L’homosexualité doit être consdérée comme un ’’ phénomène de société ’’, selon le Pr Papa Salif Sow

Dakar, 28 nov (APS) – Le Professeur Papa Salif Sow invite les communautés à considérer l’homosexualité, qui existe dans toutes les sociétés, comme un ‘’phénomène de société’’, précisant que le Sénégal ne peut pas être en reste dans ce cas de figure.

‘’Les MSM (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, en anglais) même s’ils sont invisibles au niveau de la société, sont visibles sur le plan médical et cela fait plus de 10 ans que nous les traitons sans grand bruit, parce que nous sommes, avant tout, des médecins’’, a expliqué le Professeur Papa Salif Sow.

Il s’entretenait avec l’APS en prélude de la 15-ème Conférence internationale sur le Sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA), dont il est le président du comité scientifique.

‘’Lorsqu’un phénomène existe, il faut le traiter, parce que le rôle du médecin, c’est de traiter la personne quelle que soit son appartenance’’, a expliqué le Professeur Sow pour qui, hormis son statut et/ou vice, ‘’cette catégorie de personnes est d’abord de la race humaines, ayant droit au traitement et pour la plupart du temps elles sont bisexuelles’’.

‘’C’est là où réside la gravité de la chose’’, a expliqué Papa Salif Sow qui a relevé que ‘’ces personnes ont leur propre comportement vis-à-vis de la société. Elles sont obligées de se marier, parce qu’au Sénégal, quand un homme qui à 45 ans ne se marie pas, la famille s’inquiète. Voila ce qui motive leur bisexualité’’.

Le Professeur Sow a fait savoir que, sur le plan médical, cela a pris une dizaine d’années pour mettre en place un processus pour les identifier, sans coercition et sans pour autant les forcer.

‘’Nous y sommes parvenus à force de dialogue, car il nous arrive de les recevoir discrètement pour des consultations nocturnes. On a mis en place des systèmes de prise en charge permettant, aujourd’hui qu’au Sénégal, au moins 40 pour cent des homosexuels qui sont déjà visibles et qui ont fait leur test de dépistage, bénéficient d’un traitement anti rétroviral’’, a encore soutenu Papa Salif Sow.

Aussi, a-t-il dit, ’’il a été mis en place un système de confiance entre médecins et ces populations pour asseoir un climat de confiance qui préserve leur intégrité et de connaître leur statut sérologique’’.

’’Vous ne pouvez pas apporter une réponse au Sida en ignorant les MSM, les travailleuses du sexe (TS) et autres transgenders (travestis), parce que ce sont des réservoirs de virus’’, a dit Papa Salif Sow.

‘’Dès lors, a-t-il relevé, toutes ces catégories de personnes prendront part à la 15-ème ICASA qui se tiendra au Sénégal du 3 au 5 décembre’’.

‘’Parce que, si jamais ces personnes-là n’étaient pas dépistées et impliquées dans la riposte au VIH, ce serait comme des bombes ambulantes un peu partout’’ a conclu le Professeur Sow.