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Etre domestique à Dakar: Entre viol, exploitation et esclavage

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Etre domestique à Dakar: Entre viol, exploitation et esclavage

Etre domestique à Dakar est un véritable problème, pour les nombreuses filles venues de leurs villages, chercher un mieux être dans la capitale. Loin de leurs contrées et livrées à elles mêmes, ces dernières, rencontrent d’énormes difficultés, dans la maison de leurs employeurs. Si pour certaines, le travail reste un sacerdoce, pour d’autres par contre, la seule chose qui vaille, c’est de s’en sortir par n’importe quels moyens. Très souvent exploitées et accusées, ces domestiques vivent un véritable calvaire à Dakar.

Venue de sa lointaine Thiadiaye, Aminata est à Dakar depuis un an. Elle exerce le métier de domestique, dans une maison des Sicaps. Ses journées sont partagées, entre la cuisine et le marché. Chaque jour, Aminata quitte le populeux quartier de Khar-Yalla à 7H30Minutes, pour commencer son travail à 8H. Elle ne s’imaginait pas une vie comme ça car, ayant fréquenté l’école jusqu’en classe de troisième. Aminata raconte qu’elle a été obligé de laisser tomber les études car, «il fallait aider mes parents, qui n’avaient plus les moyens de m’acheter les fournitures». Mais à Dakar le travail est rude, et Aminata ne gagne qu’une modique somme de 25.000Fcfa le mois. Une somme qu’elle doit partager entre sa location, sa famille au village, et ses petits effets de toilettes. Néanmoins, Aminata explique que dans la maison où elle travaille, elle est bien traitée par les membres de la famille. Par contre pour Astou, la situation est différente. Elle quitte dit –elle, tous les jours Grand-Yoff pour se rendre à Mermoz, pour un salaire de 30.000Fcfa, mais, elle travaille comme une esclave. «Quelque fois, je travaille jusqu’à minuit, alors que toute la maison est endormie. Je m’achète mon propre petit déjeuner, et je ne mange jamais avec la famille. Je voulais rentrer après le travail, mais ma patronne a refusé». Astou rentre chez elle un week-end sur deux. Elle raconte : «dans la maison, on me fait payer tout ce que je casse. A la fin du mois, ma patronne le défalque de mon salaire. Une fois je me suis retrouvé avec 20.000Fcfa, pour avoir casser un plat en porcelaine». Des situations très difficiles pour ces domestiques, qui pourtant à longueur de journée travaillent rudement. Leur seule préoccupation, demeure la famille restée au village. Aminata explique, qu’elle ne pouvait plus rester au village, avec toutes les difficultés, dont sa famille faisait face. Avec 25.000Fcfa, c’est petit, mais c’est toujours mieux que rien. A Khar-Yalla, où elle loge, Aminata est à six dans une chambre. Pour Astou, la situation est moins contraignante car, elle passe la nuit chez ses patrons, même si cela augmente son volume de travail. Mais, s’il y’a un point sur lequel Aminata et Astou se rejoignent, c’est le mépris dont elles font l’objet, de la part de leurs patronnes. Une situation qu’elles n’arrivent pas à comprendre, malgré le fait qu’elles exécutent toutes les taches ménagères. Elles sont également écoeurées, que certaines personnes les jugent ou les regardent de haut. «La plupart du temps quand il y’a quelque chose qui disparaît dans la maison, nous sommes les premières à être ciblées » conclut Astou. A la question sensible de savoir, si quelque fois elles n’abusent pas de leurs charmes, pour essayer de séduire leurs patrons ou leurs fils, comme le pense la patronne, les réponses sont différentes. Pour Astou, «la seule chose qui me préoccupe, c’est de vivre dans de bonnes conditions. Si le fils de mon patron ou lui-même tombe amoureux de moi, et qu’il peut m’en sortir, je ne vois pas pourquoi je vais jouer à la fille difficile, alors que c’est très dur pour moi et ma famille. Par contre pour Aminata, «ma relation avec mes patrons s’arrêtent juste dans la cadre du travail. Une fois, j’ai du quitter mon travail, car le fils de ma patronne, n’arrêtait de me faire des avances à longueur de journée. Je veux juste gagner honnêtement ma vie, pour aider mes parents». Une vie difficile pour ces domestiques, qui souvent sont livrées à elles –mêmes, et doivent faire face aux tentations de la capitale. Si pour certains, Dakar est juste un mirage, pour d’autres par contre, Dakar est la ville qui leur offre la possibilité de s’en sortir, et vivre décemment. 



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