Quarante-huit heures après que le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) eut exprimé son "étonnement" devant un redéploiement des forces sénégalaises dans la zone, demandant des "éclaircissements sur la situation de la paix", dans une lettre adressée par l’Abbé Diamacoune Senghor au Président Abdoulaye Wade, la violence reprend ses droits dans le sud du Sénégal. Deux factions du Mfdc ont en effet pris les armes pour s’affronter dans la journée du dimanche. Les partisans de Salif Sadio et d’Ismaïla Magne Diémé ont échangé des tirs alors que l’armée sénégalaise n’a encore réagi.
Dans l’après-midi du dimanche, de violents affrontements ont opposé non pas les combattants du Mfdc avec les soldats sénégalais, mais deux factions du mouvement indépendantiste. Les partisans de Salif Sadio et d’Ismaïla Magne Diémé se sont violemment heurtés. Jusqu’ici l’armée n’a pa participé aux combats. Les combats se sont poursuivis jusqu’à ce lundi dans la matinée mais aucune statistique sur le nombre de victimes civiles ou du côté des maquisards n’a été rendue publique. Cette montée de la tension dans la région sud était prévisible. Le Conseil des ONG d’appui au développement de la Casamance (CONGAD) avait exprimé son inquiétude après avoir constaté une "intensification de l’implantation de bases du MFDC" dans le nord de la Casamance, ainsi qu’un renforcement du "dispositif" de l’armée nationale dans la même zone. Devant ce qu’il a qualifié de "risque réel d’affrontements", le Conseil avait appelé les deux parties à "reconsidérer" leurs options afin "d’éviter aux populations" les conséquences d’une guerre dont elles seraient "les premières à subir les conséquences". En effet, après une accalmie retrouvée ces derniers mois, les populations observent avec inquiétude le redéploiement des militaires dans la région sud du pays. Une inquiétude qui semble aussi habiter le leader du Mfdc, l’abbé Bertrand Diamacoune Senghor qui a écrit au chef de l’etat pour lui demander ce faire cesser tout cela avant qu’il ne soit trop tard. Jusque-là dans une posture de neutralité, les observateurs craignent que l’armée ne s’implique dans les combats pour apporter un soutie à Is¨maïla Magne Diémé.
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