar Kambel a été ‘’agressé, blessé, menotté, maltraité par une meute de policiers qui se sont acharnés d’une façon inadmissible. Et devant témoins, des journalistes et des autorités qui sont dans d’autres sphères’’, s’est indigné Mamoudou Ibra Kane.
Le reporter de la RFM a été littéralement passé à tabac par des policiers habillés en civils et munis de matraques électriques, alors que les journalistes voulaient entrer dans la zone mixte pour des interviews d’après-match, a constaté l’APS.
Les policiers ont ramené au Camp Abdou Diassé pour des soins avant qu’il ne se retrouve aux environs de minuit à l’hôpital Principal de Dakar pour faire un check-up.
En solidarité les journbalistes ont décidé de boycotter la conférence de presse.
Sous escorte des responsables de la radio, Mamoudou Ibra Kane et Alassane Samba Diop, entre autres, à l’arrivée du reporter de l’APS sur les lieux. Un gros bandage sur le crane au service d’urgence de l’hôpital Principal, le reporter sportif appelé ‘’Always in job (toujours au travail)’’ par ses confrères, aurait été acheminé dans une clinique privée aux dernières nouvelles.
Pour le directeur de la Radio Futurs médias, cette agression est ‘’la goutte de trop’’. Mamoudou Ibra Kane a rappelé qu’il n’y a pas longtemps, le correspondant de la RFM à Mbacké, Pape Cheikh Fall, avait fait l’objet d’une agression.
‘’Nous ne pouvons pas continuer, même si nous avons toujours été guidés, au niveau de notre groupe de presse, par le sens de la responsabilité et de la mesure, à admettre qu’on nous agresse dans l’exercice de notre métier’’, a-t-il dit.
Pour sa part, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) a condamné ‘’de la façon la plus vigoureuse’’ l’agression en attendant de se concerter avec les autorités du groupe Futurs médias sur la suite à donner à cette affaire.
Ibrahima Khaliloullah Ndiaye, secrétaire général adjoint du SYNPICS, a dit que ce qui vient de se passer est ‘’ahurissant’’ et relève de ‘’pratiques moyenâgeuses’’ qui constituent une violation du droit du public à l’information.
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) a, elle, demandé l’ouverture d’une enquête pour ‘’trouver les coupables et les poursuivre’’ devant les tribunaux. ‘’Cet acte est déplorable. On doit respecter le droit du public à l’information’’, a commenté Khady Ndiaye, directrice exécutive de l’organisation, pour qui l’attitude des agresseurs de Boubacar Kambel Dieng relève du zèle.
ADC
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