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ASSANE CISSE, EMIGRE DE RETOUR AU BERCAIL : "Les gens de l’alternance m’ont ravi ma femme"

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ASSANE CISSE, EMIGRE DE RETOUR AU BERCAIL : "Les gens de l’alternance m’ont ravi ma femme"

Assane Cissé est un vieil émigré installé en France depuis 1968. Il dut faire les pires boulots dans l’Hexagone pour se faire fortune et construire six villas de grand standing dans le quartier huppé des Almadies. Et voilà qu’en 1987, il rencontre une belle et jeune fille du nom de Mame Diarra Sow, qui vient de réussir au bac et ne rêve que de poursuivre ses études en France. Assane Cissé l’hébergea et l’aida sur tous les plans, puis l’épousa. Des années après, l’alternance survint au Sénégal. Mame Diarra revint au bercail. Mais quand le mari prend sa retraite en France et revient définitivement auprès de son épouse, celle-ci lui déclare une « guerre » en justice « avec l’appui des pontes du régime ». Cissé qui a déjà perdu sa femme est en voie de perdre tous ses biens « au profit de la dame devenue épouse d’une grosse pointure du régime. » Dans cet entretien, Assane déroule les péripéties de sa mésaventure avec une femme qui s’est servie de l’alternance pour le spolier de tous ses biens.

Source : Walf Grand-Place

Walf Grand-Place : Depuis quelque temps, la presse parle d’un différend qui vous oppose à votre ex-épouse, Mame Diarra Sow devenue épouse du directeur général de la Lonase, Aliou Baïla Wane. Alors de quoi s’agit-il exactement ?
Assane CISSE : C’est une histoire à la fois simple et compliquée. Simple, parce qu’il s’agit d’un divorce et compliquée parce qu’on veut profiter de ce divorce pour me spolier totalement de l’ensemble de mes biens. Je suis un vieil émigré depuis 1968 en France. J’y ai exercé les pires boulots. Éboueur, gardien de parking, infirmier… avant de faire de hautes études à la Sorbonne, créer une petite entreprise cotée en bourse qui m’a beaucoup rapporté. J’ai par la suite investi au Sénégal dans l’immobilier en construisant aux Almadies six maisons de très grand standing. En 1987, je rencontre Mama Diarra Sow, alors jeune fille de 19 ans, qui venait d’avoir son bac et voulait continuer ses études à Paris. Je l’aide à réaliser son rêve en l’accueillant dans mon logement de fonction, puis je l’ai inscrite à la Sorbonne et lui ai donnée la nationalité française. Nous nous sommes finalement mariés et eu trois enfants. Tout allait bien entre nous. Et voilà que survint l’alternance au Sénégal et tout se gâche entre nous.

Qu’est-ce qui s’est passé, dites-vous ?
Personnellement, j’ai toujours beaucoup d’estime pour Abdoulaye Wade avant même qu’il ne soit président. Ma femme le savait. Après l’alternance, elle me dit : « je vais retourner au Sénégal, car avec les diplômes que j’ai, je crois que je ne trouverai pas beaucoup de difficultés pour devenir ministre. Et en plus, le fait que je sois une très jolie dame et courtisée par des hommes, cela ne devrait pas être compliqué. Quant à nos enfants, je les inscrirai à l’école française. » Je lui ai répondu que c’est absurde ce qu’elle disait. Elle m’a assuré qu’elle a connu beaucoup de poids lourds de l’alternance qui lui faciliteront une place au soleil. C’est ainsi qu’elle m’a laissé à Paris et est revenue s’installer avec nos enfants dans une de six villas aux Almadies en 2001. Quand je suis venu au Sénégal un peu plus tard en vacances, je me suis rendu compte qu’elle avait tissé des liens très forts avec des pontes du régime en place. Et en 2002, elle est nommée directrice de la communication à l’Agence pour la gestion de la coopération entre le Sénégal et la Guinée-Bissau (Agc).

N’avez-vous jamais pensé qu’en restant loin de votre épouse des problèmes conjugaux pourraient facilement naître ?
Je connais ma femme. Elle aime le luxe, mais je me disais que sa nature ferait que des personnalités du pouvoir ne pourraient imaginer un instant la fréquenter. Mais je m’étais lourdement leurré.

C’est donc cela qui a mis le feu aux poudres ?
Non, c’est quand j’ai décidé de rentrer définitivement au Sénégal en novembre 2004 pour y vivre paisiblement et mourir. J’ai alors décidé de prendre une retraite anticipée du centre psychiatrique à Paris. Mais quand je lui ai informé de ma décision, elle m’adresse une mise en garde : « reste en France, sinon je te rendrais la vie insupportable au point que tu perdrais tout. Tu te retrouveras soit à l’hôpital de Fann soit à Yoff. » Et comme prévu, elle m’attend au pied de l’avion avec une voiture qui transporte le Premier ministre. J’ai refusé. Elle m’a sommé d’y entrer ou de faire le boucan. Je suis entré et nous sommes sortis par le salon d’honneur. Arrivés à la maison, elle me dit : « tu es venu. J’ai déjà des preuves de certificats médicaux qui prouvent que tu me battais pour demander le divorce et en plus, tu vas tout perdre, car tu as fait la bêtise de mettre mon nom et ceux des enfants sur les papiers des maisons. » Quelques jours après, je suis convoqué par la brigade de recherches. Mais le commandant m’appelle et me dit  : « Monsieur Cissé, n’ayez pas peur, c’est le procureur qui m’a donné l’instruction de vous convoquer. Mais je suis sûr que vous n’êtes pour rien dans cette affaire. Seulement, vous avez affaire à une femme dangereuse. » Cette tentative d’un procès en violence conjugale coups et blessures volontaires n’a pas abouti. Elle m’a demandé de retourner en France, j’ai refusé parce que je n’avais pas conscience de tout le mal qu’elle allait me causer. Elle est revenue me dire : « maintenant je vais demander le divorce. » Et quelques jours après, des gendarmes et un huissier sont venus me convoquer au tribunal sans me donner les raisons de ma convocation. J’ai refusé d’y aller. Et le lendemain, j’ai constaté qu’elle a fait disparaître tous mes titres fonciers des villas et mon papier de mariage.

Quelle a été donc votre réaction ?
L’affaire est devenue trop embêtante. Et j’ai pensé à demander une audience avec le président de la République, parce que même si je fais confiance à la justice, je sentais quand même l’étau se resserrer autour de moi. Mais, je ne l’ai pas fait. Un jour du mois d’avril 2005, elle est revenue à la maison avec une décision provisoire de justice en me lançant une phrase courte et terrible : « Assane xajal ñu » (débarrasse le plancher) cette maison est à moi, il faut la quitter immédiatement. » J’ai naturellement répondu non. C’est ainsi qu’elle a quitté le domicile conjugal avec les enfants. Et depuis lors, elle n’y est jamais revenue. Et depuis cette date, je ne l’ai jamais revue et je n’ai vu que deux fois mes enfants en allant à l’école française. La décision prononçait le divorce, car les juges n’ont même pas fait la tentative de conciliation. Cette décision stipule qu’on va se partager les biens, et que je dois lui verser 600.000 francs Cfa par mois, que la moitié des recettes des loyers des maisons en location lui revenait, qu’enfin, je suis chassé de la maison.

Et le divorce a été ainsi consommé ?
Vous savez, entre-temps, j’ai retrouvé les doubles de mes papiers de maison et le certificat de mariage dans la maison de ma mère. Je me suis alors présenté devant le juge avec ses preuves et en compagnie de mon avocat.

Juridiquement à qui appartiennent les villas ?
Nous nous sommes mariés sous le régime de la communauté légale réduite aux acquêts et non avec la communauté des biens. Cela veut dire que tout ce que j’avais avant le mariage restait ma propriété intégrale. Donc, les papiers constituent la preuve que je suis le premier propriétaire des villas. C’était par amour que j’ai mis son nom et ceux des enfants sur les titres fonciers et surtout pour leur faciliter l’héritage après ma mort. C’est à partir de ce moment que j’ai pu rester calmement chez moi. Mais la décision définitive a été rendue en mars 2006 et a été totalement en faveur de mon ex-épouse. Que dit cette décision ? Sans aucune preuve, le juge prononce le divorce à mes torts exclusifs pour coups et blessures et sévices, alors que je n’ai jamais levé lever le doigt sur elle. La décision dit que je dois donner 10 millions de francs de compensation pour préjudice subi. En plus de cela, je dois donner 3 millions 500 mille francs par mois en raison de 300 mille francs de pension alimentaire, 400 mille francs de frais de scolarisation des enfants et les frais médicaux et autres.

Avez-vous respecté la décision du juge ?
Non, j’ai interjeté appel. Et ce que j’appelle les « forces du bien » ont décidé de m’aider. Les deux décisions de l’appel sont attendues pour cette fin de mois.

Quelle est la nature de l’autre appel ?
Il faut signaler que le juge a aussi déclaré que mes enfants allaient hériter de moi. Pire, les 2 millions mensuels que génère la location de mes villas seront encaissés par mon ex-épouse dans un compte et que moi propriétaire, je n’ai pas le droit d’utiliser cet argent. Je ne suis pas mort, mes enfants vont hériter de moi et par la grâce du juge, mes propres enfants vont devenir mes ennemis. Mais que veut le juge ? Que je dépose une plainte contre mes propres enfants. Non  ! Je rigole. Je savais que derrière tout cela, il y avait mon ex-épouse. C’est pourquoi, j’ai demandé au juge de rétracter la donation. Parce que la loi dit que si vous donnez votre bien à votre épouse et que ce bien n’est pas la condition du mariage et si cette épouse fait preuve d’ingratitude à votre égard - ce qui est manifeste dans mon cas, car elle me fait passer pour un fou, elle me trompe, elle vole mon argent, etc. - on doit rétracter la donation. Voilà pourquoi j’ai demandé qu’on le fasse pour moi. Et cette décision doit intervenir avant la fin de ce mois de juin.

Aujourd’hui, avez-vous accepté le divorce ?
Oui, nous deux. Mais je conteste les termes du divorce. Un journal, photo à l’appui, révèle que votre ex-épouse est mariée à l’actuel directeur général de la Lonase. Comment faites-vous pour rencontrer vos enfants ? Je n’ai pas de rapport avec elle, mais elle refuse que voies mes enfants. Pour les voir, il faut aller à l’école française. Je l’ai fait deux fois, mais la procédure est très difficile. Malheureusement, mes enfants sont laissés à eux-mêmes. Mais, je dois dire à ceux qui soutiennent mon ex-épouse qu’ils peuvent prendre sa personne, parce que nous ne sommes plus mariés et je n’en veux plus. Mais ce je revendique, ce sont mes enfants d’abord, puis mes biens. Je ne laisserai une pierre à quiconque. Qui veut une villa aux Almadies n’a qu’à travailler comme je l’ai fait. Vos enfants ont quels âges ? Par pudeur, je ne veux pas parler directement de mes enfants. Mais la plus âgée à 16 ans, le second 12 et le troisième 9 ans. Ils sont malheureux, car même pour me parler au téléphone, ils sont obligés de le faire en cachette.

Qui habite aujourd’hui dans vos villas des Almadies ?
Personne ! Tous les locataires ont foutu le camp. Parce qu’à tout moment les huissiers intervenaient dans ces villas. L’ambiance était devenue insupportable pour les locataires. Elles se sont toutes dégradées, sauf une seule encore habitable aujourd’hui.

Vous attendez la décision de justice à la fin du mois, que comptez-vous faire en cas de déception ?
Je crois en la justice de mon pays. C’est vrai que j’ai perdu presque tous mes biens dans cette affaire. Mais, je crois qu’il y aura un grand juge qui va me délivrer.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Mouget Simone

    En Octobre, 2013 (12:25 PM)
    Salut vieil émigré de retour, je n'en reviens pas d'avoir retrouvé ta trace ! Quel succès et que de revers mais ie suis sûre que tu es retombé sur tes pieds et que tu as retrouvé ton magnifique sourire et ton rire "aux éclats" . Je ne t'ai pas oublié et je t'embrasse tendrement .
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