Dépassant largement ses capacités d’accueil, l’université de Dakar peine à accueillir tous les bacheliers. Ce qui, de fait, constitue une équation à plusieurs inconnues.
La sortie hier, des professeurs de la Faculté des Lettres n’est pas pour apaiser la crainte des bacheliers qui ne sont pas encore orientés. Même si ces professeurs, pour tempérer, adhèrent au principe d’admission de tous les bacheliers dans l’Enseignement supérieur.
« La Faculté des Lettres a atteint ses limites objectives en termes de capacité d’accueil », ont souligné les enseignants. Ces mots résument, en substance, leur point de presse, balayant ainsi, les propos du ministre de l’Enseignement secondaire, des Centres universitaires régionaux et des Universités, Moustapha Sourang, qui déclarait que « tous les bacheliers seront orientés dans la nouvelle Faculté des lettres de l’Ucad ».
Une nouvelle pas du tout rassurante pour les milliers de bacheliers qui ne sont pas encore orientés.
On comprend aisément le soulagement des jeunes bachelières trouvées sur le hall de ladite faculté et qui ont vu leur nom sur la liste qui venait d’être affichée hier à la mi-journée. Elles sautaient de joie. « Je suis très contente. C’est la fin d’un long calvaire », dit Fatou Souaré. « Je ne m’attendais pas à cet accueil », confie-t-elle.
A voir ces jeunes filles debout, les yeux rivés sur les tableaux d’affichage des listes d’orientation et de répartition des groupes, on pressent le désespoir qui les habitait. « A leur manière de parcourir la liste, on voit qu’elles sont des nouvelles à l’université », rigole un ancien.
Si la situation s’est décantée pour ces nouveaux orientés, beaucoup sont encore dans l’expectative. C’est le cas de Modou, un jeune gagné par le stress. Ils sont environ, d’après les professeurs de la Faculté des Lettres, 5.370. Tous ont un bac littéraire. Le problème ne se pose pas pour les bacheliers des séries scientifiques. Jamais ou exceptionnellement, les étudiants des facultés de Médecine, de Sciences et Techniques et des Sciences économiques vont en grève pour un tel motif.
Las d’attendre et avec un moral au plus bas, chaque matin, les bacheliers font sortir ceux qui suivent les cours dans des conditions dures, à la limite du supportable. Les étudiants de la Faculté de Droit ont carrément déserté les amphithéâtres exigeant, entre autre, l’orientation des bacheliers et l’inscription de tous les étudiants titulaires d’une Maîtrise au troisième cycle.
Face à la revendication légitime des uns, aux arguments certainement objectifs avancés par les professeurs, l’équation est à plusieurs inconnues.
Peut-être que la solution se trouve dans l’Enseignement supérieur privé comme l’affirme le directeur de l’Enseignement supérieur, le Pr Momar Marième Dieng.
« Le privé supérieur a offert des bourses. En exploitant l’offre du privé et la montée en puissance de la Faculté de Lettres, le gap sera vite résorbé », soutient-il. Aujourd’hui, cette voie semble être la bonne. L’Université Dakar Bourguiba (UDB) du Pr Sakhir Thiam a franchi un premier pas en offrant 200 bourses.
Mamadou GUEYE et Laouratou DOUMBOUYA (Stagiaire)
0 Commentaires
Participer à la Discussion