Les élèves souhaitent que la comédie entre les professeurs et l’État cesse ! Hier matin, ils ont improvisé un sit-in sur l’avenue Cheikh Anta Diop et osé défier les forces de l’ordre et leurs grenades lacrymogènes. Après que ceux-ci en ont tiré une pour les disperser, la motivation des élèves a été décuplée; les potaches sont revenus requinqués. Prêts à défier les hommes du commissaire Diarra. Tous assis, les cahiers ouverts, ne demandant qu’une chose : leur droit à l’éducation, en passe d’être aliéné pour des considérations qu’ils ne maîtrisent pas. Qui ne les intéressent point. Ils s’en sont ouverts plusieurs fois aux autorités et aux enseignants qui ne semblent nullement émus par leur situation. À l’heure actuelle, les élèves ne veulent plus d’interlocuteur autre que le président de la République. Et pour se faire entendre, ils ont occupé la célèbre artère. Pacifiquement. Mais courageusement. Bravant l’âcre fumée des grenades lacrymogènes, mélangée à celle des pneus, devant le lycée d’application. Face aux limiers qui tentaient de les disperser, ils lancèrent en écho : «Tuez-nous ! tuez-nous, si vous n’êtes pas parents d’élèves, tirez si notre situation ne vous intéresse pas» ! La scène est poignante. Et les limiers de revenir à de meilleurs sentiments; leur chef vint vers des élèves déterminés à aller jusqu’au bout, pour leur tenir un discours de père : «Nous n’allons pas tirer, vous êtes nos enfants, dites-moi ce que vous voulez, je vais transmettre aux supérieurs, mais libérez au moins la chaussée». Les élèves viennent de gagner une bataille. Ils se sont fait voir et entendre. Les dirigeants de ce mouvement d’humeur discutent pour évacuer une avenue bloquée pendant une trentaine de minutes. C’est le moment choisi par une autorité venue s’enquérir de la situation au bord d’une rutilante voiture. Il n’osa cependant pas défier les huées des élèves ; la flèche fit demi-tour sur le champ, avant qu’on ne puisse identifier la personne. Les élèves crient victoire, en attendant la prochaine étape. Les professeurs et les autorités étatiques sont mis devant leurs responsabilités. Les élèves ne veulent qu’étudier. Quoi de plus légitime?
LES ÉLÈVES FACE AUX FORCES DE L’ORDRE «SI VOUS N’ÊTES PAS PARENTS D’ÉLÈVES, TUEZ-NOUS !»
Par: Babacar Ndaw FAYE (stagiaire), - Seneweb.com |
21 décembre, 2006 à 13:12:01
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Les élèves des lycées Seydou Nourou Tall et Galandou Diouf veulent reprendre les cours. Ils ont réussi à paralyser la circulation sur l’avenue Cheikh Anta pendant une trentaine de minutes. Pour dire qu’ils en ont marre d’une grève qui n’a que trop duré.
Auteur: Babacar Ndaw FAYE (stagiaire), - Seneweb.com
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