Jean Meissa Diop : « la réhabilitation de Farba serait une insulte à l’égard des Sénégalais »

Dans un français dépouillé de toute ambigüité, le Directeur de Publication du journal « Walf Grand Place », nous livre ici son analyse de l’actualité de la semaine. Actualité marquée par le limogeage de Farba Senghor du Gouvernement, les prochains audits de l’Anoci et de l’Apix et les onze mesures prises par l’Etat pour lutter contre les accidents routiers.

Sortie médiatique du Procureur de la République, Ousmane Diagne, le 25 août dernier

« Je crois que la sortie du Procureur de la République n’est pas une nouveauté. Dans l’affaire des chantiers de Thiès, une sortie médiatique similaire avait été faite à l’époque par son prédécesseur. C’est dans l’ordre normal des choses que ce magistrat qui a en charge de très importants dossiers judiciaires, communique avec l’opinion. Maintenant, il ne faut pas que ces sorties ne se fassent que dans des cas pareils. Il y a beaucoup d’affaires judiciaires qui méritaient des sorties médiatiques et qui n’en n’ont pas bénéficié. La justice est une très grande muette, il n’y a pas un corps plus muet que celui de la justice ».

Limogeage de Farba Senghor pour qu’il s’explique devant la justice

« A mon avis, la presse a fait de ce limogeage un événement alors que cela ne devrait pas l’être. Farba n’est pas aussi extraordinaire qu’on le pense. Son personnage est tellement controversé qu’il s’est mis à dos beaucoup de personnes. Il a fait trop de forfaitures dans l’exercice de ses fonctions, son comportement était en parfaite contradiction avec celui attendu d’une autorité. Farba a toujours transgressé son devoir de réserve en tant que Ministre de la République. Et j’en profite pour souligner que la réhabilitation de Farba, serait une insulte à l’égard des Sénégalais ».

11 mesures de l’Etat pour lutter contre les accidents routiers

« Les Sénégalais sont très indisciplinés sur la route. Et cela, le manque d’instruction y joue une grande part. Le comportement de certains automobilistes procède de l’automatisme plutôt que de la formation. Ils ignorent complètement le code de la route. Et l’Etat doit être intransigeant sur la formation des automobilistes. Par ailleurs, il faut préciser aussi que la voierie publique est très mal aménagée ».

Rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sur le travail des enfants au Sénégal

« 40% du budget national sont alloués à l’Education sans que pour autant on veille à ce que tous les enfants accèdent à l’école. L’Etat doit légiférer en faisant de l’instruction des enfants une obligation. Il faut obliger les parents à laisser leurs enfants à l’école au moins jusqu’à l’âge de 16 ans comme cela se fait dans les pays développés. Un enfant qui ne fréquente pas l’école est condamné à intégrer le marché de l’emploi. Par contre, au Sénégal pour la majorité des présumés cas de travail d’enfants, c’est de l’apprentissage. Le travail des enfants au Sénégal, n’a rien à voir avec ce qui se fait dans le cadre du trafic des enfants. Quand l’enfant quitte les bancs de l’école, le premier réflexe de ses parents c’est de l’insérer dans le milieu d’apprentissage des métiers ».

Prochains audits de l’Anoci et de l’Apix tel que l’a annoncé le Directeur de l’Agence nationale de régulation des marchés, Youssouf Sakho

« Il ne faudrait pas émettre des préjugés ou des suspicions avant l’entame de ces audits annoncés. Ces deux agences sont comme les autres. Leur audit ne doit pas faire l’objet d’une quelconque polémique. Attendons de voir les résultats de ces audits, car je ne doute pas des compétences et de la probité intellectuelle des personnes qui vont les piloter ».

Photo : Jean Meissa Diop, Directeur de publication de « Walf Grand-Place »