IDIOVISUEL : De quoi a peur le « Triangle Sud » ?

Des artistes qui défilent jusque devant les grilles de la Rts pour magnifier le travail de « Kër Gu Mag », des religieux qui décernent à la Rts une distinction du meilleur chant de chorale, déjà remise sur les planches de Sorano au ci-devant ex-directeur général adjoint, Malick Ndiaye, voilà le genre de spectacles vus à la télé ces derniers jours. Ce Malick-là, un subordonné insoumis, tel qu’on nous l’a présenté à propos des raisons de son éviction, a dû tenir un discours qui n’a pas été du même goût que celui de l’autre Malick Ndiaye. Fara Thial Thial, celui-là, talentueux et sympathique bouffon, a conduit ses ouailles jusque devant les grilles de la Rts pour en magnifier le travail au nom des artistes. Bien bizarre !

Les artistes ne constituent qu’une infime partie des téléspectateurs sénégalais auxquels la production de la Rts est destinée. Il n’y a guère longtemps, ces derniers n’avaient que la télé nationale sur le petit écran pour faire passer leurs productions à défaut de les vendre sous forme de vidéocassettes et de Cd. Aujourd’hui, du lundi au mercredi, la Rdv, la Rts et la 2s diffusent, à tour de rôle, un téléfilm sénégalais. Trois jours sur quatre, la production nationale à l’affiche ! C’est une explosion de la demande pour les artistes et un régal pour les téléspectateurs qui n’en demandaient pas autant ; tant le téléfilm sénégalais a, pendant très longtemps, été un luxe à la télé. On ne sait pas ce qui pousse nos amis du « Triangle Sud » à vouloir se décerner des lauriers par ci par là, mais, aujourd’hui plus que jamais, ils tiennent l’occasion historique de prouver qu’ils sont les meilleurs. Pour une raison assez simple : ils ont une dotation en matériels qui dope leurs capacités techniques. Une trentaine de caméras acquises à l’occasion de la dernière campagne électorale, autant de véhicules, des cars de reportage…Bref de bonnes raisons de nous doter d’éléments maison de qualité. Le Journal télévisé n’a pas encore changé d’un iota. Séminaires et audiences de Gorgui, « rek » à longueur de semaine.

Les télénovalas, quelle catastrophe télévisuelle ! Les téléfilms made in Abidjan sont moins insipides et dépravés sans être toutefois irréprochables. Le scénario s’y résume souvent aux affaires de femmes où tout le monde drague tout le monde. Les personnages y sont presque agnostiques. Il y a très peu d’allusions voire pas du tout à la vie religieuse. Sauf dans« Nafi ». Dimanche prochain quand cette série qui met en scène une charmante et courageuse jeune fille qui se bat contre la fatalité de la pauvreté, passera durant l’après-midi, ouvrez grand les yeux, et tendez bien l’oreille. Dans la cour de Tonton Abou, la façon dont les musulmans y sont présentés est vraiment caricaturale. Les plus âgés ont presque, pour principal souci, d’exploiter les plus petits en se singularisant, chapelet à la main, par une tartufferie sans égale.

Bienvenue dans la demeure des bornés. Exigence de port du voile, de se lever pour la prière matinale, interdiction de sorties, interdiction de ceci et de cela, obligation de ceci et de cela…surtout pour les jeunes trimeurs de secouer leurs poches au profit des vieux. Bref, il vaut mieux ne pas être musulman au bord de la lagune Ebrié, à voir la peinture qui est la leur dans « Nafi ». Un malencontreux scénario au pays de Gbagbo où, il n’y a pas longtemps, on brûlait encore du nordiste qui a la particularité d’être principalement musulman.

Babacar Diagne a peut-être d’autres soucis avec Don Gaston qui promet à sa boîte un procès pour utilisation frauduleuse d’images. Il devrait pourtant chercher à pacifier ses rapports avec ce promoteur de lutte qui ne se contente pas seulement de bougonner quand il n’est pas content. Qu’on le veuille ou non, Gaston est incontournable. Il est le promoteur de l’arène le plus régulier et la formule des galas qu’il a initiée est un vrai succès. Il a aidé la 2s à casser la baraque avec la lutte. Dans quelques semaines, c’est « Oscar des vacances » qui commencera à être diffusé sur la « Deux ». Qu’on l’aime ou pas, cette émission qui se singularise par une certaine wadolâtrie depuis l’avènement de l’Alternance, c’est un tout symbole vieux d’une quinzaine d’années qui transhume vers d’autres prairies cathodiques. Or, la Rts pour qui rien n’est de trop quand il s’agit de faire plaisir à Gorgui, a commis une grosse erreur d’appréciation en laissant filer Aziz. Elle devra souffrir durant les prochaines vacances que sur une chaîne concurrente, la jeunesse se trémousser au rythme du mbalax sur fond sonore d’une voix d’un Aziz Samb qui sait particulièrement flatter le Grand Timonier national.

P.S : Suivez « Show tout chaud » de dimanche prochain ? Yékini déménage Maty et disparaît avec. Et si ce plus de 140 kilos de muscles –un cœur libre, paraît-il- prenait Maty Trois Pommes pour épouse ? C’est seulement 50 kilos environ à gérer dont 10 de dreadlocks. Facile non pour un champion habitué à tout terrasser ?

Bëgg tele