Consacrer plus de moyens à l’éducation

L’atelier de mise en place de l’observatoire a été l’occasion pour les participants de faire un diagnostic du système éducatif africain. L’analyse préconise d’allouer plus de ressources au secteur.

Révélant qu’un grand livre sera publié sur la semaine de la campagne mondiale sur l’éducation, les séminaristes ont relevé, entre autres facteurs de blocage pour l’atteinte des 6 objectifs de l’EPT (éducation pour tous), le manque de transparence dans la gestion des fonds alloués à l’éducation, la persistance de la pauvreté, le non-respect des engagements de la communauté internationale. « En 2000, la communauté internationale s’est engagée à financer tous les pays qui se doteront d’un plan. À ce jour, à peine 8 pays sur les 16 sélectionnés ont bénéficié de financement », déplore Mme Abissi Napoe. Une situation dont la responsabilité première incombe à nos Etats, pense Gorgui Sow, coordonnateur régional du Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous (Ancefa). De l’avis de M. Sow, bien que l’éducation soit considérée comme priorité, peu de pays lui consacrent des moyens conséquents. « La coalition mondiale a demandé aux Etats de consacrer 6 % de leur produit intérieur brut (Pib) à l’éducation et 3 % à l’éducation de base. Or, c’est entre 0,5 et 3 % du Pib qui sont consacrés à l’éducation dans 85 pays », regrette M. Sow. Ce dernier de dénoncer aussi les conditionnalités des bailleurs. Entre autres, ne consacrer que 3,5 % du Pib au paiement des enseignants, ne pas allouer le fonds du Fast Track (initiative accélérée) au secteur informel, qui, pourtant reçoit les déscolarisés. Aussi la société civile doit créer des espaces d’influence et de dialogue avec les institutions internationales, entrer dans le triangle de fer constitué par les experts de ces institutions, des partenaires techniques et des Etats, enfin créer des mécanismes de suivi. D’où l’importance de cet observatoire, a dit Gorgui Sow qui insiste sur la nécessité de mettre plus d’argent dans l’éducation. « C’est le seul gage pour assurer la qualité qui v au-delà de l’espace classe », a souligné l’expert.