Intoxication au plomb à Thiaroye sur mer : Le quartier de Ngagne Diaw sollicite un décapage complet du sol

A travers la voix de leur chef de quartier qui recevait hier la visite d’une délégation de la Commission santé et population développement de l’Assemblée nationale, les populations de Ngagne Diaw qui ont fait les frais d’une intoxication au plomb ayant entraîné la mort de 18 enfants, ont exprimé des craintes à l’approche de l’hivernage. Elles ont réclamé que, d’ici là, le sol de leur village soit entièrement décapé.

‘Nous voulons un décapage complet du sol de notre quartier avant l’hivernage’. C’est en tout cas la volonté des populations du quartier de Ngagne Diaw, situé à Thiaroye sur mer. Il y a deux mois, ce quartier avait fait les frais d’une intoxication au plomb ayant entraîné la mort de 18 enfants. A travers la voix de leur chef de quartier qui recevait hier la visite d’une délégation de la Commission santé et population développement de l’Assemblée nationale, les populations ont exprimé leurs craintes à l’approche de l’hivernage. ‘Notre quartier est réputé être une zone facilement inondable. Nous voulons éviter qu’avec les résidus de plomb mélangés aux eaux de ruissellement, une nouvelle infection ne survienne’, a averti Ngagne Diaw qui sollicite ainsi un décapage complet du sol. Pour l’heure, c’est avec du sable de dune que certaines parties du sol ont été couvertes pour protéger les habitants d’une intoxication.

Entre 2007 et mars 2008, est survenu le décès mystérieux de 18 enfants qui souffraient de diarrhée et de vomissements noirâtres. La plupart de ces enfants venaient de la même localité, le quartier de Ngagne Diaw situé à Thiaroye sur mer. Les prélèvements de sang effectués par le Centre anti-poison de Dakar chez plus de 70 personnes, particulièrement les parents des enfants décédés, ont révélé un taux fort élevé de plomb. Ceci était lié à une activité lucrative qui consistait à extraire et récupérer le plomb contenu dans les batteries de véhicules qu’abrite un ancien site de dépôt de véhicules. Ce plomb était vendu à des opérateurs indiens à 150 francs le kilogramme, nous informait un jeune du quartier de Ngagne Diaw, lors de la visite menée la semaine dernière par le ministre de la Santé et de la Prévention médicale.

Selon lui, certains débrouillards pouvaient écouler quatre sacs de plomb au cours de la journée. Ce qui fait une bagatelle de 20 000 francs. Ainsi, l’activité de récupération du plomb à Ngagne ne laisse personne sur la touche. Cette intoxication au plomb à Thiaroye-sur-mer continue de mobiliser les institutions de la République. Après la visite d’une délégation du ministre de la Santé accompagné de l’Organisation mondiale de la santé, c’est au tour du Réseau des parlementaires en santé et population développement de ‘se jeter sur le plomb’. Il a jugé nécessaire de descendre sur le terrain dans le but de discuter avec les populations de la localité. Après le site de Ginddi où des enfants déjà traités sont provisoirement gardés, l’hôpital de Pikine qui se charge de traiter les cas des enfants infectés, les parlementaires ont atterri à Thiaroye-sur-mer. Sur les lieux, ils ont tenu à ‘constater de visu la situation qui prévaut sur le terrain’, explique Astou Kâne Sall, présidente du réseau. ‘En tant que parlementaires, nous venons jouer notre rôle, c'est-à-dire surveiller l’action des ministères sur ce dossier’, explique le député qui appelle à une synergie d’actions dans le traitement de cette affaire.