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LUTTE CONTRE LES MARIAGES PRÉCOCES : LA SCOFI DE VELINGARA REMBOURSE LES DOTS

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LUTTE CONTRE LES MARIAGES PRÉCOCES : LA SCOFI DE VELINGARA REMBOURSE LES DOTS

Les enseignantes regroupées au sein de la Scofi ont obtenu de bons résultats en matière de lutte contre les mariages précoces des filles inscrites à l’école. Ce travail est combiné à la sensibilisation de masse pour un accès massif des filles et des garçons à l’éducation.

La mission de la Scofi de Vélingara s’insère dans la politique du Plan décennal pour l’éducation et la formation ( Pdef). La structure a enregistré des acquis significatifs en matière de scolarisation des enfants. Mais les femmes ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Elles ont fait de la lutte contre les mariages précoces leur sacerdoce. « Nous avions travaillé pour l’accès massif des garçons et des filles à l’école. Maintenant, nous avons un autre objectif qui est le cheval de bataille de l’Iden de Vélinagra. Il s’agit de l’abandon massif des filles à l’école lié au mariage et à la maternité précoces », a fait savoir la présidente de la Scofi, Mme Aminata Coulibaly. Depuis qu’elle est portée à la tête de la scofi, Mme Coulibaly et ses collaboratrices ont réussi à rompre le processus de mariage dans lequel se trouvaient 5 collégiennes. « Nous sommes parvenues à casser certains mariages », a-t-elle révélé. Ce travail se fait avec habileté dans cette zone où la tradition a raison sur tout.

Face, à cette réalité, les femmes privilégient la concertation et la sensibilisation pour convaincre le mari ou les parents. Les porte-étendards de la lutte contre les mariages précoces mettent en exergue les dangers qu’encourent les filles en se mariant tôt et les risques auxquels s’exposent les parents. « Nous parvenons à convaincre les hommes », a affirmé Mme Coulibay, rendant un vibrant hommage aux partenaires comme les autorités locales, la gendarmerie, la préfecture, les censeurs, le proviseur et l’inspecteur départemental de l’éducation nationale (Iden).

Le travail en amont

Après, la rupture du processus, la Scofi supporte les coups de remboursement des dots et l’encadrement des filles. « Nous avons remboursé des dots. Les parents, très souvent, nous comprennent et renoncent au mariage. Nous récupérons ces filles, nous leur payons des fournitures, assurons leur scolarité. Nous engageons aussi des professeurs pour leur encadrement. Malheureusement ce sont d’excellentes filles que l’on amène en mariage. Nous sommes aidées dans ce travail par les Ongs, Aide-action, World Vision », a avancé Aminata Coulibaly.

Pour mener à bien sa lutte, la Scofi a opté d’agir en amont, c’est-à-dire, avant la célébration du mariage. C’est dans ce cadre, qu’ en collaboration avec l’Ong World Vision, ces membres ont sillonné le département et visité des localités situées à 3 kilomètres de la frontière bissau-guinéenne afin d’échanger avec les filles et les parents sur la question des mariages précoces et la scolarisation des jeunes filles. « L’année dernière, nous avons ratissé large. Nous sommes allées dans les zones où les populations sont réfractaires à l’école. Nous avons sillonné les localités des profondeurs jusqu’à 3 km de la frontière avec la Guinée-Bissau. Nous avons organisé des foras pour discuter avec les parents sur la scolarisation des filles et leur maintien à l’école d’une manière générale », a souligné la présidente de la Scofi.

Obstacles à la sensibilisation

Malgré cet effort inestimable, la scolarisation et le maintien des filles à l’école ainsi que la lutte contre le mariage précoce buttent, dans le département de Vélingara, sur plusieurs écueils. Notamment le comportement des filles, le manque de moyens des parents et les conditions imposées aux femmes de la Scofi. « Les filles confondent la modernité et la tradition. Les parents ont peur de les laisser aller en classe de 6e parce qu’ils n’ont pas de moyens, parce qu’ils ont aussi peur que leurs filles ne tombent enceintes. Les parents nous demandent souvent de leur donner l’assurance que leurs filles ne tomberont pas enceintes si elles poursuivent leurs études. C’est une lourde responsabilité qui pèse sur nos épaules en l’acceptant », indique Aminata Coulibaly.



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