La maladie des mains sales a encore fait son apparition dans la région de Diourbel à la seule différence que cette année les sept premiers cas de choléra sont enregistrés dans le département de Mbacké. À quelques mois, du grand magal de Touba, les populations s’interrogent. Pourquoi le choléra refait chaque fois surface dans la cité de Bamba et sa turbulente voisine Mbacké ?
Cette question beaucoup de nos compatriotes se la posent. Touba est – il un terreau fertile pour la prolifération du choléra ? De l’avis de nombreuses personnes qui suivent de très près l’évolution de cette maladie, il existe des facteurs favorisant qui font que cette maladie s’y déploie à merveille. Le premier facteur est lié au fait que Touba est un lieu de pèlerinage qui reçoit des personnes venues d’horizon divers.
Ces derniers proviennent de tous les coins du Sénégal et n’ont pas le même niveau de développement intellectuel, économique et culturel. Difficile de les faire tous respecter les civilités élémentaires d’hygiène. Il arrive de voir des personnes sous le prétexte que « Serigne Touba les protège » ne se lavent pas les mains avant de les plonger dans un bol de riz. Pourtant, Cheikh Ahmadou Bamba n’ a jamais prôné la désinvolture ou le manque d’hygiène. Dans une de ses odes intitulée « Matlaboul Chifai » , le Cheikh tout en prodiguant aux fidèles des thérapies les permettant de prendre en charge de manière sérieuse leurs problèmes de santé.
À cela s’ ajoute le fait que l’agglomération Touba- Mbacké est un haut lieu de rassemblement où se déroule près de 300 « ma gals » par an. À cela, vient se greffer l’environnement très défectueux où se mêlent ordures et déchets provenant des fosses septiques à cause de l’inexistence d’un assainissement adéquat. Le tout ponctué par une mentalité d’une bonne partie de sa population qui refuse la modernisation et de surcroit rebelle à l’autorité étatique. Le service d’hygiène qui devait réguler les comportements aux antipodes de la morale et de l’hygiène a du mal à sévir. Last but not least, les autorités sanitaires, compte tenu de la spécificité de Touba , ne montent pas au créneau de peur d’être désavouées par les populations.
On se rappelle l’année dernière, les responsables sanitaires de la zone ont longtemps tergiversé en parlant de « diarrhée mystérieuse à la place du choléra ». Il a fallu que le khalife général des mourides , Serigne Saliou en appelle au sens des responsabilités des uns et des autres pour que la riposte adéquate s’en suive. Cette conjonction de facteurs propices à la propagation du choléra fait de la ville sainte et environs les domaines de prédilection de la maladie des « mains sales ». Il urge de bouter le choléra hors de Touba dans les plus brefs délais. L’enjeu est de taille à quelques mois de la célébration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba.
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