Le mois de Ramadan qui est, en principe, une occasion pour les musulmans de soulager leurs poches, est, paradoxalement, source de gaspillage au Sénégal, quand il coïncide avec une cérémonie familiale. Un comportement, fortement, décrié par l’Islam.
Le mois sacré du Ramadan est, par essence, un moment d’introspection, de repentance et de communion pour tout musulman vis-à-vis de Dieu. Mais aussi, un mois qui rime, forcément, avec gestion économique. Car, c’est une occasion qui permet de soulager, en principe, la poche de nombreux ménages par rapport à la dépense quotidienne très pesante, et du coup, de faire quelques économies. Ceci est, également, valable, à l’occasion des cérémonies familiales organisées, en période du mois béni. Mais, cette austérité «ramadanesque» n’est pas, toujours, observée dans certains pays comme le Sénégal où les cérémonies familiales sont, par excellence, synonyme d’ostentation.
En effet, l’on constate que, les familles dépensent, quasiment, le même budget, lors de leurs cérémonies familiales en période de Ramadan qu’en dehors de ce mois. Un paradoxe que confirme Astou Ndiaye, qui considère, d’ailleurs, ceci comme du «gaspillage» : «Les dépenses que les gens font dans les cérémonies familiales en période de Ramadan sont un véritable gaspillage. Je ne peux pas comprendre que l’on prépare deux repas en pareille occasion, alors qu’on est sûr que les gens ne vont pas tout manger.» Vêtue d’un boubou de couleur rose, chignon posé sur la tête, cette dame âgée d’une quarantaine d’années en veut pour illustration, le baptême de sa nièce, lors du mois de Ramadan de l’année dernière. Elle raconte : «On avait préparé, ce jour-là, deux sortes de repas : Du Lakh (plat à base de céréale et du lait caillé) et de la sauce. Sans compter le café accompagné d’un croissant servi au moment de la coupure du jeûne. Et, lorsque les gens ont mangé le Lakh, ils n’en pouvaient plus. Du coup, ils ne pouvaient pas manger la sauce qui leur avait été, peu après, servie.»
En toute connaissance de cause, Astou explique qu’en période de Ramadan, les gens ont, généralement, hâte de rentrer chez eux, quelle que soit la qualité du plat qu’on puisse leur proposer. A l’en croire, on peut organiser une cérémonie de haute facture, «sans gaspiller». Il suffit, propose-t-elle, «de préparer un seul repas qui soit riche en qualité. De préférence le riz, parce que les Sénégalais aiment, sans pareil, le riz. Comme ce fut, lors du baptême de mon petit frère. Ce jour-là, nous avions préparé un bon plat de riz. Et les invités se sont bien gavés».
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