LAISSES EN RADE DEPUIS 70 MOIS : Les travailleurs de l’ex- Sias réclament 5 milliards à Wade

Abusés et désabusés, les ex-travailleurs de la Société industrielle d’aménagement du Sénégal (Sias) demandent justice et réparation. Après plus de 70 mois de galère, les déflatés de la société de traitement d’ordures réclament toujours le paiement de 5,4 milliards F Cfa, représentant le plan social du collectif.

Les ex-travailleurs de la Société industrielle d’aménagement du Sénégal ne savent plus où donner de la tête. Depuis la liquidation en 1995 de leur société, ces déflatés de la Sias courent derrière leur prime de réinsertion. Un pactole qui se chiffre à 5,4 milliards de nos francs. Après plus d’une décennie de galère, ils ont adressé plusieurs correspondances au chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade pour, disent-ils, qu’on «répare l’injustice». Seulement, même si leur dossier a connu un début de dénouement, avec notamment le règlement de plusieurs indemnités, il s’avère que deux points restent en l’état. Il s’agit de la prime de réinsertion qui s’étend sur 70 mois de salaire par agent. Cette indemnité, rappelle le secrétaire général du collectif, Mody Diop, s’élève à 2 000 000 FCfa/ agent, soit 5,4 milliards pour les 1300 pères de familles. Tout en se félicitant des efforts consentis par le locataire du palais de la République, M. Diop et ses camarades demandent au président de la République d’aider à «réparer l’injustice». «La réinsertion a été vidée de sa substance noble et détournée à des fins politico-syndicales. Beaucoup de gros bonnets de l’ancien régime socialiste ont usé du créneau pour s’enrichir illégalement. L’alternance a été salutaire pour nous, puisque Me Wade est venu pour réparer autant d’injustices. À l’exception de deux points, toutes les indemnités inscrites dans notre mémorandum ont connu un dénouement heureux», rappelle Mody Diop. Toutefois, relève le secrétaire général du collectif des ex-travailleurs de la Sias : «La prime de réinsertion est la mère de nos doléances. Et nous demandons au président de la République de nous aider à rentrer dans nos fonds. L’alternance ayant fait du social son cheval de bataille, l’espoir est permis. Nous invitons l’Etat à ouvrir très rapidement des discussions autour de cette question». Pour facilitation de paiement, Mody Diop et ses camarades exhortent le président de la République à engager, à sa convenance, toute formule qui permettrait le règlement rapide de la question. «Eu égard à la crise économique et financière internationale qui n’épargne pas notre pays, nous invitons le chef de l’Etat, Me Wade à user de toute formule de paiement de la prime de réinsertion. Notre souci étant de clore ce dossier», insiste M. Diop. Les ex-travailleurs rappellent que cette prime de réinsertion a fait l’objet de négociations à la présidence le 15 janvier 2008, entre le collectif et deux conseillers du président Wade. «Il s’agit, précisent-ils, de Papa Demba Diallo et d’Ousmane Bâ. Un rapport a été dressé à cet effet, et le document déposé sur la table du directeur de cabinet du président de la République.» «Nous demandons au chef de l’Etat de rouvrir le dossier et de ne ménager aucun effort pour régler rapidement et  définitivement cette question de la prime de réinsertion», disent-ils