Le Président du conseil d'administration de la société Africamer, Georges Emmanuel Gabrielli, n'a pu bénéficier de la liberté provisoire formulée par les avocats chargés de sa défense. La requête formulée, hier mardi, lors du procès pour homicide involontaire a été rejetée par le juge. Son avocat Me Sidy Kanouté a formulé le premier la demande : ‘Nous nous engageons à le faire comparaître à la prochaine audience.
Il est régulièrement domicilié au Sénégal et c'est sa première comparution devant une juridiction. C'est pourquoi, nous sollicitons sa mise en liberté provisoire’. Son collègue Me Boubacar Cissé d'ajouter : ‘Gabrielli est malade et souffre d'une maladie de la prostate. Il est âgé de plus de 70 ans. Depuis 40 ans, il est au Sénégal. Il a laissé l'Italie pour venir investir dans notre pays’.
Par ailleurs, les avocats ont dénoncé les menaces proférées par les ex-travailleurs à l'encontre de Gabrielli, une fois qu'il serait mis en liberté provisoire : ‘Il faut qu'on arrête de prendre la justice en otage. La justice doit montrer qu'elle est indépendante, face aux menaces, pression et chantage des travailleurs. La demande de renvoi du procès est une simple volonté des plaignants pour le maintenir davantage en prison’.
C'est sur opposition du procureur que la décision de rejeter la demande de mise en liberté est intervenue, après l'annonce du renvoi du procès. La date retenue par le tribunal est ce jeudi 29 avril. Et le procès va se tenir à la Salle 1 du palais de justice de Dakar. Pour s'opposer vigoureusement à la liberté provisoire, le procureur s'est fondé sur la gravité des faits et sur les risques de troubles à l'ordre public.
Georges Emmanuel Gabrielli a été placé sous mandat de dépôt depuis le 23 avril dernier. C'est suite à un accident de travail lors duquel trois de ses employés ont perdu la vie, le mercredi 21 avril dernier. Les victimes travaillaient au port de Dakar pour le compte de la société Africamer dont le sieur Gabrielli est le Président du conseil d'administration.
Hier, au palais de justice de Dakar, une ambiance vivante et vibrante a caractérisé l'atmosphère. Le tribunal a connu une affluence sans précédent. Ainsi, la Salle 1 devant accueillir l'audience s'est révélée trop exiguë pour contenir tout ce monde, venu assister au procès. C'était devant un parterre d'individus composés pour la plupart d’anciens travailleurs de la société Africamer, de sympathisants, parents et amis du mis en cause. Ces derniers sont venus témoigner de leur soutien à la star du jour, facilement reconnaissable au box des prévenus. Dans ces mêmes circonstances, un important dispositif de sécurité a été mis en place. Gendarmes et agents du Groupement mobile d'intervention ont veillé au grain, à l'entrée du tribunal, dans les couloirs et à l'intérieur même de la salle d'audience où s'est tenu le procès.
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