JACQUES HABIB SY DIRECTEUR AID TRANSPARENCY SUR LE PLAN JAXAAY «Ce ne sont que des effets publicitaires»

Le plan «Jaxaay», si cher à Me Abdoulaye Wade, chef de l’Etat, est qualifié comme suit : «des effets d’annonces, des effets publicitaires», par Jacques Habib Sy, le directeur de Aid Transparency. Il l’a déclaré hier, en marge de la visite des maisons du plan «Jaxaay» par Macky Sall, Premier ministre du Sénégal, à Keur Massar. La réplique du chef du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Pour M. Sall, ce n’est pas le rôle de la société civile de s’engager dans des critiques politiques.

C’est un réquisitoire très sévère que Jacques Habib Sy, le directeur de Aid Transparency, a dressé hier sur le plan «Jaxaay». C’était en marge de la visite, organisée par Macky Sall, des maisons réalisées dans le cadre de ce programme, à Keur Massar. Aid Transparency a été mandaté par les organisations de la société civile, pour piloter le rapport entre les sinistrés et l’Etat, afin de voir dans quelles mesures un plan de négociation, entre les populations sinistrées et le gouvernement, pourrait se faire. Cette organisation est arrivée, à en croire Jacques Habib Sy, au constat qu’il y a davantage «des effets d’annonces, des effets publicitaires» qu’un véritable plan. Il rappelle qu’il y a eu cinquante-deux milliards préservés sur le budget de l’Etat au profit des sinistrés. Mais ce qu’on note dans le plan en cours, c’est qu’il y a une subvention de deux millions cinq cent mille Fcfa réservés aux treize entrepreneurs privés et quatre millions que les sinistrés doivent payer.

M Sy s’est demandé pourquoi l’argent privé doit servir à financer le secteur privé dans une opération purement commerciale. Mais aussi comment des sinistrés, qui ne gagnent pas un dollar par jour, peuvent payer un logement qui coûte quatre millions ? Sa troisième interrogation est : que faire devant une marée humaine de cinquante mille sinistrés dans l’attente d’un logement immédiat. Avant d’en arriver à la conclusion que l’Etat n’utilise pas de façon transparente les finances publiques. Interpellé sur la sortie de Jacques Habib Sy, Macky Sall estime que ce n’est pas le rôle de la société civile de s’engager dans des critiques politiques. Pour le Premier ministre, le gouvernement a fait voter un budget de cinquante-deux milliards par le Parlement, pour démarrer le chantier, et les gens peuvent qualifier cela comme ils veulent. Mais le gouvernement fait de la politique sociale. Et de poursuivre que chacun peut faire un jugement de valeur, mais ce qui est important : «c’est d’être près des populations et d’avoir le culte du concret», déclare M. Sall. Avant de conclure que la réponse du gouvernement est palpable et non théorique.