Bataille pour le développement : les Sénégalais invités à changer de comportement

Mbour, 19 juin (APS) - Une sexagénaire espagnole s’activant dans l’humanitaire, plu connue à Mbour sous le nom de Mama Africa, a invité les Sénégalais à changer de comportement et à s’impliquer davantage pour le développement de leur pays, qui ‘’est loin d’être un pays en développement."

Médecin de formation, Lolès Gil, de son vrai nom, vit depuis 12 ans maintenant au Sénégal et travaille actuellement au poste de santé de Louly Bentégné, un village située à 12 km de Mbour.

S’exprimant dans un entretien accordé au correspondant de l’APS à Mbour, Mama Africa a déclaré que le changement de comportement auquel il invite les citoyens de son pays d’accueil ‘’doit se faire à tous les niveaux’’.

Selon cette ressortissante espagnole, ‘’chaque Sénégalais, quel que soit son niveau de responsabilité dans ce pays doit faire une introspection pour voir ce qu’il doit faire pour donner une meilleure image à son pays."

"J’ai constaté que malgré le fait qu’on dit par-ci et par là que le Sénégal est un pays en développement, force est de noter que c’est le contraire qui existe. Le Sénégal est loin d’être un pays en développement", a-t-elle soutenu.

"Les Sénégalais, a-t-elle préconisé, doivent changer de comportement. Il faut qu’ils mettent dans leur tête que pour arriver à hisser leur pays dans le concert des pays développés ou en voie de l’être, chacun doit y mettre du sien."

Pour ce faire, "il faut faire beaucoup dans la sensibilisation, surtout des enfants, en leur disant que pour se développer, un pays a besoin de tous ces fils."

"Il faut, a insisté Mama Africa, que les sénégalais prennent conscience de la situation actuelle qui prévaut dans leur pays et essayer d’œuvrer pour son développement durable, au profit des générations actuelles et celles à venir."

"Avant de venir au Sénégal j’ai toujours entendu parler de sa téranga (hospitalité)’’ et ‘’quand je suis arrivée et pendant un bon moment, j’ai constaté que les gens avaient raison de parler de cette téranga légendaire", a-t-elle noté.

Mais aujourd’hui, "il est dommage de constater qu’il ne reste plus rien de cette téranga qui a fait le tour du monde. Ou du moins je ne vois plus cette téranga aujourd’hui. Et c’est vraiment dommage, parce que j’aime beaucoup le Sénégal", a déploré Mama Africa.

"Pour que ce beau pays qu’est le Sénégal retrouve son lustre d’antan, sa réputation qui a toujours été sa particularité par rapport à bon nombre de pays africains, les hommes de médias ont, eux-aussi, un rôle prépondérant à jouer, notamment dans la sensibilisation des masses, surtout des jeunes, pour leur permettre de se rendre compte qu’ils ont leur partition à jouer", a-t-elle déclaré.

"Il ne faut pas toujours penser qu’il faut toujours attendre que le gouvernement fasse tout pour nous à notre place. Nous citoyens aussi avons une responsabilité dans ce qui se passe dans nos pays’’, a fait valoir Lolès Gil.

"Le gouvernement, a-t-elle encore soutenu, ne peut pas être à côté ou derrière chaque citoyen pour l’assister, lui indiquer ce qu’il doit faire pour aboutir à je-ne-sais-quoi."