Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

[ Reportage ] L'ANCIEN CINEMA AL AKBAR RACHETE ET TRANSFORME PAR DES PROTESTANTS : Les fideles attirés par les guérisons miraculeuses qui s'y produisent...

Single Post
[ Reportage ] L'ANCIEN CINEMA AL AKBAR RACHETE ET TRANSFORME PAR DES PROTESTANTS : Les fideles attirés par les guérisons miraculeuses qui s'y produisent...

CENTRE D'ACCUEIL UNIVERSEL DU ROYAUME DE DIEU : Ancien «Al Akbar », nouvelle voie du salut des désespérés

 Le cinéma Al Akbar sis à l'extrémité des allées Cheikhna Cheikh Sidaty Aïdara, c'est bien fini. L'immeuble a été racheté à prix d'or par une communauté de protestants (voir Walf Grand-Place n° 1 du 25 novembre 2005) qui y tient des prières aux différentes vertus qui attirent des foules. Ils sont musulmans pour la plupart, chré­tiens, animistes attirés par les guérisons miraculeuses de toutes sortes qui se produisent et qui, dit-on, s'obtiennent par la force de la prière. D'aucuns y viennent à visage découvert en assumant leur démarche, d'autres viennent en rasant les murs jusqu'à s'intro­duire discrètement dans ce temple où ils viennent prier en cachette. Ils viennent dans l'ultime espoir de guérir d'une maladie qu'ils ont traîné de dispensaire en hôpital en passant par les guérisseurs tra­ditionnels et autres charlatans. Il y en a qui sont là, des jeunes filles, qui veulent se débarrasser d'un encombrant «farou rab» (un fiancé djinn) qui leur empoisonne la vie, leur porte poisse, surtout quand il s'agit de se marier. Ajoutez à cela tous les autres problèmes de la vie (trouver un job par exemple, de l'argent, un amour à réus­sir, un mari à trouver, un fiancé à épouser, un voyage à l'étranger, un succès dans les affaires). Tout, assure-t-on, trouve solution par une prière au Centre d'accueil universel du Royaume de Dieu de Niarry Tally. Nos deux reporters Oumy Diakhaté et Lalla Cissokho y sont allées en différents jours. Découverte d'un monde qui est loin de cet Al Akbar qui fut une salle de cinéma mythique... «AL Akbar devient chrétien», avait titré à la «Une» le tout premier numéro par lequel est né Walf Grand-Place...

Ils sont des dizaines de fidèles à se rendre chaque jour dans ce lieu de culte pour, comme on peut le lire sur un bout de papier qu'ils vous remet­tent, «arrêter de souffrir>. Situé dans l'enceinte de l'ancien cinéma AI Akbar d'Usine Niary Tally le centre d'accueil universel du Royaume de Dieu reçoit de nombreuses personnes en quête d'avenir meilleur, de mari, de bonne santé... Il y a solutions pour toutes les préoccupations. Bref, c'est un lieu de rencontres des désespérés.

Venir prier dans ce lieu de culte pour eux, est une façon d'«arrêter vos larmes», comme on peut le lire sur une feuille qu'on distribue à tout nouveau venu. Et c'est le bonheur, une fois le seuil de ce lieu de prière franchi.

Ces fidèles qui s'y rendent ne sont ni musulmans ni chrétiens encore moins protestants. Ils ne se réclament d'aucune religion révélée. Leur seule raison d'être, disent-ils, «c'est Dieu et le Christ». Car déclare celui qu'ils consi­dèrent comme étant leur évêque, «la seule chose importante dans ce monde, ce n'est rien d'autre que la vie.» Mieux, poursuit-il, «il ne faut croire à aucune religion parce qu'il n'en existe pas et ne permet pas à la personne d'aller au paradis. Chercher à avoir l'esprit de Dieu dans notre corps et ne pas pécher est le seul moyen de l'acquérir. Tout le reste n'est pas important.» Un sermon qui semble recueillir l'adhésion des fidèles. Pour la simple et bonne raison que ces derniers prêtent une grande attention pour ne pas dire, tous les égards à ce discours.

Niarry Tally, il est 18 h et quelques minutes, ce mardi 9 septembre 2008. La rue grouille de monde. Les voitures circulent des deux côtés des allées. Normal, car en cette période de Ramadan, tout le monde se précipite pour ne pas rompre le jeûne en route. Le centre est bien visible et connu par tous, dans le quartier.

Dans ce lieu de culte, le visiteur est guidé par un tableau situé à gauche de l'entrée principale. Sur ce tableau sont mentionnées, les différentes sortes de prières quotidiennes et l'heure précise à laquelle elles se tiennent.

Ainsi, on peut lire que la chaîne de prières s'établit ainsi: le lundi est des­tiné à ceux qui ont des problèmes financiers, le mardi, - jour de notre visite - pour la «Guérison», le mercredi pour la «Protection divine», le jeudi, une «Prière en faveur de la famille», le vendredi, pour la «Délivrance spiri­tuelle », le samedi pour la «Vie senti­mentale», et le dimanche, le «Saint culte», autrement dit, la prière princi­pale. Tout un planning hebdomadaire bien établi où toute la société se retrouve.

Avant l'heure de la prière, le déses­poir se lisait sur tous les fronts à tra­vers une mine triste, les yeux braqués sur le monsieur, les nombreux disci­ples présents ne juraient que par ce qu'il dit. Mais, il ne s'agit pas seule­ment pour l'évêque de prêcher la «bonne parole». Son discours est accompagné tantôt de chants de cho­rale, tantôt de prières. Il y en a même qui esquissent des pas de danses.

Source: Walf Gran Place

PAROLE DE L'EVEQUE «Ne croyez à aucune religion»

À ses yeux, rien ni prophète, ni religion ne comptent. Et c'est une véritable propa­gande qu'il fait en face d'un public, composé en majorité de musulmans et chré­tiens, complètement séduits et disposés à le suivre jusqu'au bout. Tous les moyens sont bons pour celui, que l'on appelle évêque au centre d'accueil-universel du Royaume de Dieu pour rallier le maximum de disciples.

Ils ne sont ni musulmans ni chrétiens encore moins pro­testants. Bref, ils ne se réclament d'aucune religion révélée. Leur seule raison d'être, disent-ils, «c'est Dieu et le Christ». Car, déclare celui qu'ils considèrent comme étant leur évêque, «la seule chose importante dans ce monde, ce n'est rien d'autre que la vie.» Mieux, poursuit-il, «il ne faut croire à aucune religion parce qu'il n'en existe pas et ne permet pas à la personne d'aller au paradis. Il faut chercher à avoir l'esprit de Dieu dans notre corps et ne pas pécher est le seul moyen de l'ac­quérir. Tout le reste n'est pas important.» Un sermon qui sem­ble recueillir l'adhésion des fidèles. Pour la simple et bonne raison que ces derniers prêtaient une grande attention pour ne pas dire tous les égards à ce discours.

Le désespoir se lisait sur tous les fronts à travers une mine triste, les yeux braqués sur le monsieur, les nombreux disci­ples présents ne juraient que par ce qu'il dit. Mais, il ne s'agit pas seulement pour l'évêque de prêcher pour la «Bonne Parole». Son discours est accompagné tantôt de chants de chorale tantôt de prières. Et ne parlons même pas des pas de danses esquissés.

APRES LA GUÉRISON : Ils payent en étant ouvriers et ouvrières

Nous sommes mardi, c'est le jour de la prière pour la gué­rison. 19 h. C'est l'heure où celui qui est considéré comme 1e grand maître se présente. «Kilifa gi», comme le surnomment certains, est arrivé. Tout de blanc vêtus, l'évêque, le pasteur, lés ouvriers et ouvrières sont tous en uniforme. Du haut vers le bas, de la chemise au pantalon en passant par la ceinture, les chaussettes jusqu'aux chaussures (même coupe pour les hommes), le blanc est identique. C'est également le cas chez les «ouvrières». Elles sont très élégantes dans leurs chemises blanches assorties de cravates en dentelle, minijupes et chaussures noires et leur coiffure avec chignon. Ils portent tous au doigt (auriculaire gauche) une alliance en argent pour les ouvriers, en or et à l'annulaire gauche pour les pasteurs et l'évêque...

En fait, les ouvriers ressemblent beaucoup plus à des hôtesses de l'air et autres stewards que des adeptes d'une quelconque religion. Même si leur rôle ne se limite pas seule­ment à l'accueil et la mise en place des fidèles. C'est égale­ment eux qui s'occupent de l'organisation et la distribution de l'huile soignante. Comme cela se fait dans les églises avec les prêtres qui donnent aux catholiques le «Corps du Christ».

En outre, l'on dit qu'ils ont été disciples avant de franchir le cap d'ouvriers serviteurs ou assistants de l'évêque et des pas­teurs. Et en tant que tels, ils assument pleinement leur mission et vont parfois au-delà. Les ouvriers se chargent de «faire quit­ter les «faru rab» et «guélu rab» du corps des disciples ». Pour dire que de simple fidèle, l'on peut devenir «ouvrier guérisseur » par l'on ne sait quel miracle et quel don!

«DONNER LE MEILLEUR» : Des prières qui rapportent plein d'argent

Les prières sont gratuites, selon le pasteur, mais l'évêque demande, lui, le meilleur. Et le meilleur pour lui, dira-t-il, «c'est de cinq à dix mille francs ou plus ». Du lundi au dimanche, à chaque jour sa prière. Un programme bien chargé qui leur permet d'empocher des centaines de milliers de francs - et qui sait ? des millions - susceptibles d'assurer les loyers de toutes les salles dont ils disposent. «C'est grâce à vous que nous arrivons à payer le loyer de nos 7 églises», se réjouit l'évêque.

Le principe est simple: il suffit pour l'évêque de convain­cre ses fidèles que si on donne à Dieu, celui-ci le rend double­ment. «Mon Dieu récompense et redonne encore à celui qui a fait un geste en direction de sa maison et donne à celui qui n'a pas donné, car n'ayant rien reçu de toi», murmure le chef du clan. Et les adiya pleuvent de tout bord. Après, un des ouvriers ramasse tranquillement l'argent pour le garder tout en solennité dans un tissu rouge. Ensuite, c'est au tour des enveloppes. Parce qu'en fin de séance de prière, elles sont dis­tribuées. «Vous devez prendre 10% de tout ce que vous obtien­drez après chaque prière pour le mettre dans l'enveloppe en guise de remerciement au Bon Dieu qui a exaucé vos voeux. Mais, vous ne pouvez en aucun cas dépenser tout votre argent sans donner à Dieu sa part », explique-t-il.

Avant de terminer son discours, l'évêque en profite pour informer les fidèles que ceux de Guédiawaye auraient besoin d'une nouvelle salle plus grande. C'est pourquoi, «je vous demande de préparer pour dimanche prochain (Ndlr : hier) le meilleur pour la location d'une nouvelle salle que j'ai déjà trouvée et dont la mensualité s'élève à 400 mille francs, mais avant il faudra régler la caution de quatre mois qui tournent autour d'un million six cent mille francs.» Et mieux, il déclare tout content avoir déjà signé un engagement pour l'acquisition de la salle à Guédiawaye. Pour des prières gratuites, le sont-elles réellement ?

PLUS SPORTIF QUE SPIRITUEL : Les prières, entre gymnastique et étirement!

Une vraie ambiance de fête rythmée par les sonorités ou notes d'un clavier! À cet effet, l'évêque dira que «faire la fête ne signifie pas uniquement boire, c'est également danser et prier.» Et quelle prière!

Une manière de prier que l'on ne retrouve dans aucune religion. En fait, cela ressemble plutôt à de la gymnastique qu'autre chose ! L'évêque demande d'abord que tous les dis­ciples- quittent leur siège pour le rejoindre. Ensuite, les ouvriers et ouvrières s'occupent de les mettre en lignes droites. Et ça peut aller jusqu'à trois à quatre rangées, cela dépend des jours et du type de prière correspondante. Personne ne déborde et c'est comme qui dirait les «sappé » des musulmans qui se préparent à prier.

Après cette étape, vient celle où tous tendent les bras, exactement comme font les sportifs pour s'étirer. Ce n'est pas fini parce qu'à la suite de cela, c'est le moment de sautiller sur place. Des talons aux fesses, quoi.

Et voilà l'instant le plus critique puisque bon nombre de disciples, pas du tout endurants, s'épuisent et sont tout en sueur à cause de ces exercices physiques qui peuvent durer des minutes. C'est seulement après que débute la prière pro­prement parlées. On ferme les yeux, têtes baissées, les mains sur la poitrine et c'est parti pour les incantations. Chacun y va avec sa manière.

Des «Yallah nangama baal samay bakar dotou maka defati (que Dieu me pardonne tous mes pêchés, je ne pèche­rai plus) », fusent de partout à haute voix et dans une parfaite cacophonie. Parce que justement l'évêque leur a suggéré de demander à «Dieu» qui va exaucer leurs prières. D'aucuns n'hésitent pas à s'agenouiller, histoire de se faire certaine­ment «le plus remarqués par Dieu». L'on aura tout vu dans cette salle et assurément il y en a, qui auront une place bien méritée au théâtre national Daniel Sorano.

Et le pire dans tout ce spectacle, c'est que bon nombre de ceux qui assistent à ces séances de prières le font à l'insu de leurs parents. Autrement dit, c'est en cachette qu'ils sont devenus adeptes de ce centre. «Moi, je viens ici depuis un an et j'avoue que mes parents n'ont jamais su», chuchote une jeune fille musulmane. Elle précise, en outre, que « c'est mieux ainsi». Et sa copine d'ajouter, «j'ai commencé à fréquenter le centre, alors que j'avais un problème pour me marier et lorsque mes prières ont été entendues, j'ai préféré ne rien dire à mon mari et de garder le secret pour moi.»

VENDREDI: JOUR DE «PRIERE FORTE» : Des scènes de transe dignes d'un « ndëp»

«Invoque-moi le jour de ta détresse et je te le délivrerai» (Psaumes 50 v.15). C'est par le biais des Psaumes de la Bible, notamment celui précité que les animateurs de ce qu'on pour­rait appeler courant -d'autres parleraient de secte- s'appuient pour faire leurs prières. À cela s'ajoutent d'autres formules bien concoctées et susceptibles de rendre la personne hors d'elle si elles ne la transportent pas au septième ciel. Un véritable spec­tacle. D'ailleurs, c'est ce jour que les fidèles comblent la salle. L'évêque avec son micro les exige à croire ce qu'ils voient ou entendent. En fait, il leur ordonne de faire tout ce qu'il veut. Il commence d'abord par leur demander de fermer les yeux, les mains sur la poitrine, et de répéter après lui. Comme si l'on assistait à une séance d'hypnose. Des minutes après, dans la cacophonie, on entend les cris un peu partout dans la salle. Et au fur et à mesure que les gens piquaient des crises, l'évêque prêchait davantage, criait, montait sur des chaises, les gens continuaient à tomber en transe. Et c'est à ce moment précisé­ment que les ouvrières et ouvriers jouent leur véritable rôle. C'est-à-dire, faire sortir des rangs les gens qui tombent en transe, les conduire devant et mains sur leur tête, il «ordonne aux méchants et mécréants de sortir de là.»

Et l'évêque aussi à son tour de placer sa main sur la tête des disciples et de se mettre à réciter des formules du genre : «Mon Dieu, enlève le mauvais esprit et le mauvais sort jeté sur cette per­sonne, ô faru rab ou guélu rab quitte le corps de cette personne parce que ça ne t'appartient pas, etc.»

ROMPRE LE JEUNE AUX GARGOTES D'EN FACE : Le Ramadan attendra après la prière de l'évêque

Rappelons, par ailleurs, que la majorité des disciples est constituée de musulmans. Drôle de manière de jeûner pour ces derniers !

En ce mois béni de Ramadan, ces musulmans qui fré­quentent le centre d'accueil universel du royaume de Dieu ne prient pas. Ou du moins pendant les heures qu'ils passent dans cet endroit. C'est-à-dire entre 17h et 20h 30. Parce que même si la prière est supposée durer lh 30, il y en a qui arri­vent bien avant 19h, l'heure prévue pour le début des activi­tés: Pis, ils préfèrent attendre la fin de la prière pour rompre leur jeûne. Pourquoi ? S'interroge-t-on. «Vous savez, 1 h 30 ce n'est pas beaucoup. Et nous pensons que cela n'invalide en rien notre jeûne. Donc en ce qui me concerne, j'attends toujours la fin pour rompre mon jeûne, j'ai l'habitude et ça ne me dérange nullement », répond une des jeunes femmes rencontrées dans les gargotes se trouvant en face du centre.

D'ailleurs, tous les musulmans accourent vers ces petits restaurants traditionnels appelés «tangana» pour prendre leur «ndogou». Pour ceux qui habitent la banlieue (Guédia­waye, Thiaroye, Pikine et autres), c'est le moment de prendre une bonne tasse de café Touba et du pain spaghetti garni aux oeufs bouillis avant d'affronter les durs instants à bord des

«ndiaga ndiaye» et autres véhicules Tata. Et pour les autres, l'on se contente de prendre du café chaud et une à deux dattes, le temps d'arriver à la maison. En tous les cas, rete­nons simplement que la présence de ces gargotes est «d'une aide précieuse» pour ces musulmans bien particuliers !

OUSTAZ TAIB SOCE : «Ce sont des gens qui ont perdu leurs repères»

S'agissant de ces gens qui vont prier dans ce lieu de «culte», Oustaz Taïb Socé pense que certes, ils sont libres de le faire, mais que l'islam est complet. Donc, être de religion musulmane et aller prier là-bas, n'a pas sa raison d'être. Mieux dit-il, «s'ils croient en cette prière, c'est déjà bien du moment que ça leur engage, mais sachez que l'islam est une religion très complète, mais malheureuse­ment ce sont des gens qui ont perdu leurs repères.»

Source: Walf gran Place



1 Commentaires

  1. Auteur

    En Janvier, 2020 (00:01 AM)
    Top Banner

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email