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Grosse révélation de Jean-Paul Dias, leader du Bcg : « Au-delà du naufrage, il y a un scandale Joola »

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Grosse révélation de Jean-Paul Dias, leader du Bcg : « Au-delà du naufrage, il y a un scandale Joola »

ENTRETIEN AVEC…Jean-Paul DIAS, secrétaire général du Bloc des centristes Gaïndés : Un jeune militaire est persécuté depuis la tragédie du Joola

Jean-Paul Dias, chef de file du Bloc des centristes Gaïndés (Bcg) dévoile, ici, l’histoire d’un jeune militaire emprisonné, puis libéré, après le naufrage du Joola, sans qu’il n’y ait eu un jugement. Une histoire suspecte qui fait penser à M. Dias que sous Le Joola couve un autre scandale.

La commémoration de la tragédie du Joola a coïncidé avec l’installation du Sénat et l’affaire Guddi town. Ne pensez-vous pas, comme certains analystes, que cela traduit une volonté des autorités de faire oublier l’affaire du Joola ?

L’attitude des autorités sénégalaises est tout à fait scandaleuse et condamnable. Au-delà du fait que l’affaire du Joola soit le drame le plus grave de toute l’histoire maritime, on commence à se poser des questions de savoir si cette affaire n’est pas un scandale. Lorsqu’il y a eu ce naufrage, il y avait de petits bateaux à côté aux quels il n’est rien arrivé. Ils ont été les premiers secouristes d’ailleurs ! Actuellement, nous savons qu’il y a un jeune militaire, N.P, renvoyé de l’Armée, quelques temps après le drame du Joola. Il a été par la suite arrêté, mis en prison pendant 36 mois, sans qu’il n’ait rencontré un seul juge. Et depuis qu’il est libéré, il y a une police qui serait la Dic qui le poursuit. On se demande pourquoi vendredi dernier il a été arrêté, puis libéré dimanche. Il est harcelé et on ne sait pas pourquoi. Je voudrais demander à sa famille et surtout à sa mère de veiller sur lui et d’alerter la presse, si jamais quelque chose lui arrive ou s’il est à nouveau arrêté.

Mais, ce jeune militaire, c’est quoi son rôle dans l’affaire du Joola ? Il est rescapé ou quoi ?

C’est un militaire qui était apparemment dans une position stratégique. C’est tout ce que je peux dire pour le moment. En tout cas, il n’est pas normal de faire faire 36 mois de prison à quelqu’un pour rien et ensuite de le poursuivre partout, de l’arrêter pour un oui ou un non. Même quand il prend une voiture entre Dakar et Kaolack, quelque part en route, on le fait descendre, on le fouille, etc. Il est persécuté et c’est lié à l’affaire du Joola. Je voudrais alerter l’opinion publique sur cette question. Pour le moment, c’est tout ce que je peux dire.

Maintenant, l’affaire Guddi town qui a été utilisé au même moment, c’est la même chose. Au lieu d’un moment de recueillement, on fait la fête au Sénat, ensuite on nous présente des pauvres personnes qui n’ont que la danse pour vivre, qui n’ont que cette vie nocturne pour vivre et on les jette en pâture devant l’opinion. Je me félicite de leur relaxation, parce que ces gens n’ont rien fait. Ils étaient dans une situation de vie privée. Ce n’est pas aussi normal qu’une affaire qui s’est passée, il y a deux ans, soit remontée pour endormir les Sénégalais. Il y a actuellement plus grave : une affaire qui s’est passé sur une terrasse des Parcelles Assainies et c’est sur Internet. Ensuite, je suis un peu étonné par la décision de la justice. Je pense que la Justice avait là une occasion de se déclarer incompétente, parce qu’elle est incompétente, juridiquement. C’est ce qui aurait pu expliquer qu’elle soit amenée à libérer les filles, le caméraman par qui tout a commencé ; parce que il se pourrait qu’il ait des films et des photos concernant d’autres personnes, et à condamner le barman et le pauvre organisateur. Tout cela, ce sont des initiatives qui ont été prises pour endormir les Sénégalais et les détourner des vrais problèmes qui assaillent les populations. Vous avez là une adresse Internet (il indique l’adresse sur un bout de papier : Ndlr) où il y a des femmes arabes qui sont en train de faire du Guddi Town avec des hommes arabes habillés en boubou. Il ne faut pas nous faire la leçon en disant qu’il faut nettoyer Dakar avant l’Oci. Ici, les gens ne sont pas des enfants.

Ceci dit, d’ailleurs, si toutes les activités professionnelles liées aux danses, à l’animation, étaient supprimées, je peux vous garantir qu’il y aura des centaines de milliers de chômeurs en plus.

Les autorités cacheraient-elles quelque chose en cherchant à faire oublier Le Joola ?

Je vous dis, au-delà d’un drame, c’est un scandale. Parce que c’est un scandale, on fait tout pour l’oublier. D’ailleurs, c’est ce qui justifie que la justice française s’acharne sur le dossier. Elle sait des choses que nous nous ne savons pas. A part que Mame Madior Boye (sous l’Alternance, ancien Premier ministre après le limogeage de Moustapha Niasse : Ndlr) n’a rien à voir dans cette histoire. La seule chose qu’on peut lui reprocher, c’est le matin du naufrage, au lieu d’envoyer immédiatement des secours, elle était en train d’organiser des réunions.

Après votre participation aux élections sénatoriales, certains attendaient votre nomination parmi les 65 sénateurs choisis par le chef de l’Etat.

Ces Sénégalais sont gentils : ils veulent me voir jouer un rôle officiel. Je me présenterai aux élections locales et j’espère qu’ils me soutiendront. Mais, je voudrais dire que je n’étais pas candidat pour le Sénat. Le Bcg avait des candidats et nous voulions être au Sénat, parce qu’on le veuille ou pas, le Sénat fait partie du Parlement, pour pouvoir faire des propositions de loi, pas pour passer notre temps à poser des questions d’actualité, des questions orales, etc. Malheureusement, cela n’a pas été le cas, mais nous sommes satisfaits des résultats que nous avons eus et nous sommes encouragés. Par contre, j’ai eu à le dire dans un plateau d’une télévision de la place que j’étais prêt à assumer la fonction de président du Sénat pour donner une certaine dimension à cette institution. Mais, moins que président du Sénat, franchement, je n’ai rien à faire.

N’avez-vous pas été déçu par le fait que même pas un membre du Bcg n’ait été nommé par le chef de l’Etat ?

En réalité, Abdoulaye Wade a organisé une opposition de sa Majesté. Il a prouvé que c’est bien lui qui avait donné des sièges à l’Assemblée nationale à certaines personnes et c’est à ces mêmes qu’il a donné des sièges au Sénat. C’est très clair. Il n’a pas cherché à donner au Sénat une véritable opposition. Il a voulu avoir -et il a obtenu- une opposition de contribution. Le Bcg ne fait pas partie d’une opposition de contribution.

Mais, où se positionne justement le Bcg ?

Le Bcg est dans l’opposition. Il n’a pas voulu faire partie de certains groupes, simplement il y avait des problèmes de confiance. Le Cpc, la Cpa, il y a eu Clarté na leer, n’ont pas tenu, parce qu’il y avait des problèmes de confiance. Les gens sont en train de travailler et il y a des gens qui cherchent des positions dans le pouvoir. Cela est malsain. Le Bcg a un peu peur de cette situation et, de toutes les façons, il n’a pas été contacté ; donc il reste dans son coin. Cependant, nous étions contre le boycott des élections législatives. Nous pensons qu’il fallait y aller et c’est pourquoi nous sommes allés aux sénatoriales et nous irons aux élections locales.

Mais, où en êtes-vous avec le regroupement de la grande famille libérale ?

Mais, nous, nous ne l’avons jamais émis. C’est Me Wade qui l’a émis et le parti a répondu favorablement. Si notre parti avait dit non, les Sénégalais nous auraient critiqués. Mais, chemin faisant, nous avons découvert que c’était un leurre ! C’est simplement Wade qui voulait régler un problème avec Idrissa Seck dans leur affaire d’argent. Comme il ne peut pas faire un contact direct avec Idrissa Seck, il a inventé ce problème. Entre-temps, il n’a pas discuté avec nous et nous pensons qu’il n’a pas discuté avec d’autres, sauf s’il a eu des discussions en douce. Encore que le fait de voir Waar wi dans le Sénat est un peu bizarre, un peu suspect. En tout cas, pour ce qui me concerne, la parenthèse est fermée. Maintenant, le parti peut décider autre chose sur la question.

N’avez-vous pas l’impression que sur ce coup-là, Me Wade a réussi à vous pacifier pour un bon bout de temps ?

Ce n’est pas faux, mais on dit qu’on peut tromper les gens pendant quelque temps, mais on ne peut tromper tout le monde tout le temps. Toutefois, je reconnais que c’est la vérité. Seulement, son intention quand il a inventé ce leurre, c’est qu’il voulait dialoguer avec Idrissa Seck et apparemment cela n’a pas marché et l’affaire est tombée à l’eau.

Est-ce que cette attitude vis-à-vis du pouvoir ne risque pas de vous décrédibiliser ? Tantôt vous êtes virulents envers Me Wade tantôt…

(Il coupe). Ce n’est pas ça la question. Nous ne parlons que quand la presse nous interpelle. C’est vous qui êtes venus me voir, je ne vous ai pas appelé. Je ne suis virulent sur rien du tout, je ne parle que quand on m’interroge. Vous ne seriez pas venus, je n’aurais rien dit ! Ceux qui sont décrédibilisés sont ceux qui ont traité Me Wade de tous les noms d’oiseau, que Wade a ensuite utilisés, qu’il a jetés et qui n’ont plus reparlé.

Comme qui par exemple ?

Vous les connaissez… Il les a utilisés dans le gouvernement, à l’Assemblée nationale. Je ne vais pas citer de noms.

Vous n’avez toujours pas de nouvelles d’Idrssa Seck ?

Aucune et je n’en cherche pas ! La parenthèse est fermée complètement. C’est terminé ! C’était un moment où nous avons fait des choses à sa demande. Idrissa Seck s’est révélé être un homme comme il est ; nous tirons toutes les conséquences et nous avançons.

Mais vous n’êtes pas dans l’opposition non plus…

Nous sommes dans l’opposition. L’opposition n’est pas unique, ce n’est pas un seul camp. C’est vous la presse qui dite que l’opposition est là…

Il y a une opposition parlementaire, l’autre est réunie au sein du Front Siggil Sénégal…

(Il coupe) Il n’y a pas d’opposition parlementaire. Tous ceux qui sont au Parlement aujourd’hui, y sont grâce à Wade. Il l’a prouvé en faisant venir d’autres au Sénat. Tous sans exception. Regardez qui est le président du groupe parlementaire de l’opposition ? Quand même, ça fait rire ! C’est très suspect tout cela.

L’opposition dite significative, je ne peux pas dire qu’elle n’existe pas, mais elle n’est pas la seule opposition. Le problème de cette opposition, c’est qu’elle a créé des groupes qui se sont illustrés par leur manque de crédibilité. Le Cpc est là ! Combien de réunions, de tournées, ces gens ont fait ? Pour après ne même pas être capables d’avoir un candidat unique, d’aller ensemble aux élections. Et puis, je me demande si le boycott des élections législatives n’est pas un coup réussi par Me Wade, qui aurait utilisé Idrissa Seck pour aller dire à ces gens-là de boycotter, pour ensuite les abandonner. Je me pose la question.

Est-ce que l’opposition ne vous a pas contacté pour votre participation aux Assises nationales ?

Ils ne m’ont pas contacté, mais s’il nous contacte, nous étudierons probablement favorablement. L’idée est défendable. Le Sénégal a besoin de cela. Est-ce qu’il est normal qu’un régime arrive et supprime le Sénat, le Conseil économique et social ? Je dis non. Pour éviter tout cela, il faut s’asseoir et en discuter. Personnellement, je pense qu’un Sénat n’est pas inutile. On pourrait dire que ne peuvent être sénateur qu’un ancien ministre, un ancien maire, un ancien ambassadeur… Les candidats seraient listés. Qu’on n’en fasse pas une affaire de clientèle politique. C’est des choses à discuter. Faut-il un Conseil économique ou un Craes ? Je dis que le Craes est inutile. Par contre, un Conseil économique et social, tel qu’il était constitué, de chefs d’entreprise, d’universitaires, de syndicalistes, d’artisans, était utile et ne coûtait rien du tout. Pour l’Assemblée nationale, quand on en augmente le nombre, il faudrait des critères. Faut-il vraiment un Premier ministre au Sénégal ? Il est inacceptable que le président de la République ait les pouvoirs qu’il (Wade : Ndlr) a aujourd’hui au Sénégal. Donc, autant de questions qu’il faut poser sur la table et en discuter au moment où il n’y a pas d’élection. Les problèmes économiques, également. Sur les difficultés que nous avons aujourd’hui, je peux vous dire qu’on n’utilise pas les intelligences du pays. Ce qu’a fait Israël et d’autres pays, nous, on ne le fait pas !

On soupçonne l’opposition de vouloir organiser les Assises pour faire partir Me Wade.

L’opposition veut des Assises parce que Wade refuse de dialoguer. Abdou-laye Wade a tort. Le Sénégal ne lui appartient pas. Il est dans une fonction où il a des obligations. Il doit sortir de son tour d’ivoire, descendre un peu sur terre et se mettre au niveau des gens.

 



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