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Chômage des jeunes filles : Mauvaises domestiques et bonnes à bastonner !

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Chômage des jeunes filles : Mauvaises domestiques et bonnes à bastonner !

Le peuple- Dakar 30 juin 2009- Elles peinent à trouver un boulot. Ces jeunes filles n’arrivent plus à être employées de maison. Beaucoup de foyers n’en veulent plus à cause de la déche. Elles sont abusées et escroquées, elles travaillent sans être payées victimes de viols, mais souvent elles se donnent…

Liberté 6… six heures ! L’horreur n’a pas encore fini de retirer son drap de pudeur. Liberté et sommeil confisqués. Rêve brisé. Les rues de ce modeste quartier dans la périphérie de Dakar sont plutôt obstruées et encombrées par une débandade féminine. Couchées à même le sol, ces pauvres dames et demoiselles viennent de se réveiller. Elles ont passé la nuit à la belle étoile. Les autres au nombre de dix à vingt personnes entassées dans une petite chambre dorment encore comme une ruche affamée « chacun vit sa vie », c’est le mot le mieux partagé ici. « Impossible de donner un chiffre exact car elles entrent et sortent à tout moment. Elles sont originaires de différentes régions du Sénégal et puis une fille peut passer toute la nuit à déambuler et ensuite à un moment vient déranger les autres qui étaient entrain de dormir. Parfois certaines sont avec leurs copains dans la même chambre. Elles tombent souvent enceintes et ne sachant même pas exactement le papa du bébé, car beaucoup de ces filles ont différents partenaires », nous confie un voisin. Le matin, elles vont à la quête de pitance, et du travail, mais souvent tout est verrouillé pour ces pauvres aventurières. Désoeuvrées, infortunées, assises sur les pieds des arbres, déambulant entre les trottoirs, ces jeunes filles âgées entre vingt et trente ans luttent contre la misère. Elles ont une petite chance pour survivre. Celle qui arrive à trouver un travail domestique mène une vie difficile dans la capitale. « Nous pouvons rester six mois sans trouver du travail, nous passons tout le temps à errer dans les quartiers, nous sommes fatiguées », martèle la petite M FAYE. A Dakar beaucoup de familles ne sont plus en mesure de payer une employée de maison. « La vie est trop chère », soutient une mère de famille. Selon elle, les papas n’arrivent plus à engager une bonne, car c’est une charge de plus pour eux. «Actuellement chaque père de famille songe à l’avenir de ses enfants » ajoute-t-elle en attendant de trouver un point de chute ces femmes baladeuses continuent de souffrir le martyr. Et puis elles sont souvent victimes de viols et d’agressions. M B Ndiaye, âgée de vingt quatre ans a du mal à cacher ses séquelles. Cette jeune fille, aux cheveux lisses, au teint clair, à la beauté flétrie, délavée et amortie par ces inutiles gymnastiques quotidiennes, n’oublie pas sa triste soirée à Gudéiawaye dans la banlieue Dakaroise. Il y a juste deux mois, je travaillais à Guédiawaye, un jour vers vingt deux heures environ, en l’absence de mes voisines, je vaquais tranquillement à mes occupations, repassais mes habits, un inconnu s’est présenté devant moi. Après avoir observé longuement la maison, il vient frapper à la porte et la force. Ne doutant de rien, je me dépêche pour ouvrir, et je me retrouve nez à nez avec un homme très musclé qui m’a demandé d’enlever mes habits. Sous l’effet de la peur, j’exécute. Il m’a ordonné de m’allonger au sol, il enlève mon slip, me brutalise, et brandit la menace de mort. Il s’est couché sur moi et après avoir satisfait son désir, il prend la fuite. Depuis lors je n’ai plus la conscience tranquille. Cela m’a fait très mal. Je ne suis pas tombée enceinte…. ». Pourtant, M. B Ndiaye n’est pas allée à la police, elle soutient qu’elle laisse tout entre les mains de Dieu. « Les bonnes ont laissé leurs parents au village. Elles méritent le respect, c’est la moindre des choses. Il faut que nous travaillions, laisse entendre la jeune fille. Une autre révoltée du nom de A. Diop déclare qu’elle a laissé un enfant à nourrir chez-elle. « Malheureusement nous ne pouvons plus supporter les caprices des patronnes. Souvent elles te font travailler et au bout de quinze jours elles te remercient sans te payer. Elles nous traitent de tous les noms d’oiseaux, voleuses, putes… Elles ne veulent pas partager avec nous le même verre. C’est dur vraiment d’être employée de maison ». Malgré tout, ces bonnes à bastonner, à briser et à baisoter résistent. Avec leurs gains elles vivotent à Dakar et aident leurs parents végétant au village. Elles gagnent mensuellement entre vingt cinq mille francs (25.000 F CFA) et cinquante mille francs (50.000 F CFA). Au village, le salaire le plus élevé est soixante cent quinze mille francs (75.000 F CFA).

Ibrahima Benjamin DIAGNE et Modou Nasra Fall



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