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Enseignement supérieur tunisien : Un bel exemple à suivre pour le Sénégal

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Enseignement supérieur tunisien : Un bel exemple à suivre pour le Sénégal

Au cours de ces 20 dernières années, la Tunisie a initié des réformes dans l’enseignement et la formation qui lui ont permis d’assurer l’éducation à tous ses enfants, une formation et une recherche de qualité ayant permis de hisser le pays au rang des nations émergentes. Un exemple qui peut bien inspirer le Sénégal qui a également pris le pari des ressources humaines de qualité pour assurer son décollage économique.

Le pas géant a été rendu possible grâce à d’importants investissements et des réformes introduites dans l’enseignement et la recherche scientifique. « Cela a permis de garantir à tous les enfants de la Tunisie, filles et garçons, l’accès à l’école, à l’université et à l’ensemble des établissements de formation », expliquait le président de la République Zine El Abidine Ben Ali dans le Magazine El Hawadeth (Londres) le 23 août dernier. La Tunisie est aujourd’hui classée par le World Economic Forum Global Competit-iveness Report, 2006-2007, « 11è mondial en matière de qualité du système d’éducation ». Le pays occupe respectivement les rangs de 15è pour la qualité de l’enseignement primaire, 18è pour les dépenses dans le domaine de l’éducation. La parité n’est point un débat dans un pays où le taux de scolarisation des femmes a atteint les 99 %. Mieux, les femmes constituent 59 % du total des étudiants. 30è en matière d’enseignement supérieur et de formation, elle occupe le 7è rang quant à la qualité de l’éducation des mathématiques, 12è du système de l’éducation, 18è pour la qualité des établissements supérieurs de management, 26è quant à la disponibilité des services de recherche et de formation et 33è pour l’accès à l’Internet dans l’enseignement.

Des statistiques édifiantes

Les données au cours de ces dernières années sont plus qu’édifiantes sur les progrès réalisés par le « dragon de la Méditerranée ». A en croire l’Institut National de la Statistique « Octobre 2007 », le taux d’accroissement de la scolarisation des enfants âgés de 6 ans est passé de 85 % en 1975 à 99 % en 2006/2007, la qualité de l’enseignement s’est améliorée grâce au relèvement du taux d’encadrement qui s’est établi à moins de 18,2 élèves pour chaque enseignant en 2007 contre 50 élèves pour chaque enseignant en 1970. Le nombre d’étudiants a connu une augmentation substantielle en atteignant 340.392 en 2006/2007 contre 10.000 en 1970, se traduisant par une amélioration significative du taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur qui se situe actuellement à 42 % contre 2,6 % en 1966. La part des filles ne cesse d’accroître, dépassant, dans le secondaire et le supérieur, celle des garçons. En effet, « elle a atteint en 2007, 53,3 % dans l’enseignement secondaire et 59 % dans le supérieur ». Mieux, le cycle secondaire ne connaît pas de bourrage ou surcharge de travail pour les élèves. Il ne comporte que « cinq (5) filières » qui portent sur le développement des compétences. Il s’agit des Lettres, Mathématiques, Sciences expérimentales, Technique, Economie et gestion. Elles mènent toutes au baccalauréat.

Le taux de scolarisation universitaire ne cesse de progresser dans un pays où de fortes sommes sont investies à tous les niveaux de l’Education. Le boom connu dans les cycles inférieurs a eu pour conséquence de booster l’enseignement supérieur. Dans le sous-secteur, « le taux, pour la tranche d’âge 19-24 ans, se situe en 2006-2007 à 34,6 %.

372.000 étudiants

La Tunisie compte en 2006-2007, “372 000 étudiants dont 59 % sont des étudiantes ». Ils sont répartis dans 13 universités publiques (y compris l’université virtuelle) et plus de 178 établissements de l’enseignement supérieur public et 20 établissements de l’enseignement supérieur privé.

Diverses mesures ont été prises pour répondre aux besoins croissants du supérieur. Pour faire face au flux des nouveaux bacheliers, le gouvernement a adopté « une nouvelle carte universitaire » permttant la multiplication des institutions d’enseignement supérieur et leur implantation dans les différentes régions du pays. C’est ainsi que « 13 universités pluridisciplinaires ont été mises en place pour donner une formation universitaire diplômante ». Par ailleurs, « différentes nouvelles filières de formation » ont été instaurées dans les institutions existantes.

En outre, « l’enseignement supérieur privé a été doté d’un cadre juridique et de conditions précises de fonctionnement de manière à en faire progressivement un soutien de qualité à l’effort public ».

Parallèlement, le système éducatif tunisien a mis le cap sur « une modernisation de ses moyens pédagogiques de manière à tirer profit des nouvelles technologies de l’information pour améliorer la qualité de ses services ». Dans ce but, « un vaste programme de numérisation des supports d’enseignement » a été lancé. Il vise la mise en place de méthodes modernes d’enseignement et d’outils interactifs de communication entre l’étudiant et son environnement universitaire. Cependant, le nombre d’enseignants à l’université tunisienne qui est passé de 4.225 en 1989-90 à 11.412 en 2001-2002, à 12.937 en 2002-2003 et à 18.117 en 2006-2007, reste insuffisant face à l’augmentation rapide du nombre d’étudiants.

230 unités de recherche

Un effort important est consenti pour rénover les formations doctorales tunisiennes et favoriser le retour des chercheurs tunisiens qui se trouvent à l’étranger. En effet, la recherche occupe une place importante dans l’activité des universitaires tunisiens qui sont organisés soit en « Unités de Recherche soit en Laboratoires de Recherche ». « Les Unités de Recherche, financées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, de la Recherche Scientifique et de la Technologie sont au nombre de 230 et ont également une mission de formation de jeunes enseignants universitaires ».

Les Laboratoires de Recherche, gérés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie sont financés par ce dernier et ont pour vocation de « favoriser des actions majeures de recherche dans des domaines prioritaires pour le développement du pays ». En vue d’adapter l’enseignement supérieur aux mutations de l’environnement économique, social et culturel, « une réforme des diplômes universitaires a été engagée, depuis 2005 pour la licence, le mastère et le doctorat (LMD), en harmonie avec les normes et systèmes internationaux les plus évolués ». Laquelle réforme vise à « mettre en place un système de formation caractérisé par la flexibilité et la comparabilité internationale ; réformer les programmes et diversifier les parcours dans les créneaux porteurs ; créer des parcours de formation souples et efficients, à caractère académique et appliqué, offrant à l’étudiant et à tous les niveaux, des possibilités d’insertion professionnelle ; favoriser la mobilité de l’étudiant à l’échelle nationale et internationale et créer une nouvelle génération de diplômés polyvalents aptes à s’adapter à un contexte mondial changeant ».

Formation professionnelle

La formation professionnelle est l’autre socle sur lequel repose la compétitivité de l’économie tunisienne. En effet, la formation occupe une place de choix dans les investissements. Au finish, ce sont des ressources humaines de qualité qui se retrouvent sur le marché de l’emploi dont les 90 % sont recrutés. « Nous nous efforçons de développer le système éducatif et de formation et de renforcer les mécanismes de lancement de projets de création de postes d’emplois. Dans le but de ramener le taux de chômage de 14,3 % en 2006 à 13,4 % en 2011 par la création de 412.000 postes, soit 97 % de la demande additionnelle », expliquait le chef de l’Etat tunisien. 52 è Etat en matière de prédisposition technologique et 26 è de disponibilité des services de recherche et de formation, la Tunisie est 32 è pour les nouvelles technologies, même rang pour les investissements directs étrangers et transfert de technologie. Par ailleurs, elle est classée 28 è dans le domaine de l’innovation, en occupant cependant la 4 è place pour l’acquisition par le gouvernement de produits technologiques, 9 è pour la disponibilité des scientifiques et des ingénieurs et 31 è quant à la coopération entre universités et industries en matière de recherche.

Une destination prisée

Avec de telles performances, il n’est point surprenant que le pays attire de nombreux étudiants du continent. Le nombre d’entrées d’étudiants africains n’a cessé de booster les effectifs dans le supérieur même s’il a diminué de 13%, passant de 53. 247 en 2004 à 46. 107 en 2005.

Les étudiants africains représentent 42 % du flux total ; plus d’un sur deux est originaire du Maroc, d’Algérie et de Tunisie (53 %). Suivent, les étudiants asiatiques (32 %), dont les Chinois constituent 38 % du flux, et les Américains (15 %). La part des femmes parmi les étudiants augmente sensiblement : elle passe de 45 % en 2002 à 50 % en 2005. Les données en stock de la présence étudiante étrangère montrent une progression importante : plus de 265. 000 étudiants inscrits en 2005 contre 255. 500 en 2004. Les étudiants africains représentent un étudiant étranger sur deux. Les étudiants chinois représentent la troisième nationalité d’origine et les Européens constituent 23% des étudiants étrangers. Pays d’Afrique du Nord, la Tunisie accueille, chaque année, des étudiants noirs africains dans ses universités, ses instituts étatiques ou privés. Ainsi, et d’après les chiffres fournis par le ministère de l’Enseignement supérieur tunisien, en 2007, il y a eu 786 Noirs Africains sont inscrits dans les universités et instituts publics. Il s’agit de 42 Congolais (Brazzaville), 23 Congolais (Kinshasa), 71 Sénégalais, 9 Soudanais, 40 Béninois, 40 Tchadiens, 36 Camerounais, 96 Ivoiriens, 41 Burkinabés, 42 Nigériens, 96 Ivoiriens, 14 Ghanéens, 43 Guinéens, 105 Maliens, 23 Nigérians, 9 Malgaches, 50 Djiboutiens, 3 Mauriciens, et 2 Seychellois. Le reste se répartissant entre Gabonais (bien que nombre d’entre eux soient inscrits dans des facs ou des instituts privés), Comoriens, Mauritaniens

Des échanges inter-universitaires fructueux

La Tunisie et le Sénégal entretiennent des relations solides et très diversifiées. Dans le domaine de l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle sont très ciblés.

Le pays en passe de devenir le « dragon économique de la Méditerranée » grâce à sa croissance économique, ne cesse d’attirer des étudiants sénégalais, particulièrement dans les sciences et la technique. Par ailleurs, la Tunisie classée 1ère en Afrique devant l’Afrique du Sud et 35è dans le monde dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) par le Forum de Davos, ne pouvait ne pas être attractif. Le pays ayant atteint 1,5 million de personnes connectées à la toile contre 250.000 en 2000. Le choix est clair et soutenu par la vision du président de la République. « L’accès à l’Internet permet d’adhérer à la société du savoir et de consacrer les valeurs de modernité et d’ouverture », disait le président Ben Ali.

Ainsi, l’Internet est présent dans tous les secteurs de la vie active. Pour l’enseignement supérieur, le pays dénombre 13 universités publiques qui comptent des centaines d’écoles et instituts. A ce réseau s’ajoute celui des Instituts supérieurs des études technologiques (ISET) de près d’une trentaine. En 2006/2007, il a été dénombré 71 Sénégalais en Tunisie. Quant aux Tunisiens, ils sont au nombre de « 67 à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar », indique le directeur de l’enseignement et de la réforme de l’Ucad, Abdoul Karim Ndoye. Le plus grand nombre se retrouve à la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odonto-Stomatologie. En effet parmi les 67, « 58 sont en Médecine, 1 à l’école polytechnique (ESP), 6 à la Faculté des Lettres, 1 à la Faculté des Sciences (FST) et 1 à la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) », informe M. Ndoye.



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