Cette année, les fêtes de Noël (25 décembre) Saint Sylvestre (31 décembre) et de la Tabaski ou fête du mouton seront célébrées dans la même période. Comment la population compte "gérer" la situation ? À la veille de leurs tenues, les avis restent partagés entre les différentes classes de la société sénégalaise, toutes religions confondues.
Les fêtes de fin d'année approchent à grands pas. Déjà la ville de Dakar vibre au rythme de la fièvre festive. Des Parcelles Assainies à Ngor en passant par Yoff, adultes, jeunes et enfants s'attèlent aux derniers préparatifs de ces grands événements enterrant l'année 2006. Si pour certains, la question de la coïncidence des trois fêtes se pose, cela ne gêne pas d'autres. Aussi, cet avis diffère d'autant plus qu'on soit jeune ou adulte, musulman ou chrétien ou tout simplement issu d'une famille mixte. Ainsi, pour la plupart des musulmans rencontrés, hier, dans les artères de la capitale, ce qui urge, c'est la fête de la tabaski. "Je préfère la fête de la tabaski en tant que musulman", indique monsieur Fallou Mbaye, Directeur général d'une société de la place, rencontré à Nord-foire.
Il continue dans ses propos en disant qu'il va fêter en même temps la Saint-Sylvestre parce que c'est "une fête internationale" et la fête de Noël avec les voisins chrétiens. Abondant dans le même sens que Fallou Mbaye, Y. S, opérateur économique, va plus loin en précisant que le choix des fêtes va se faire en fonction des âges.
Pour ce dernier, le centre d'intérêt diffère des adultes aux plus jeunes. "Ce qui prime, c'est la tabaski", insiste-t-il. Mais son inquiétude "c'est de trouver l'argent pour l'achat du mouton et pour la fête en famille. Il faut savoir que la majorité des travailleurs basés à Dakar sont originaires de l'intérieur du pays". D'un ton taquin, il précise que " les jeunes vont préférer peut-être aller danser et, quant aux plus petits, ils attendent des cadeaux de Noël". Comme le confirme Maïmouna, jeune fille musulmane d'une vingtaine d'années, "je pense aller en boîte le jour de Noël et de la Saint-Sylvestre avec mes copines et fêter la Tabaski en famille", affirme-t-elle, tout excitée, derrière ses grosses lunettes de soleil.
Aussi, dit-elle ne trouver aucun inconvénient à ce que les fêtes de Noël, de la Saint-Sylvestre et de la Tabaski se passent dans la même période. "Que ce soit les fêtes musulmanes ou chrétiennes, c'est la même chose", soutient-elle avant de poursuivre : " l'essentiel est de savoir s'organiser pour que le problème d'argent ne soit pas une entrave". La dèche, souvent constatée après la fête, n'ébranle nullement Thiaka Dieye, pompiste à la station de Ngor.
"On essaye de gérer afin que l'après-fête ne constitue pas un problème financier" se plaît à marteler notre interlocuteur. À son avis, la population sénégalaise participe à toutes les fêtes. Il continue en ces termes : "Si la Tabaski coïncide avec la Saint Sylvestre, on va les fêter ensemble et faire d’une pierre deux coups". Pour les personnes issues d'une famille mixte, le choix ne se pose pas. "Je vais célébrer les trois fêtes, parce que je suis issue d'une famille mixte", affirme D. S, vendeuse dans une boutique de vêtements à Ngor. Selon cette dernière, il n'est pas question de "rater l'occasion de célébrer ces trois fêtes".
0 Commentaires
Participer à la Discussion