Ils sont à moins de trente minutes du centre ville de Dakar, mais vivent pourtant dans des conditions moyenâgeuses. Les populations de Guinaw-rails manquent de structure sanitaire, si ce n’est l’existence d’un poste de santé sans… maternité. Elles ont battu le macadam samedi pour se faire entendre.
Des femmes qui donnent la vie dans un restaurant et d’autres qui accouchent dans la rue faute de maternité. Tel est le triste sort des femmes de Guinaw-rails, zone surtout connue pour ses nombreux quartiers inondés et l’insécurité qui y règne. En effet, malgré ses cent mille âmes, Guinaw-rails, situé dans le département de Pikine, ne dispose que d’un poste de santé qui ne l’est en réalité que de nom. «Nous avons besoin d’une maternité qui n’existe pas dans ce poste», ont entonné en chœur des femmes qui ont battu le macadam avant-hier dans la localité.
Déterminées à se faire entendre, elles ont révélé par la voix de leur présidente, Mme Mayé Ndour, que la localité a pourtant bénéficié d’une quarantaine de millions octroyés par le Programme national de développement local (Pndl). Les manifestantes ont informé, sur l’utilisation de cet argent, qu’elles butent sur la volonté de la mairie de construire la maternité dans une zone inondable.
Guinaw-rails est également l’une des rares localités dans le département de Pikine où le paludisme n’a pas reculé. La faute aux inondations et aux eaux stagnantes qui constituent toujours le décor de la cité et à une équipe médicale réduite au strict minimum, qui, depuis 2005, peine à trouver un local décent pour faire ses prestations. «Nous sommes obligées d’aller vers les autres structures sanitaires de la ville de Pikine, en l’occurrence l’hôpital de Pikine, Dominique, Fass Mbao…», ont déploré les manifestants. Ils ont interpellé le ministre de la Santé sur l’effectivité des prestations d’un poste de santé construit il y a cinq ans, mais qui tarde à démarrer.
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