Le maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall a annoncé hier un audit en cours du personnel de l’hôpital Abass Ndao à Dakar. C’était à l’occasion de la réception des travaux de réhabilitation du centre hospitalier entrepris par l'agence de coopération luxembourgeoise Luxdev.
À en croire M. Sall, le fonctionnement d’Abass Ndao engloutit plus de 70% du budget de l’établissement qui compte un effectif pléthorique. Or, relève-t-il, les recettes ne permettent plus la prise en charge de tout ce personnel. «Aujourd’hui, la capacité d’investissement de Abass Ndao est égale à zéro. Les investissements de l’hôpital sont faits par la ville de Dakar et par les partenaires», déplore Khalifa Sall. Il n’exclut pas, à la fin de l’audit, une réduction du personnel de l’hôpital. «On ne peut pas avoir un hôpital qui travaille pour faire prendre en charge aux autres des charges personnelles. Au terme de l’audit, nous allons prendre des mesures conséquentes, tout est possible», prévient le maire de Dakar.
Dans la même veine, Khalifa Sall a tenu à dénoncer surtout l’absentéisme du personnel de l’hôpital. «À 14 heures et 22 heures, il n’y a plus personne à Abass Ndao», regrette-t-il. Pour lui, la rentabilité est presque nulle à cause de l’absentéisme, alors que les objectifs de recettes qui étaient assignés par le budget ne sont pas encore atteints ; ils sont à 30%. Et d’après l’édile de Dakar, le personnel a reconnu ces torts au cours des «réunions de vérité» tenues avec les travailleurs de l’établissement de santé.
L’autre problème auquel la ville de Dakar compte s’attaquer, c’est la restructuration de l’hôpital pour ainsi relever son plateau technique. «C’est le grand challenge pour nous, avant le démarrage de l’hôpital des Parcelles Assainies. Le prochain conseil d’administration va décliner les nouveaux objectifs. Nous voulons que d’ici à la fin de l’année, les populations n’aient plus à se plaindre de nous», laisse entendre Khalifa Sall. Le maire demande cependant aux populations de faire des efforts pour contribuer financièrement au fonctionnement de l’hôpital. «Nous avons les tarifs les plus bas aujourd’hui au niveau de Dakar. Mais avant d’imposer aux populations quoi que ce soit, il faudrait que l’offre de service médical soit de qualité», souligne M. Sall.
En plus de l’accompagnement de la coopération luxembourgeoise depuis plusieurs années dans les efforts de réhabilitation, d’extension et de rénovation de l’hôpital Abass Ndao, Khalifa Sall note que la mairie a mis 200 millions FCfa pour rééquilibrer le budget de l’hôpital. Il informe que 300 millions FCfa seront également débloqués pour acheter un oxygénateur.
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