« Depuis trois mois, nous avons assisté à une recrudescence des accidents de la circulation due à une indiscipline notoire des chauffeurs. Cette indiscipline remet en cause la formation de ces chauffeurs », a noté Mactar Faye, hier vendredi 8 février, à la Nouvelle Prévention Routière Sénégalaise (Nprs) dont le siège se trouve à l’Immeuble du Fonds de Garantie Automobile, sis à l’Impasse Cosec à l’avenue Malick Sy. Le Directeur exécutif de la Nprs s’est ensuite demandé où, comment et par qui ont été formés ces « assassins » de la route ? Dans la mesure où, selon lui, ce qu’on a vu ces derniers temps est horrible. « Ce qu’on voit sur la route est complètement différent de l’éthique de la circulation routière. Si ces chauffeurs ont un permis de tuer, il est temps qu’ils arrêtent le massacre », a indiqué Mactar Faye.
Il a aussi indiqué l’ignorance comme une autre cause des accidents de la circulation. « L’ignorance est aussi un autre facteur qui joue dans le phénomène des accidents. La route est un espace de communication sans paroles. Elle se partage par des conducteurs de véhicules lourds et légers, des motocyclistes et des piétons. Quand on ne sait pas qu’une ligne continue ne doit pas être chevauché, quand on ne connaît pas le sens giratoire, quand on grille des feux rouges et qu’on ignore les règles de la circulation, on constitue un danger sur la route », a déploré le directeur exécutif de la Nouvelle Prévention Routière Sénégalaise. Par ailleurs, il a noté que « l’excès de vitesse est reconnu aujourd’hui comme le principal danger dans notre société en matière de sécurité routière ». À l’en croire, « deux fois plus de vitesse, c’est quatre fois d’être tué ou gravement blessé ».
Cette situation, selon lui, est simplement due à l’impunité dans la mesure où « les gens se disent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent du moment qu’ils ne leur arrivera rien », a-t-il déploré. « C’est là qu’il faut accentuer nos efforts, continuer à sensibiliser et interpeller les pouvoirs publics pour mieux prendre en main ce problème », a-t-il souligné. Notre slogan « il faut qu’on arrête suppose qu’il y aient des sanctions pour prévenir les gens de s’engouffrer dans des erreurs fatales », a déclaré Mactar Faye. Et de donner la moyenne annuelle de personnes tuées de 2004 à 2006 qui s’élève à 316 (en 2004 : 216 tuées ; 2005 : 300 ; 2006 : environ 400). Pour ce qui concerne la campagne de prévention 2007 destinée aux enfants dans les écoles, Mactar Faye a noté une nette satisfaction des ministères des Transports et de l’Éducation nationale, des parents d’élèves et des acteurs pédagogiques, mais aussi de leurs partenaires privilégiés que sont Total et l’Organisation Mondiale de la Santé.
Il a aussi que révélé que ce programme sera repris et élargi aux autres régions. Pour rappel, cette éducation routière dans les écoles avait ciblé les régions de Thiès, Dakar et Kaolack. Pour faire le bilan des activités de son organisation, Mactar Faye a noté qu’il y a moins d’accidents durant les grands rendez-vous nationaux que sont le Magal de Touba, le Gamou de Tivaouane et le pèlerinage de Popenguine. En 2006, Touba avait compté 17 morts contre 11 en 2007. Le Gamou de Tivaouane a aussi enregistré une baisse de cas d’accidents. En 2006, il y avait 2 morts et aucun en 2007. C’est seulement Popenguine qui a enregistré 1 mort durant l’année dernière, là où il n’y avait aucune victime en 2006. En tout état de cause, il faut souligner que les comportements des chauffeurs sont à l’origine des bilans macabres sur les routes. Encore faut-il les forcer au respect et à la mesure pour épargner la vie des innocents.
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