Des travailleurs de Dem-Dikk et des collectivités locales enfourchent le cheval de la contestation par des mouvements d'humeur. Des étudiants de l'Université Gaston Berger descendent dans la rue. Tout ceci pour réclamer un droit élémentaire : le salaire ou la bourse.
Les employés de Dem-Dikk, les agents municipaux de Dakar et les étudiants de l'Université Gaston Berger ont exprimé hier leur profonde indignation. La raison ? Ils courent derrière leur dû à trois jours de la Tabaski. Selon Sidya Ndiaye, le secrétaire général de la Fédération Générale des Travailleurs Sénégalais (Fgts) qui a convié hier les employers des collectivités locales à un sit-in et qui intervenait devant la presse, : "Ce qui se passe est inadmissible. Au moment où l'on distribue des aides à des militants, les autorités municipales sont incapables de nous payer nos salairs". Ainsi, les travailleurs des collectivités locales ont enfourché le cheval de la contestation pour percevoir leurs émoluments. Comme s'ils s'étaient passé le mot, les travailleurs de Dem-Dikk ont entamé hier un mouvement d'humeur pour pouvoir percevoir leur salaire du mois de novembre.
Ces derniers, pour entrer dans leur dû, ont déserté les bus pendant trois jours. Ce qui a occasionné une perte sèche de 75 milions de Fcfa. Le ministre Habib Sy s'était investi pleinement pour calmer les ardeurs des travailleurs. Chassez le naturel, il revient au galop. Encore, les autorités de " Dem-Dikk" tardent à réagir en ce qui concerne le paiement des salaires des employés. Ces derniers n'ont pas cherché loin. Ils ont paralysé hier dans l'après- midi de nouveau le trafic, mettant à rude épreuve les usagers. Face à cette situation, la direction générale de Dem-Dikk a réagi à travers un communiqué pour exprimer son indignation et en même temps présenter ses excuses à ses centaines de milliers de clients.
La missive note que "les populations dakaroises ont noté avec amertume l'arrêt brutal du réseau de Dakar Dem-Dikk dans l'après-midi du jeudi 4 décembre 2008". Dans la même veine, le communiqué souligne que "quelles que soient les raisons de ce mouvement, c'est la méthode qui est condamnable". "En piégeant les usagers, qui sont des centaines de milliers, d'autres travailleurs, les auteurs de ce mouvement, se sont mis au banc des accusés", poursuit le communiqué. La Direction Générale de 3 D précise qu'elle n'a ménagé aucun effort pour démarrer depuis hier, sur fonds propres, le paiement des avances de la Tabaski en attendant l'appui financier devant provenir du Trésor public pour la couverture du réglement des salaires de novembre dans les délais légaux.
En attendant, les travailleurs de cette société de transport ruminent leur peine à l'instar des étudiants de l'Université Gaston Berger. Ces pensionnaires de ce temple du savoir ne veulent qu'une chose : "entrer en posssession de leur pécule". Depuis deux jours, ils ont pris possession de la rue. Ces manifestations de travailleurs ou d'étudiants désirant entrer dans leurs fonds sont d'une récurrence remarquable. N'est-il pas temps pour nos autorités d'anticiper de manière adéquate sur ces crises ? Quand on sait que gouverner, c'est prévoir.
Societe
0 Commentaires
Participer à la Discussion