Les violences faites aux femmes constituent un frein au développement de la société. Elles restent un phénomène mondial qui touche son intégrité physique et morale, causant parfois des traumatismes. Ces violences sont d’ordre sexuel, psychologique, économique, physique, mais surtout conjugal. Et selon Yacine Fall la présidente de l’Association mondiale de défense des droits de la femme (Awomi), le comportement violent d’un homme à l’égard d’une femme est légitimé, voire encouragé par l’entourage familial et par la société. Par exemple, Awa Mbaye, une victime, mariée depuis dix ans, confie qu’au début de leur union, à chaque dispute, son mari lui donnait des claques et peu à peu, il a commencé à la battre toujours plus fort. Ne pouvant plus supporter cette situation, elle est partie se plaindre auprès de la gendarmerie. Mais, une fois munie d’un certificat médical, elle s’est attiré les foudres de son beau-frère, qui a immédiatement retiré le dossier des mains des autorités.
Pour mettre fin à ce calvaire vécu par Awa Mbaye, l’Awomi a lancé, hier, la campagne ‘Non à la violence faite aux femmes’. A cet effet, un comité de recensement des femmes victimes de violence a été installé.Il sera chargé, selon Yacine Fall, la présidente d’Awomi, de prodiguer des conseils juridiques aux victimes. En effet, il leur permettra d’être moins vulnérables. Car, de l’avis de Yacine Fall, cette situation est due à la non application des lois et à la non reconnaissance à la femme des mêmes capacités juridiques en matière civile que l’homme. C’est dans ce contexte que l’Awomi propose aux victimes de s’approcher davantage des avocats membres de ses structures pour qu’ils les aident à prendre une décision en connaissance de cause.
Au vu de l’ampleur du phénomène, les chefs religieux ont été aussi associés à cette campagne. L’association a ainsi fait appel à des chefs religieux et des juristes. D’où la pertinence de cette campagne qui regroupe en son sein des juristes et des guides religieux (chrétiens et musulmans) qui seront chargés de faire comprendre aux femmes qu’elles ont le devoir de dénoncer leurs bourreaux sans crainte. Parce que, rappellent les associations de défense des femmes, plusieurs lois ont été votées pour la protection de leurs droits. Cas du Code pénal sénégalais qui punit les violences faites aux femmes. En plus, le Sénégal a ratifié la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et le protocole de la charte africaine des Droits de l’homme et des peuples et les droits des femmes. Cependant, certaines femmes ignorent encore l’existence de ces lois.
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