ALASSANE ROBERT DIALLO DG DE L’IPRES : « Liquider la première pension en un mois au lieu de 45 jours »

Dans cet entretien accordé au « Soleil », le Dg de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) analyse les nouveaux chantiers liés notamment à une vaste opération de modernisation des services et une sensible revalorisation des pensions.

M. le Directeur général, comment se porte l’institution de protection sociale ?

Vous savez, l’Ipres a traversé une période noire en 1995. Nous étions même sur le point de mettre la clé sous le paillasson. Aujourd’hui, grâce à Dieu, au génie, au savoir-faire et à l’efficacité des agents de l’entreprise, nous avons pu reconstituer les réserves. Résultat, nous avons des réserves de l’ordre de 140 milliards de francs Cfa, avec notamment une vision prospective de notre direction financière. Mieux, l’objectif 2010 a été dépassé de plus de 3%. Mais l’urgence est là, de rendre pérenne le régime et de respecter nos engagements de liquidation des pensions car les retraités, veuves et autres orphelins attendent de nous une collaboration fructueuse en termes de qualité et de quantité. Nous avons l’obligation de maintenir cette relation basée sur la confiance mutuelle. C’est pourquoi nous ne sommes plus dans la logique de liquidation partielle des pensions pour permettre aux travailleurs de bénéficier de leurs droits réels. A partir de 2001, l’Ipres a pu revaloriser les pensions à hauteur de 5% sur une période de 10 ans. Au cours de cette année 2010, nous avons augmenté les pensions à hauteur de 10% au lieu de 3 à 5% comme nous le disait la loi.

Les allocataires de l’Ipres se plaignent le plus clair du temps de la longueur des délais de paiement des pensions. Quelles solutions comptez-vous apporter à ce dossier ?

Nous allons moderniser notre système d’information avec le lancement d’un système de liquidation automatique des droits. D’un délai de 45 jours entre le départ à la retraite et le paiement de la première pension, nous voulons arriver à un délai raisonnable d’un mois. Il s’agit juste de moderniser le système et nous y sommes. La numérisation des archives à partir de 2011 entre aussi dans le même ordre d’idées pour faciliter la liquidation des droits à la pension. Autre amélioration à préserver : auparavant il fallait cotiser pour avoir droit à une pension. Mais depuis 2007, le paiement de la pension n’est plus subordonné à la cotisation. On paie le sociétaire et on se retourne après vers l’entreprise, car nous disposons de moyens de droit commun. Pour le cas précis des veuves, on refusait dans un passé récent les certificats de mariage produits après le décès. Maintenant, on admet les déclarations tardives de mariage pour mieux répondre à notre mission sociale de service public.

Comment est articulée votre collaboration avec la Médiature de la République qui arbitre en réalité vos contentieux avec certains allocataires ?

Ecoutez, l’Ipres gère à ce jour quelque 111.681 allocataires. Vous comprenez bien qu’il y ait parfois quelques contentieux liés à la nature même de notre travail. D’un volume de 50 dossiers qu’arbitrait annuellement le Médiateur de la République, nous sommes passés à une dizaine de dossiers. On travaille d’ailleurs à vider tous ces contentieux. La dizaine de dossiers à traiter concerne les délais de liquidation, la subordination des liquidations, la fixation de la date d’effet de la liquidation des droits à pension. On va d’ailleurs créer une médiature institutionnelle à l’Ipres pour anticiper sur les contentieux. De même, mes collaborateurs ont arrêté un calendrier de travail avec la Médiature de la République pour l’organisation de rencontres périodiques allant dans le sens d’améliorer les conditions de travail de l’Ipres pour un mieux-être des allocataires.