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DEVENUE PHENOMENE MONDIAL: La corruption mobilise la société civile

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DEVENUE PHENOMENE MONDIAL: La corruption mobilise la société civile
 

La corruption n’est ni l’apanage d’un type de pays, ni celle d’une société déterminée. Elle n’est pas non plus exclusive au secteur public. Elle est devenue un phénomène mondial. Dans le cadre d’un atelier de renforcement des capacités des organisations de la société civile (Osc) africaine dans les stratégies de lutte contre la corruption qui se tient depuis hier à Dakar, le mot est revenu sur toutes les lèvres. Histoire de combattre un fléau dont la montée et la généralisation n’ont pas fini d’inquiéter les organisations de la société civile africaine.

Cette formation destinée aux représentants des cinq régions d’Afrique (au moins deux par régions) et quelques partenaires au niveau du Sénégal s‘inscrit dans le cadre du partenariat avec la Banque Africaine de Développement (Bad). Selon la directrice exécutive de la Fondation Rurale pour l’Afrique de l’Ouest (Frao) M. Ndèye Coumba Fall, « la question de la corruption, de la gouvernance économique, de la gouvernance légitime était un point assez important, important parce qu’on en parlait, mais aussi du fait de la complexité de la chose ».

C’est pourquoi, avec la Bad et l’ensemble de la société civile, la Frao a organisé cet atelier de renforcement de capacité, « démarré une sorte de réflexion et d’analyse qui pourrait aider à apporter quelque chose. J’insiste sur apporter parce que beaucoup de gens travaillent sur la question. Mais comme elle est complexe, on prend souvent des raccourcis et l’on ne prend pas le temps de vraiment investiguer, de rechercher pour voir en quoi l’on pourrait contribuer à la résolution de ce problème », a-t-elle soutenu.

A en croire M. Fall, « souvent, par étroitesse d’esprit, on dit que les pauvres sont corrompus. Je ne crois pas en cela parce que la corruption relève aussi d’un certain système de valeur. Les gens sont pauvres, mais restent souvent dignes. Aujourd’hui, c’est dans la gestion des biens publics, mais également des bien commun de façon générale que ce phénomène est le plus noté ». Cette mauvaise gestion résulte sur des mécanismes qui facilitent ou qui appauvrissent ceux qui se situent en dehors du système, les véritables bénéficiaires de ces biens et services. Du coup, ces personnes victimes de cette sorte d’injustice sont appauvries par rapport à d’autres.

La complexité du phénomène justifie cet atelier de formation qui marque, selon Ndèye Coumba Fall, « le démarrage d’un programme qui se veut pluri annuel et plus large avec la Bad. Il devrait aboutir à l’adoption d’un module, c’est-à-dire une stratégie, et une méthode pour pouvoir travailler sur des stratégies de lutte contre la corruption. Ce module sera traduit en français, anglais et Portugais et distribué aux représentants des zones. Donc, c’est une amorce d’une réflexion, mais également d’une construction que nous avons l’ambition de démarrer aujourd’hui » , a expliqué la directrice exécutive de la Frao.

Le représentant résident de la Bad M. Mohamed H’Midouche a défini la corruption comme étant « le fait d’offrir, de donner, de recevoir ou de solliciter toute chose ayant une valeur dans le but de d’influencer l’action d’un responsable dans le processus de passation et d’exécution de marchés, et couvre, notamment, la subornation ou la et l’extorsion ou la coercition qui implique des menaces d’atteintes à la personne, au bien ou à la réputation ».

Les pas timides de la bonne gouvernance

Dès lors, tous nos Etats sont interpellés pour promouvoir la bonne gouvernance de la chose publique. Selon lui, la Bad accorde une importance capitale à la question de la bonne gouvernance et à la corruption.

Au niveau institutionnel, « Elle a adopté un code de conduite à l’attention de tous les membres du personnel sont formés, prémunis et des mesures disciplinaires peuvent aller jusqu’au licenciement automatique de toute personne qui se serait impliquée dans une affaire de corruption est prévue. » Selon lui, « Au niveau des Etat, d’abord le contrat de toute entreprise ayant commis cet acte de corruption serait purement et simplement annulé. Son nom va figurer sur une liste noire qui est publiée sur notre site web. Son nom sera également communiqué à toutes les communautés de bailleurs de fonds qu’ils soient bilatéraux, multilatéraux. Cet exercice est devenu coutume dans toutes les institutions internationale », a-t-il fait remarquer.

Si la corruption n’est plus un tabou chez nous, elle n’est pas propre au continent africain. C’est un problème universel. Donc partout dans le monde, on essaie de sensibiliser les institutions publiques et surtout la société civile a un rôle important à jouer dans cette sensibilisation à travers les médias. Ce problème existe aussi au niveau de secteur privé et nous essayons de promouvoir la bonne gouvernance institutionnelle au niveau de la gestion des entreprises. Cette rencontre constituerait une opportunité en or pour partager les expériences des uns et des autres, a indiqué M. H’Midouche.

De même, s’il est admis aujourd’hui, selon M. H’Midouche que les Etats seuls ne peuvent plus décider et conduire les transformations sociales, politiques et économiques nécessaires, « les institutions africaines se doivent d’accorder une plus grande attention à l’intégration des acteurs non gouvernementaux dans les relations de coopération et dans la mise en œuvre des politiques et plan de développement. C’est ce qui explique l’invitation par la Bad des Osc africaine à apporter leur contribution dans la conception et l’exécution des programmes dans les différents secteurs de développement ». Il ne s’agit pas d’une formation académique, mais plutôt une présentation d’analyses conceptuelles qui se sont avéré importantes un peu partout.

D’où une mise à niveau pour que tout le monde parle le même langage dans la mesure où un concept peu être compris d’une certaine manière en Afrique de l’Ouest et la culture de l’Afrique Centrale ou Australe pourrait être différente. Quant à M. Ibrahima Diouck, Directeur de cabinet du ministre du Nepad, de l’intégration économique africaine et de la politique de bonne gouvernance, étroitement liée à la progression des secteurs économique et social, la qualité de la bonne gouvernance apparaît de plus en plus comme l’un des facteurs essentiels pour un développement humain durable en Afrique. Selon M. Douck, « La corruption est un véritable phénomène de société. Elle n’est ni l’apanage des pays africains, ni celui des pays riches, contrairement à ce que l’occident tente de faire croire, les plus grands scandales de ces dernières années se sont passés dans les pays du Nord. Elle n’est pas non plus exclusive aux services publics puisqu’elle est aussi observée dans le secteur privé et de plus en plus dénoncée dans la gestion des collectivités locale et du secteur associatif ».

Il a ajouté que « les réactions qu’elle suscite s’en prennent généralement aux pratiques de rétributions illicites, d’abus de pouvoir et autres avantages indus observés dans les secteurs de la société. Avec l’adoption de la loi portant création de la Commission Nationale de lutte contre la Corruption, la non-transparence et la concussion en 2003, le respect des principes édictés dans le code de transparence de l’Uemoa sur les finances publiques et la mise à la disposition du publique d’informations statistiques, le Sénégal s’est engagé à intensifier la lutte contre la corruption, » a conclu M.Diouck.

Il n’empêche que toutes ces séries de mesures bien intentionnées prises par les pouvoirs publics n’ont pas encore donné tous les résultats escomptés. La corruption reste encore un mal de nos Etats et des administrés.

 


 



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