Quand le président Wade rappelle aux affaires un ministre qui avait laissé entendre à l’occasion de son départ du Gouvernement le 30 avril 2009 qu’il s’en allait pour de bon, pour des raisons de santé, ce n’est pas pour rien. Cheikh Tidiane Sy est revenu à la tête du ministère de la Justice pour mettre au pas tous ceux qui s’opposeront à l’effectivité du troisième mandat du président Wade, à l’âge de 86 ans.
Pour l’heure, le ministre de la Justice a dans sa ligne de mire Moustapha Niasse, le leader de l’Alliance des forces de progrès. Il sera déterré contre lui ses activités dans le secteur pétrolier. Pour le charger, Abdoulaye Wade a commis un des actionnaires de la société Itoc, Ahmed Cissé, qui était emprisonné au Bénin. C’était du temps de Mathieu Kérékou, dont il était le marabout et l’homme à tout faire. Cheikh Tidiane Sy va, aussi traquer Ahmed Khalifa Niasse. L’ancien ministre conseiller de Wade chargé de la nouvelle ville, qui ne cesse de répéter, depuis qu’il l’a limogé, qu’il bluffe en prétendant à un troisième mandat. Pour Khalife Niasse, qui dit que l’État lui doit 12 milliards de francs Cfa, suite à une vente de véhicules, Abdoulaye Wade veut rempiler à la tête de l’Etat, pour laisser son fils gouverner, avant de lui passer le pouvoir. Un sujet tabou, que Wade n’entend personne aborder ; autant que les milliards de Sudatel. Or, si l’on parle de 20 milliards, Khalifa Niasse les porte à 50 milliards de francs Cfa. Il soutient même détenir les preuves de ses allégations.
Cheikh Tidiane Sy va, encore, s’en prendre, « si possible », à l’entrepreneur Bara Tall, qui a, récemment, lancé un mouvement citoyen dénommé « Yémalé ». Car, ce patron de Jean Lefebvre Sénégal a lancé une pétition sur la base de laquelle il entend porter plainte contre X, pour que les auteurs du détournement des milliards de francs Cfa de Sudatel, soient identifiés et punis et que l’argent empoché, sous forme de commissions, revienne dans les caisses de l’État du Sénégal. Un dossier qui tient à cœur le ministre de la Justice, parce qu’impliquant son fils, Thierno Ousmane Sy, et celui du président de la République, Karim Wade. Seulement, l’affaire est trop épineuse. Une mission périlleuse, pour ne pas dire impossible, de l’ancien conseiller du dictateur zaïrois, Mobutu Sessé Seko.
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